ATTD 2022 Jour 4 : diabète, ce n'est qu'un au revoir.
Le congrès était bien vide en ce dernier jour. Pourtant, nous avons entendu des intervenants passionnants ! Hier, on a beaucoup parlé de nouvelles technologies dans notre top 5, alors aujourd’hui, on zoome plutôt sur notre relation aux technologies.
La suggestion du jour
Lors d’une session sur les boucles fermées, on a appris que l’utilisation d’une boucle fermée améliorerait considérablement la durée dans la cible les premiers mois. Mais, étonnamment, les personnes vivant avec un diabète de type 1 ne dépassent pas 75 % du temps dans la cible. Des chercheurs de l’Université de Virginie aux États-Unis parlent d’un traitement combiné à la boucle fermée pour parvenir à améliorer la durée dans la cible. Celui-ci inclut la prise d’un antidiabétique oral déjà sur le marché pour le traitement du diabète de type 2 : l’empaglifozin. Il augmenterait de 10 % la durée dans la cible !! Si certaines personnes vivant avec un DT2 appréhendent de s’injecter de l’insuline alors il y a de fortes chances que les DT1 appréhendent de prendre des comprimés, on vous le dit !
La phrase du jour
On a enfin entendu parler de l’aspect psychologique du diabète ! C’est Katharine Barnard Kelly qui a amené le sujet sur la table avec une présentation qui a totalement déconstruit notre perception du traitement. “ Les traitements peuvent avoir un impact négatif sur la qualité de vie”. Et on ne pouvait être plus d’accord ! On a tendance à définir la santé comme seulement ‘l’absence de maladie et d’infirmités alors qu’il s’agit aussi de bien-être physique, mental et social” rappelle-t-elle. Nos émotions, nos croyances et nos motivations sont autant d’éléments qui influencent notre comportement et nos façon de prendre soin de notre diabète. Elle a présenté le questionnaire INSPIRE (INsulin Dosing Systems: Perceptions, Ideas, Reflections, and Expectations) créé par DiabetesWise.org aux États-Unis, conçu pour évaluer l’impact des boucles fermées sur le fonctionnement psychosocial et la qualité de vie des personnes vivant avec un diabète de type 1. Katharine milite pour que l’on prenne plus en compte ces aspects dans les études cliniques et la recherche sur le diabète ! Après trois jours de discours pro-technologie et de conclusions d’essais cliniques fondées sur les résultats physiques, ça nous a fait du bien d’entendre ce discours.
L'intervenant français du jour
On nomme Stéphane Besançon de l’ONG Santé Diabète et sa présentation sur les défis technologiques au Mali. Là-bas, avant même de parler d’accès au Dexcom G7 ou d’Omnipod 5, il faut lutter pour l’accès à une insuline à bas prix et à des tests pour mesurer l’hémoglobine glyquée. “Il faut renforcer le système de santé du pays avant de penser aux technologies du diabète” affirme-t-il. Il a conclu sa présentation en suggérant que l’augmentation de technologies dont le code est en accès libre (en open-source) sur internet est une bonne chose pour les pays à faible revenu car elles sont plus facilement accessibles et font baisser les prix des traitements.
La techno de la veille d'aujourd'hui
Insulet présentait hier soir des résultats cliniques positifs de l’Omnipod 5 (des tests réalisés avec des patients dans le but de mesurer l’efficacité d’un produit en vue de sa validation par une agence nationale). Comme le système n’est pas encore approuvé en Europe, le laboratoire n’avait pas le droit de le montrer au public mais nous avons quand même pu voir un aperçu de la future application mobile de la boucle fermée.
La photo du jour
Prof. Jay S. Skyler et « les 4 objectifs thérapeutiques idéals pour guérir le DT1 » (la prévention de la destruction de l’immunité, la préservation des cellules bêta, le remplacement ou la régénération des cellules bêta, les boucles fermées). Chercheurs et chercheuses, à vous de jouer !
C’est tout pour cette semaine à ATTD 2022 ! Le congrès s’est terminé ce samedi après-midi. J’ai pris un immense plaisir à couvrir cet évènement, à écouter des professionnels de santé et à les interroger. Pendant un semaine, j’espère avoir réussi à vous faire voyager avec moi au coeur du congrès. Si vous avez aimé mon travail, n’hésitez pas à le partager sur vos groupes Facebook préférés et partout ailleurs. Merci de me lire et rendez-vous en Septembre pour le congrès européen du diabète à Stockholm ! – Nina