Quelles sont les différences entre les capteurs de glycémie Dexcom G6, Dexcom One et Dexcom One + ?

Dexcom G6, Dexcom One, Dexcom One + : quelles différences ?

Un capteur de glyc&eacute;mie est un petit appareil pos&eacute; g&eacute;n&eacute;ralement sur le bras qui mesure le glucose en continu dans le liquide interstitiel. Il existe des dizaines de fabricants de capteurs de glyc&eacute;mie, dont Dexcom. En France, l&rsquo;industriel am&eacute;ricain commercialise trois capteurs : le Dexcom G6, le Dexcom One et depuis 2024, le Dexcom One +. Qu&rsquo;est-ce qui les diff&eacute;rencie ?

Le capteur de glyc&eacute;mie Dexcom G6 est rembours&eacute; en France pour les personnes vivant avec un diab&egrave;te de type 1 (DT1) &agrave; partir de 2 ans qui remplissent un des trois crit&egrave;res suivant : avoir une h&eacute;moglobine glyqu&eacute;e (moyenne de la glyc&eacute;mie les trois derniers mois) sup&eacute;rieure &agrave; 8 %, faire des hypoglyc&eacute;mies s&eacute;v&egrave;res qui ont n&eacute;cessit&eacute; une intervention m&eacute;dicale d&rsquo;urgence ou n&eacute;cessiter un suivi &agrave; distance des glyc&eacute;mies par un proche ou un aidant.&nbsp;
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Il est constitu&eacute; de 2 &eacute;l&eacute;ments : une partie adh&eacute;sive, le capteur, et le transmetteur (qui s&rsquo;apparente &agrave; la batterie) qui se clipse sur le capteur. Le capteur se change tous les 10 jours tandis que le transmetteur se change tous les 3 mois.&nbsp;
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Le temps de chauffe du capteur est de 2 heures, c&rsquo;est-&agrave;-dire que les glyc&eacute;mies ne sont pas disponibles pendant cette p&eacute;riode-l&agrave;.
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Aujourd&rsquo;hui, c&rsquo;est le capteur de glyc&eacute;mie qui s'int&egrave;gre avec le plus de pompes &agrave; insuline : il est &agrave; la base des 4 boucles ferm&eacute;es hybrides rembours&eacute;es en France.
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<a href="https://www.dexcom.com/fr-fr/compatibility/g6" target="_blank" rel="noopener">Liste des t&eacute;l&eacute;phones compatibles avec l&rsquo;application Dexcom G6.</a>
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Le Dexcom G6 tout comme le Dexcom One a deux parties : une partie adhésive (appelée capteur) et une batterie (élément gris appelée transmetteur). L’applicateur (en orange) permet d’insérer le capteur sur le corps / montage à partir de photos de Dexcom.

Le Dexcom G6 : pour les personnes vivant avec un diabète de type 1

Le Dexcom One ressemble au Dexcom G6 dans sa forme, c&rsquo;est-&agrave;-dire qu&rsquo;il est compos&eacute; d&rsquo;un transmetteur et d&rsquo;un capteur. Mais ce qui change c&rsquo;est qu&rsquo;il s&rsquo;adresse aussi aux personnes vivant avec un diab&egrave;te de type 2 insulino-d&eacute;pendantes (plus de 3 injections d&rsquo;insuline par jour) et dont l&rsquo;h&eacute;moglobine glyqu&eacute;e est sup&eacute;rieure &agrave; 8 %. En ce sens, c&rsquo;est le premier capteur Dexcom destin&eacute; pour ces personnes. En France, il est rembours&eacute; depuis septembre 2023.
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Avec le Dexcom One, on ne peut ni partager ses glyc&eacute;mies avec ses proches, car l&rsquo;option &ldquo;Partage&rdquo; (appel&eacute;e &ldquo;Dexcom Follow&rdquo;, follow signifiant &ldquo;suivre&rdquo; en anglais) n&rsquo;existe pas, ni le connecter &agrave; une pompe &agrave; insuline, ni voir ses glyc&eacute;mies sur une montre connect&eacute;e.&nbsp;
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En un mot, le capteur de glyc&eacute;mie Dexcom One est une version simplifi&eacute;e du Dexcom G6 et la premi&egrave;re alternative en France au capteur Freestyle Libre d&rsquo;Abbott pour les personnes vivant avec un diab&egrave;te de type 2.
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<a href="https://www.dexcom.com/fr-fr/compatibility/d1g" target="_blank" rel="noopener">Liste des t&eacute;l&eacute;phones compatibles avec l&rsquo;application Dexcom One.</a>
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L’applicateur du Dexcom One (en orange) est le même que celui du Dexcom G6. La forme du Dexcom One ne change pas par rapport au Dexcom G6 / montage à partir de photos de Dexcom.

Le Dexcom One : pour les personnes vivant avec un DT1 et un DT2 insulino-dépendant

Le Dexcom One + est le premier capteur tout-en-un de Dexcom disponible en France. Pour celles et ceux qui connaissent le Dexcom G7 (uniquement disponible au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Etats-Unis pour l&rsquo;instant), il a exactement la m&ecirc;me forme ronde et s&rsquo;applique en un geste, comme les Freestyle Libre d&rsquo;Abbott.&nbsp;
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Il s&rsquo;adresse &agrave; toutes les personnes insulino-d&eacute;pendantes, qu&rsquo;elles vivent avec un diab&egrave;te de type 1 ou 2.&nbsp;
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Le Dexcom One + est l&eacute;g&egrave;rement plus pr&eacute;cis que le Dexcom G6 et le Dexcom One dans ses mesures (voir encadr&eacute; ci-dessous). Son temps de chauffe est de 30 minutes (contre 2 heures pour les deux autres syst&egrave;mes) et on peut avoir ses glyc&eacute;mies pendant encore 12 heures apr&egrave;s expiration du capteur, ce qui veut dire que lorsque celui-ci expire, on a 12 heures devant nous pour le changer, la mesure de la glyc&eacute;mie ne s&rsquo;arr&ecirc;te pas d&rsquo;un coup, comme c&rsquo;est le cas avec les Dexcom G6 et Dexcom One.
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On peut partager ses glyc&eacute;mies avec ses proches (avec &ldquo;Dexcom Follow&rdquo;) et les suivre sur une montre connect&eacute;e. La connectivit&eacute; s&rsquo;arr&ecirc;te l&agrave; : le Dexcom One + ne peut pas &ecirc;tre coupl&eacute;e &agrave; une pompe &agrave; insuline et fonctionner en boucle ferm&eacute;e. Dans ce format-l&agrave;, seul le Dexcom G7 permet cela, et celui-ci n&rsquo;est pas encore commercialis&eacute; (ni rembours&eacute;) en France pour le moment.
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L’applicateur du Dexcom One + (en arrière-plan) est 40 % moins gros que celui des Dexcom G6 et Dexcom One. Quant au capteur, il est 60 % moins gros que ses prédécesseurs / crédit photo : Dexcom.

Le Dexcom One + : c’est surtout la forme qui change

Le capteur Dexcom One + est vendu sur le site de Dexcom au prix de vente de 28,57 &euro; par capteur (comptez donc environ 86 &euro; par mois pour une utilisation en continu). Le r&eacute;cepteur est vendu &agrave; 46,07 &euro; mais celui-ci n&rsquo;est pas n&eacute;cessaire si vous envisagez d&rsquo;utiliser l&rsquo;application mobile <a href="https://www.dexcom.com/fr-fr/compatibility/d1g7" target="_blank" rel="noopener">(liste des t&eacute;l&eacute;phones compatibles avec l&rsquo;application Dexcom One + ici)</a>.
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Les plus du Dexcom One + : un capteur plus petit, tout-en-un et avec un temps de chauffe raccourci. Les moins : il est payant et ne se connecte &agrave; aucune pompe &agrave; insuline. Il faudra attendre <a href="../../article/dexcom-g7-le-capteur-de-glycemie-qui-frole-la-perfection">le Dexcom G7</a> pour cela.&nbsp;
 
<h4><a style="color: rgb(37, 206, 209); text-decoration: underline;" href="../../article/dexcom-g7-le-capteur-de-glycemie-qui-frole-la-perfection">➜ &Agrave; lire aussi : Dexcom G7, le capteur de glyc&eacute;mie qui fr&ocirc;le la perfection.</a></h4>
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<h4>___________________________________________________________________________</h4>
<div dir="ltr" align="left">
<table><colgroup><col></colgroup>
<tbody>
<tr>
<td>
<h3 dir="ltr">Comment la pr&eacute;cision d&rsquo;un capteur de glyc&eacute;mie est-elle mesur&eacute;e ?&nbsp;</h3>
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<h4 dir="ltr">La pr&eacute;cision d'un capteur de glyc&eacute;mie se mesure par plusieurs param&egrave;tres cl&eacute;s qui &eacute;valuent la fiabilit&eacute; et l'exactitude des mesures de la glyc&eacute;mie fournies par le capteur. Le param&egrave;tre de r&eacute;f&eacute;rence est l&rsquo;Erreur Absolue Moyenne ou &ldquo;Mean Absolute Relative Difference&rdquo;, MARD. Elle repr&eacute;sente la moyenne des diff&eacute;rences absolues relatives entre les valeurs mesur&eacute;es par le capteur et les valeurs de r&eacute;f&eacute;rence (souvent obtenues par des m&eacute;thodes de laboratoire plus pr&eacute;cises) et s&rsquo;exprime en pourcentage. Une MARD plus faible indique une meilleure pr&eacute;cision.</h4>
<h4>&nbsp;</h4>
<h4 dir="ltr">Le Dexcom G6 et le Dexcom One ont une MARD de 9,2 %. Le Dexcom One + a une MARD de 8,2 %.&nbsp;</h4>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
</div>
<h4>___________________________________________________________________________</h4>

L&rsquo;applicateur et le transmetteur des Dexcom G6 et Dexcom One se jettent dans la bo&icirc;te violette DASTRI.
Le capteur Dexcom One + (capteur+transmetteur) dans la bo&icirc;te violette.
Les capteurs Dexcom G6 et Dexcom One (la partie adh&eacute;sive) se jettent dans la poubelle des d&eacute;chets m&eacute;nagers.
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Tableau comparatif des capteurs de glycémie Dexcom G6 Dexcom One et Dexcom One +/Glucose toujours

♻️ Rappel des gestes de tri 

Elizabeth Pfiester campaigns for access to insulin in the United States and worldwide with the organization T1International.

Elizabeth Pfiester: “I want to help make the world a better place”.

Read the original article in French by&nbsp;<a href="../../article/elizabeth-pfiester-je-veux-contribuer-a-rendre-le-monde-meilleur">clicking here</a>, and <a href="https://actionnetwork.org/events/t1itoast" target="_blank" rel="noopener">follow this link</a> to register for Elizabeth Pfiester's virtual farewell party on 14 September at 5pm Paris Time.
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It's the story of a woman who'd rather not have her story told. Because it's not just her story. Because if she has fought, if she still fights, it was never just for herself. Because through her, it's hundreds, even thousands of people all over the world who would need to be named if we are to tell the whole story.
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It's the stories of these people that have nourished her day after day, for ten years now, that fuel her inner fire - a mixture of &ldquo;rage and hope&rdquo;, a precarious balance between heartbreak and a thirst for justice.&nbsp;It is with them that she has worked to give a voice, a weight, and tools, to those who had none.
 This voice is that of T1International, which fights today so that every person living with diabetes has access to what they need to &ldquo;survive and fulfill their dreams&rdquo;.

Born in the United States, Elizabeth Pfiester was 4 years old when she was diagnosed with diabetes. For nineteen years, her daily life with diabetes was a never-ending battle with insurance companies, just like for the millions of other people living with diabetes in the USA.
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In 2011, she left to study in London, and it was a revelation: &ldquo;I had read that if you were a student for more than six months in the UK, you could join the National Health Service [UK&rsquo;s universal health care system, editor's note]. So that's what I did, I went to the doctor through the University clinic to get my prescriptions. Then I went to the pharmacy to get my insulin, strips and everything else. Compared to the US, it was night and day. I'll always remember leaving the pharmacy without having to pay for anything. [...] That experience opened my eyes: I realised that it could work like that, that it should work like that.&rdquo;
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She then started a blog about her travels and life in the UK. At the end of her Master&rsquo;s in International Development, while researching insulin access around the world, she realised that there was a huge lack of information on the subject. After spending hours and hours gathering bits and pieces of information gleaned here and there, she thought it would make sense to put it all together somewhere, so that those interested wouldn't spend as much time on it as she did. So she set aside her personal blog to get started, and... the wheels were set in motion.
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This is the story of a woman who put her finger on something and didn't back down. Little by little, the amount of information grew and, with it, the number of meetings and exchanges. The global situation became clearer, revealed in all its awfulness, so much so that Elizabeth Pfiester began to wonder how to move from information gathering to action: &ldquo;I wanted to create and find a space for people to do something, but I wasn't quite sure what yet.&rdquo;
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She got involved with various associations, but it didn't go far enough for her: &ldquo;It didn't fill the gap I'd identified, the absence of a voice for people living with diabetes, of some kind of advocacy that worked towards long-term change. I knew how huge the task would be, so I tried to make sure it wasn't me, without finding it, and it became inevitable: someone had to do it.&rdquo;&nbsp;
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So she formalised the organization, gathered a board of directors and the community already committed to her side, and together they really got going. This was the beginning of T1International.

Elizabeth Pfiester and her family at a demonstration in Indianapolis / © Erin Lubin

The evidence of commitment

Things didn't happen overnight, but rather over a period of years, just like the battles that followed. T1International was not founded by business angels or intrigued investors. There are just a few people who share the same mad courage and deeply human values: &ldquo;We don't want to shy away from the horrors going on in the world, nor from the influence of the pharmaceutical industry.&rdquo; The organization is still standing firm, eleven years on, and is not about to be silenced.
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With perseverance, daring, and hard work, the project slowly cemented its place in the world. Visitors to their website come from every continent. Here, T1International displays a world map with information on diabetes in almost seventy countries. Today, they have a global advocacy network with representatives from over twenty countries, with whom they work closely. With their &ldquo;Fight For Five&rdquo; campaign, they are mobilising to bring about changes in local policies in Panama, Pakistan, India and Zimbabwe, demanding that treatment-related healthcare expenditure should not exceed 5% of a person's income. At the same time, they continue to defend the interests of people living with diabetes at an international level, with the World Health Organization.
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The most important recent development has been in the USA, where T1International is particularly active: <a href="../../article/eli-lilly-reduit-de-70-le-prix-de-ses-insulines-les-reactions-de-la-communaute-francaise-du-diabete">insulin manufacturers have committed to lowering the prices of some of their insulins.</a> T1International is closely monitoring the effects of this announcement: &ldquo;Part of our role is not only to encourage change, but also to ensure that it is implemented. But we know that what happens in the US has an impact on the rest of the world.&rdquo; We could also mention other countries, where, thanks to lobbying, the local population manages to get insulin or test strips onto the list of drugs reimbursed by the state. In Kenya, for example, the price of certain test strips has been reduced. &ldquo;There is movement and lobbying all over the world. But it's a slow process, which really takes time. And then you have to hope that what's put in place stays in place for as long as possible.&rdquo;
 How do you find the strength to carry on fighting, day after day? It's the collective that carries Elizabeth Pfiester. It's those moments of training in South Africa or Ghana, when the T1International team learned as much as they passed on. The demonstration in front of the Eli Lilly offices in Indianapolis, with nine families who had lost one of their own through lack of insulin, where they shouted out the names of those who had died so unjustly. The names of those who left too soon, because they were born in one country and not another, which Elizabeth keeps inside her like a raw wound. This community, without which nothing would have been possible: &ldquo;We can do so much more, collectively, when we support each other, than when we're alone. [...] In the media and throughout history, we learn that there is this or that hero who saves everyone, but that's not what happens. We give a face to these historic events, but it's usually thanks to a huge group of people, sometimes even thousands, people who remain discreetly in the background, who don't care about attracting attention.&rdquo; What they've been able to do together, uniting their voices, is what really inspires Elizabeth Pfiester. It's what makes her want to get up in the morning... as well as, she confides with a half-smile, all those e-mails waiting for her that she can't leave unanswered.

Some members of the T1International team / © The Funding Network

Putting people and communities first

And yet, in a few months' time, she will no longer be the one answering those e-mails. Elizabeth Pfiester is stepping down as Executive Director of T1International. This is her way of ensuring that the organization is always ready to embrace change. From the outset, she felt it was important that T1International's existence did not rest on her presence alone: &ldquo;I think that's the sign of a strong, sustainable organization.&rdquo;
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It's also time for her to get back to a daily life where everything doesn't revolve around diabetes: &ldquo;I feel very lucky to be able to do something I'm passionate about. But I'm diabetic, my partner is diabetic and I work around diabetes, so it's all about that, all the time. There's a lot of joy in that but, especially with some of the difficult things we're faced with, it can really be exhausting.&rdquo;
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I'm going to have to find out who I am when I'm not at the helm of T1International.
</blockquote>
 What will she do next? It's one of the rare occasions in her life when she can... not plan it. The months following her departure will simply be devoted to spending time with her family and reflecting on what's next: &ldquo;I know I'll have to discover who I am when I'm not at the helm of T1International. Diabetes has always been part of my identity, as I was diagnosed at a young age. But I also like reading and painting. I think I'm a creative person. I have a dog, who I adore and is part of the family. There are so many more things that make me who I am, but I think deep down, I want to be able to contribute, along with many other extraordinary people, to making the world a better place.&rdquo; And we have no doubt that she will find another way to do so, with the same strength, the same thirst for justice and the same humanity.
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This is the story of a woman who would rather that there was no story to tell. But today, all over the world, we need people like her, like Bruna Amaral and Lindsey Bressan (respectively Operations Manager and Development Coordinator at T1International), and also like you, and you, and you, to make our voices heard, recognise our rights and ensure that no one, ever, anywhere, dies of diabetes.
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Translation reviewed by Andrea Limbourg.

Embracing change

Un traitement pour régénérer les cellules bêta absentes ou exténuées selon les types de diabète et relancer une production d’insuline défaillante : c’est la promesse d’une nouvelle association de médicaments testée avec succès in vivo.

Cellules productrices d’insuline : une régénération possible ?

D&eacute;truites par l&rsquo;auto-immunit&eacute; dans le type 1, ou &eacute;puis&eacute;es et finalement d&eacute;faillantes dans le type 2, le destin des cellules b&ecirc;ta reste encore sans issue et sans insuline, ou presque, avec le diab&egrave;te. Face &agrave; cela, deux sc&eacute;narios principaux sont envisag&eacute;s pour qu&rsquo;elles puissent toutefois assurer leur r&ocirc;le : leur pr&eacute;servation et leur remplacement. Dans les deux cas, les recherches et les essais pour cr&eacute;er ou am&eacute;liorer les th&eacute;rapies sont en cours, que l&rsquo;on soit avant ou apr&egrave;s le diagnostic.&nbsp;
 Mais une troisi&egrave;me voie est explor&eacute;e depuis 2015 sans qu&rsquo;aucune strat&eacute;gie de traitement n&rsquo;ait sembl&eacute; possible jusqu&rsquo;ici : la r&eacute;g&eacute;n&eacute;ration des cellules b&ecirc;ta pancr&eacute;atiques. Elle fait reparler d&rsquo;elle aujourd&rsquo;hui, avec des r&eacute;sultats <a href="https://www.science.org/doi/10.1126/scitranslmed.adg3456" target="_blank" rel="noopener">parus dans la revue Science Translational Medicine</a> qui font autant r&ecirc;ver que se questionner.

Souvenez-vous, d&eacute;but 2023, le chercheur sp&eacute;cialiste de la r&eacute;gulation des cellules b&ecirc;ta &agrave; l&rsquo;institut Cochin, Rapha&euml;l Scharfmann, disait <a href="https://www.glucosetoujours.com/article/les-cellules-beta-font-leur-cinema-avec-raphael-scharfmann-de-linserm">&agrave; Glucose toujours</a> : &ldquo;Aujourd&rsquo;hui, il n&rsquo;y a pas d&rsquo;arguments qui disent qu&rsquo;on peut augmenter la masse b&ecirc;ta pancr&eacute;atique chez l&rsquo;Homme.&rdquo; La tendance pourrait-elle s&rsquo;inverser ? C&rsquo;est ce que l&rsquo;on peut penser &agrave; la lecture des r&eacute;sultats de la <a href="https://www.science.org/doi/10.1126/scitranslmed.adg3456" target="_blank" rel="noopener">derni&egrave;re publication sur le sujet</a> dans laquelle il est pr&eacute;cis&eacute; que &ldquo;le nombre de cellules b&ecirc;ta humaines a augment&eacute; de 700 % en trois mois&rdquo; chez les souris diab&eacute;tiques dans lesquelles elles avaient &eacute;t&eacute; implant&eacute;es.&nbsp;
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Ce r&eacute;sultat rapide et massif qui n&rsquo;avait jamais &eacute;t&eacute; obtenu est le fruit d&rsquo;une combinaison in&eacute;dite de m&eacute;dicaments. Tout d&rsquo;abord, l&rsquo;<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Harmine" target="_blank" rel="noopener">harmine</a>, une substance naturelle contenue dans certaines plantes qui est un inhibiteur de l&rsquo;enzyme DYRK1A favorisant la r&eacute;plication des cellules b&ecirc;ta. Test&eacute; sous diff&eacute;rentes formes depuis pr&egrave;s de 10 ans, cet inhibiteur seul n&rsquo;a eu que de trop faibles r&eacute;sultats jusqu&rsquo;alors. Ensuite des <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9cepteur_du_glucagon-like_peptide-1" target="_blank" rel="noopener">agonistes du r&eacute;cepteur GLP-1</a>, d&eacute;j&agrave; connus, &eacute;prouv&eacute;s et utilis&eacute;s dans le traitement du diab&egrave;te de type 2, pour stimuler la production d&rsquo;insuline.

Augmentation du nombre de cellules bêta : des résultats enfin conséquents ?

Inverser le diab&egrave;te de type 1 et ses effets gr&acirc;ce &agrave; une r&eacute;g&eacute;n&eacute;rescence des cellules b&ecirc;ta r&eacute;siduelles dans le pancr&eacute;as des malades, c&rsquo;est l&rsquo;id&eacute;e pr&eacute;sente dans l&rsquo;esprit des auteurs de la publication. Plus pr&eacute;cis&eacute;ment, il serait question de relancer une production endog&egrave;ne d&rsquo;insuline et d&rsquo;imaginer se passer des injections d&rsquo;insuline externe.&nbsp;Cela devant alors n&eacute;cessiter la mise au point d&rsquo;une juste association avec des immunomodulateurs. Ces derniers auraient pour r&ocirc;le de freiner l&rsquo;auto-immunit&eacute; pour laisser les nouvelles cellules b&ecirc;ta se multiplier et produire efficacement leur insuline. Pas de gu&eacute;rison donc ici, mais une nouvelle fa&ccedil;on d&rsquo;envisager une th&eacute;rapie du diab&egrave;te de type 1.&nbsp;Pour le diab&egrave;te de type 2, il s&rsquo;agirait d&rsquo;apporter un second souffle &agrave; une production d&rsquo;insuline ralentie et en souffrance.
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Les premiers essais cliniques sur l'Homme devraient commencer en 2025.

Vers une nouvelle façon de traiter le diabète, sans le guérir

Les r&eacute;sultats de cette &eacute;tude posent toutefois plusieurs questions, comme nous l&rsquo;expliquent l&rsquo;expert belge de la r&eacute;g&eacute;n&eacute;ration et p&eacute;diatre endocrinologue &agrave; l&rsquo;h&ocirc;pital UZ Brussel, Willem Staels, et Rapha&euml;l Scharfmann. Sans remettre en cause l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t du m&eacute;canisme de r&eacute;plication des cellules b&ecirc;ta, ils pointent du doigt une certaine incoh&eacute;rence quant au nombre r&eacute;el de cellules b&ecirc;ta dupliqu&eacute;es, qui semble faible, et &agrave; l&rsquo;augmentation de 700 % du volume de la masse b&ecirc;ta pancr&eacute;atique annonc&eacute;e. Ils rappellent aussi les preuves tr&egrave;s faibles de reproduction de ce mode de r&eacute;g&eacute;n&eacute;ration chez l&rsquo;Homme, ainsi que le n&eacute;cessaire contr&ocirc;le de ce proc&eacute;d&eacute; pour la s&eacute;curit&eacute; des futurs patients.&nbsp;
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Le chercheur belge consid&egrave;re &ldquo;la piste de la prolif&eacute;ration comme la plus int&eacute;ressante et la plus faisable pour le moment&rdquo; du fait qu&rsquo;elle soit un proc&eacute;d&eacute; naturel et qu'elle se passe au sein du pancr&eacute;as. En comparaison, la r&eacute;g&eacute;n&eacute;ration par transdiff&eacute;renciation, qui consiste &agrave; transformer le destin d&rsquo;une cellule non-b&ecirc;ta en cellules b&ecirc;ta, lui para&icirc;t encore bien plus compliqu&eacute;e et avec bien moins de connaissances accumul&eacute;es sur le sujet.&nbsp;&ldquo;Safety first.&rdquo; Staels alerte en premier lieu sur la s&eacute;curit&eacute; de la m&eacute;thode par prolif&eacute;ration : &ldquo;Il faut &ecirc;tre prudent et faire en sorte qu&rsquo;une fois que la cellule b&ecirc;ta a prolif&eacute;r&eacute;, elle s&rsquo;arr&ecirc;te &agrave; temps et ne devienne pas une tumeur, un insulinome.&rdquo; Il revient ensuite sur la n&eacute;cessit&eacute; de s&rsquo;assurer que les cellules qui auront prolif&eacute;r&eacute; soient parfaitement fonctionnelles. Si elles ne r&eacute;pondent pas ou trop peu au besoin d&rsquo;un &eacute;quilibre glyc&eacute;mique, l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t en est tout de suite plus restreint.
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<h3 dir="ltr">&ldquo;La science avance beaucoup de fa&ccedil;on non planifi&eacute;e. Il y a des d&eacute;couvertes inattendues. Il faut donc toujours conserver un maximum de portes ouvertes.&rdquo; - Willem Staels</h3>
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Willem Staels consid&egrave;re toutefois que la mise en &eacute;vidence du m&eacute;canisme de prolif&eacute;ration dans cette &eacute;tude, quels que soient les doutes qu&rsquo;elle soul&egrave;ve, est un signal int&eacute;ressant et m&eacute;rite pour cela une investigation soutenue. Et le professeur Scharfmann confirme de son c&ocirc;t&eacute; que &ldquo;cette &eacute;tude montre bien quelque chose, m&ecirc;me s&rsquo;il semble que leurs auteurs ne savent pas vraiment ni quoi ni comment : on est dans le brouillard&rdquo;. Pour le chercheur de l&rsquo;Institut Cochin, prenant l&rsquo;exemple des neurones qui, lorsqu&rsquo;ils commencent &agrave; dispara&icirc;tre, ne se dupliquent pas pour autant, &ldquo;les cellules b&ecirc;ta ont une tr&egrave;s longue vie avec une capacit&eacute; tr&egrave;s faible de se diviser&rdquo;. Et il ajoute que l&rsquo;absence d&rsquo;outil permettant de mesurer v&eacute;ritablement et pr&eacute;cis&eacute;ment ce qui se passe au niveau de la masse b&ecirc;ta pancr&eacute;atique chez l&rsquo;Homme limite les possibilit&eacute;s de comprendre cette m&eacute;canique de r&eacute;g&eacute;n&eacute;ration potentielle : &ldquo;Seul le temps permettra de savoir si ce que semble montrer cette &eacute;tude, dans un cadre tr&egrave;s particulier, est reproductible. Une porte est aujourd&rsquo;hui ouverte, on saura dans quelques ann&eacute;es si elle l&rsquo;est toujours.&rdquo;&nbsp;Rapha&euml;l Scharfmann reconna&icirc;t par ailleurs la force que conf&egrave;re l&rsquo;analyse temporelle des donn&eacute;es &agrave; cette &eacute;tude, tout en &eacute;voquant leurs possibles interpr&eacute;tations : elles pourraient tout autant &ecirc;tre une preuve de pr&eacute;servation des cellules, de diff&eacute;renciation, que de duplication.
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Cette voie de la duplication des cellules b&ecirc;ta conserve et doit conserver tout son attrait pour la recherche. Mais il est important de rappeler qu&rsquo;aucun m&eacute;dicament ou combinaison de mol&eacute;cules existantes et accessibles ne saurait r&eacute;ussir aujourd&rsquo;hui &agrave; r&eacute;g&eacute;n&eacute;rer les cellules b&ecirc;ta dans le pancr&eacute;as humain. Aucune &eacute;tude et aucun consensus scientifique en 2024 ne doit laisser penser qu&rsquo;un traitement autre que l&rsquo;insulinoth&eacute;rapie va permettre de soigner le diab&egrave;te de type 1.
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Des questions encore nombreuses et des connaissances robustes pour poursuivre la réflexion

Abbott et Medtronic s'associent pour développer un capteur de glycémie intégré avec les dispositifs de Medtronic.

La boucle fermée de Medtronic sera bientôt couplée au capteur de glycémie Freestyle Libre d’Abbott

Medtronic et Abbott <a href="https://abbott.mediaroom.com/2024-08-07-Abbott-Enters-Global-Partnership-to-Connect-Its-World-Leading-Continuous-Glucose-Monitoring-System-with-Medtronics-Insulin-Delivery-Devices" target="_blank" rel="noopener">ont annonc&eacute;</a> mercredi 7 juillet une alliance strat&eacute;gique. Fruit de cette union, les deux entreprises collaboreront ensemble pour d&eacute;velopper un capteur de glyc&eacute;mie. Celui-ci sera con&ccedil;u pour fonctionner exclusivement avec les dispositifs propos&eacute;s par Medtronic, tant sa boucle ferm&eacute;e, la Medtronic 780G, que son stylo intelligent InPen (pas encore disponible en France). Actuellement, les dispositifs de Medtronic ne fonctionnent qu'avec le capteur de glyc&eacute;mie du laboratoire, le Guardian 4, souvent critiqu&eacute; pour sa taille imposante et le besoin d'un patch adh&eacute;sif pour le maintenir en place. Aucune date de lancement n&rsquo;a &eacute;t&eacute; communiqu&eacute;e.
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Ce mariage intervient quelques mois apr&egrave;s l&rsquo;autorisation de commercialisation en Europe du <a href="../../article/quel-futur-pour-les-capteurs-de-glycemie-medtronic-presentation-de-simplera">capteur de glyc&eacute;mie Simplera</a> con&ccedil;u par Medtronic. En signant avec Abbott, Medtronic entend clairement diversifier <a href="../../themes/capteurs-de-glycemie">les capteurs de glyc&eacute;mie</a> compatibles avec ses dispositifs.
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L&rsquo;expert en technologie du diab&egrave;te, Kamil Armacky, a expliqu&eacute; avec justesse sur X (ex-Twitter) ce que cette collaboration signifiait : "C'est comme si Apple annon&ccedil;ait que l'iPhone fonctionnerait avec les montres de Samsung. C'est &eacute;norme pour les personnes vivant avec un diab&egrave;te. Comme je l'ai dit &agrave; plusieurs reprises, le capteur de glyc&eacute;mie &eacute;tait de loin la pire partie de la 780G et le [Freestyle] Libre est appr&eacute;ci&eacute; par des millions de personnes. C'est une excellente nouvelle."
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Un mariage qu&rsquo;on accueille &eacute;galement avec enthousiasme.

Des athlètes avec un diabète de type 1 ont-ils participé ou participent-ils au Jeux Olympiques cette année ? À la veille de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, nous vous proposons de découvrir celles et ceux qui se sont battus pour l’or

7 athlètes vivant avec un diabète de type 1 qui ont participé aux Jeux Olympiques

Joe Frazier, c&eacute;l&egrave;bre boxeur am&eacute;ricain et champion olympique, vivait avec un diab&egrave;te de type 1. Frazier a remport&eacute; la m&eacute;daille d'or en boxe poids lourds aux Jeux Olympiques de Tokyo en 1964 &agrave; l&rsquo;&acirc;ge de 20 ans, avant de devenir champion du monde. Il est &eacute;galement connu pour avoir battu Muhammad Ali en 1971 lors de ce qui a &eacute;t&eacute; appel&eacute; le &ldquo;combat du si&egrave;cle&rdquo;.

Montage de Glucose toujours à partir de photos de Getty Images.

Le boxeur américain Joe Frazier

Gary Hall Jr. est un nageur am&eacute;ricain connu pour ses performances aux Jeux Olympiques. Diagnostiqu&eacute; avec un diab&egrave;te de type 1 en 1999, Hall a concouru au plus haut niveau. Il a remport&eacute; dix m&eacute;dailles olympiques au total, dont cinq en or, lors des Jeux de 1996, 2000 et 2004.

Le nageur américain Gary Hall Jr

Kris Freeman, skieur de fond am&eacute;ricain, a &eacute;t&eacute; diagnostiqu&eacute; avec un diab&egrave;te de type 1 &agrave; l'&acirc;ge de 19 ans. Il particip&eacute; &agrave; quatre Jeux Olympiques d'hiver cons&eacute;cutifs (2002, 2006, 2010 et 2014). <a href="https://guideposts.org/positive-living/health-and-wellness/coping-with-illness/an-olympians-battle-with-diabetes/" target="_blank" rel="noopener">Il raconte</a> l&rsquo;impact de son diagnostic sur sa carri&egrave;re :&nbsp;
&ldquo;J'avais 20 ans et mon corps ne fonctionnait plus tout &agrave; fait. Je continuais &agrave; m'entra&icirc;ner et mon classement national restait &eacute;lev&eacute;, mais le stress mental et physique suppl&eacute;mentaire du diab&egrave;te m'&eacute;puisait. [...] J'ai consult&eacute; un psychologue. [...] J'ai commenc&eacute; &agrave; travailler avec un nouveau m&eacute;decin. Ensemble, apr&egrave;s de nombreux essais et &eacute;checs, nous avons trouv&eacute; un r&eacute;gime efficace pour moi. Il m'a &eacute;quip&eacute; d'une pompe &agrave; insuline que je mets sur mon triceps ou au bas de mon dos &agrave; l'aide d'un adh&eacute;sif sp&eacute;cial qui r&eacute;siste &agrave; la sueur des comp&eacute;titions. Nous avons con&ccedil;u un r&eacute;gime d'entra&icirc;nement riche en calories et pauvre en glucides, compos&eacute; de fruits, de l&eacute;gumes et de prot&eacute;ines maigres. Et j'ai trouv&eacute; un nouvel entra&icirc;neur, qui croit en moi et m'aide &agrave; donner le meilleur de moi-m&ecirc;me.&rdquo;
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Montage de Glucose toujours à partir de photos de Kris Freeman.

Le skieur de fond américain Kris Freeman

Matheus Santana est un nageur br&eacute;silien qui a &eacute;t&eacute; diagnostiqu&eacute; avec un diab&egrave;te de type 1 &agrave; l'&acirc;ge de 8 ans. Il a remport&eacute; une m&eacute;daille d'or aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2014 en Chine. Santana a &eacute;galement particip&eacute; aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, repr&eacute;sentant le Br&eacute;sil dans diverses &eacute;preuves de natation.

Le nageur brésilien Matheus Santana

Mandy Marquardt est une cycliste sur piste am&eacute;ricaine. Elle a &eacute;t&eacute; diagnostiqu&eacute;e avec un diab&egrave;te de type 1 &agrave; l'&acirc;ge de 16 ans. Membre de l'&eacute;quipe nationale am&eacute;ricaine et de l&rsquo;&eacute;quipe de cyclistes Novo Nordisk, elle a remport&eacute; plusieurs titres nationaux. Apr&egrave;s deux ans d&rsquo;entra&icirc;nements acharn&eacute;s, elle ne participe finalement pas aux Jeux Olympiques de Paris. Dans un communiqu&eacute; publi&eacute; sur Instagram d&eacute;but juillet, elle a &eacute;crit : &ldquo;Malheureusement, les Etats-Unis n'auront pas de cyclistes masculins ou f&eacute;minins pour le sprint. Les sprinteuses ont manqu&eacute; la qualification pour une place dans le sprint individuel. C'est une r&eacute;alit&eacute; difficile &agrave; accepter&rdquo;.

La cycliste américaine Mandy Marquardt

La championne d&rsquo;Europe de karat&eacute; dans la cat&eacute;gorie -68 kg ne participera pas au Jeux, la discipline ne faisant pas partie des sports olympiques en 2024. Mais Aliz&eacute;e Agier a tout de m&ecirc;me port&eacute; la flamme olympique dans sa ville natale &agrave; Semur-en-Auxois dans le C&ocirc;te-d&rsquo;Or le 12 juillet 2024. &ldquo;Quelle chance d&rsquo;avoir pu porter la flamme dans ma ville natale, l&agrave; o&ugrave; j&rsquo;ai commenc&eacute; le karat&eacute;, devant ma famille, les amis, et toutes les personnes qui me soutiennent&rdquo; a-t-elle &eacute;crit sur ses r&eacute;seaux sociaux.

Montage de Glucose toujours à partir de photos de Yohan Goudeau.

La karatéka française Alizée Agier

Alexander Zverev, joueur de tennis allemand de renomm&eacute;e mondiale, a r&eacute;v&eacute;l&eacute; en 2022 qu'il vivait avec le diab&egrave;te de type 1 depuis l'&acirc;ge de 4 ans. Un an plus t&ocirc;t, il remportait la m&eacute;daille d'or en simple messieurs lors des Jeux Olympiques de Tokyo. Il remet son titre olympique en jeu cet &eacute;t&eacute; &agrave; Paris. Le tournoi de tennis olympique d&eacute;bute ce samedi 27 juillet.

Montage de Glucose toujours à partir de photos de Reuters et Getty Images.

Le tennisman allemand Alexander Zverev

Un thriller publié en 2022 par Rachel L. Ertassi dont l'un des trois personnages principaux vit avec un diabète.

"City of Trees, City of Shadows", un thriller DT

Le premier personnage dans lequel Rachel a beaucoup mis d&rsquo;elle est bien s&ucirc;r Vera, puisque l&rsquo;autrice est elle-m&ecirc;me diab&eacute;tique de type 1. Elle explique d&rsquo;ailleurs en postface que la plupart des m&eacute;saventures de Vera avec son diab&egrave;te sont, en grande partie, tir&eacute;es de son exp&eacute;rience. Mais Rachel, comme tout &eacute;crivain prudent, n&rsquo;a pas mis tous ses &oelig;ufs dans le m&ecirc;me panier&nbsp;: elle a aussi donn&eacute; des &eacute;l&eacute;ments personnels &agrave; Gina, qui fait la m&ecirc;me profession qu&rsquo;elle.&nbsp;
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Le pacte narratif de ce type de r&eacute;cit est que le destin des trois personnages que l&rsquo;on suit va forc&eacute;ment entrer en collision &agrave; un moment donn&eacute;. Cela ne manque pas et c&rsquo;est d&rsquo;ailleurs &agrave; ce moment-l&agrave; que le livre devient difficile &agrave; l&acirc;cher.

L&rsquo;un des moteurs du projet d&rsquo;&eacute;criture de Rachel L. Ertassi &eacute;tait une meilleure repr&eacute;sentation du diab&egrave;te. Elle le revendique dans la postface, o&ugrave; elle explique avoir longuement r&eacute;fl&eacute;chi &agrave; la fa&ccedil;on dont elle devrait &eacute;crire sur la maladie&nbsp;: non-fiction, ted-talk&nbsp;? C&rsquo;est pr&eacute;sent d&egrave;s les d&eacute;dicaces, puisque <a href="https://www.archwaypublishing.com/en/bookstore/bookdetails/842810-city-of-trees-city-of-shadows" target="_blank" rel="noopener">City of Trees, City of Shadows</a> est d&eacute;di&eacute; notamment &agrave; la communaut&eacute; diab&eacute;tique, et son besoin de repr&eacute;sentation.&nbsp;
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De plus, le roman est un thriller, s&rsquo;inscrivant dans un genre qui a eu recours, &agrave; plusieurs reprises, &agrave; des personnages diab&eacute;tiques. Et pas toujours de la meilleure fa&ccedil;on. <a href="https://academicworks.cuny.edu/qc_pubs/204/" target="_blank" rel="noopener">Dans son article</a> &ldquo;The Cinema of Control&nbsp;: On Diabetic Excess and Illness in Film&rdquo; publi&eacute; dans le Journal of Medical Humanities en 2010, Kevin Ferguson distinguait trois fa&ccedil;ons de pr&eacute;senter le diab&egrave;te&nbsp;: la &ldquo;success story&rdquo; (r&eacute;cit inspirationnel, d&eacute;passement du handicap, &eacute;l&eacute;ment pour montrer la force ou la volont&eacute; d&rsquo;un personnage), le &ldquo;moral warning&rdquo; (la diab&egrave;te comme punition, stigmate) et le &ldquo;plot point&rdquo; (le diab&egrave;te comme &eacute;l&eacute;ment d&rsquo;acc&eacute;l&eacute;ration de la narration). Avec ces &eacute;l&eacute;ments, on peut par exemple repenser aux <a href="../../article/diabete-maudit-retour-subjectif-sur-la-serie-les-papillons-noirs">Papillons noirs</a> dont j&rsquo;ai d&eacute;j&agrave; parl&eacute;, o&ugrave; le diab&egrave;te est au service d&rsquo;un twist narratif (plot point) tout en m&eacute;taphorisant une forme de mal&eacute;diction symbolique (moral warning).&nbsp;
Dans le m&ecirc;me article, Ferguson souligne aussi que de nombreux films aiment &agrave; montrer les personnages diab&eacute;tiques passifs, d&eacute;pendants d&rsquo;une aide ext&eacute;rieure. M&ecirc;me quand la maladie est montr&eacute;e de fa&ccedil;on relativement r&eacute;aliste (apparition d&rsquo;un glucom&egrave;tre, pas d&rsquo;erreur grossi&egrave;re sur l&rsquo;usage de l&rsquo;insuline ou du resucrage), le sc&eacute;nario invisibilise tout l&rsquo;aspect contr&ocirc;le et auto-gestion du diab&egrave;te. Pire, cet aspect est parfois bien pr&eacute;sent, mais il est confi&eacute;&hellip; &agrave; un autre personnage valide (soignant, parent, aidant)&nbsp;!&nbsp;
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En inscrivant le th&egrave;me du diab&egrave;te dans le genre du thriller, Rachel L. Ertassi s&rsquo;invite donc sur un terrain min&eacute;. Mais elle sait de quoi elle parle, alors elle s&rsquo;amuse &agrave; renverser le clich&eacute;, &agrave; le r&eacute;investir. Cela implique d&rsquo;abord d&rsquo;installer le diab&egrave;te, ses contraintes et sa chronicit&eacute;, dans le quotidien de Vera. M&ecirc;me si cela implique quelques passages un peu didactiques (il faut, apr&egrave;s tout, que n&rsquo;importe quel lecteur puisse comprendre ce qu&rsquo;il se passe), j&rsquo;ai trouv&eacute; que le dosage &eacute;tait plut&ocirc;t bien g&eacute;r&eacute;. Les flashbacks de Vera sont &agrave; la fois l&rsquo;occasion d&rsquo;expliquer le diab&egrave;te, ses sympt&ocirc;mes, son traitement, mais aussi comment cela a impact&eacute; son rapport aux autres. Au milieu du r&eacute;cit, alors que l&rsquo;histoire tardait &agrave; prendre son ampleur, j&rsquo;ai commenc&eacute; &agrave; craindre que le diab&egrave;te ne soit qu&rsquo;un d&eacute;tail de la vie de l&rsquo;h&eacute;ro&iuml;ne &ndash; notons que c&rsquo;&eacute;tait possible de le faire, mais cela justifiait d&rsquo;autant moins, d&rsquo;un point de vue strictement narratologique, le temps pris par l&rsquo;autrice pour en d&eacute;velopper tous les aspects. Mais la fin m&rsquo;a heureusement donn&eacute; tort. J&rsquo;en parle dans le paragraphe qui suit, en r&eacute;v&eacute;lant d&rsquo;importants &eacute;l&eacute;ments de l&rsquo;intrigue (mais pas le nom du coupable&nbsp;!). Si vous souhaitez garder enti&egrave;rement la surprise, passez au paragraphe d&rsquo;apr&egrave;s.&nbsp;
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On est entre gens avertis, c&rsquo;est bon&nbsp;? Alors allons-y. Aux trois quarts du r&eacute;cit, le personnage de Vera est kidnapp&eacute; par le meurtrier, qui d&eacute;cide de faire &eacute;voluer son modus operandi. &Eacute;videmment, elle n&rsquo;a soudain plus acc&egrave;s &agrave; son insuline, et sa glyc&eacute;mie commence &agrave; dangereusement monter. C&rsquo;est un proc&eacute;d&eacute; classique&nbsp;: comme dans Panic room, o&ugrave; une m&egrave;re et sa fille diab&eacute;tique sont enferm&eacute;es dans une pi&egrave;ce s&eacute;curis&eacute;e pour &eacute;chapper &agrave; deux voleurs, le roman installe alors le diab&egrave;te comme un exhausteur de suspense. On est donc bien du c&ocirc;t&eacute; du plot point qu&rsquo;on a vu tout &agrave; l&rsquo;heure&nbsp;: la glyc&eacute;mie qui &eacute;volue d&rsquo;heure en heure est un compte &agrave; rebours mat&eacute;rialis&eacute;, une menace plus grande encore, finalement, que le criminel. Mais l&rsquo;autrice infl&eacute;chit ce qui pourrait sembler un lieu commun. D&rsquo;abord, le diab&egrave;te de Vera n&rsquo;est pas convoqu&eacute; seulement quand c&rsquo;est pratique pour l&rsquo;intrigue&nbsp;: il est bien pr&eacute;sent tout au long du r&eacute;cit et n&rsquo;est donc pas seulement un pr&eacute;texte pour rendre la situation plus intense. Ensuite, Vera n&rsquo;est pas directement sauv&eacute;e par une tierce personne, qui se serait mise en danger pour lui trouver ou lui apporter un traitement&nbsp;: elle va se d&eacute;brouiller en partie toute seule, et ses choix seront faits &agrave; partir de ses sympt&ocirc;mes d&rsquo;hyperglyc&eacute;mie et ses contraintes. Plus encore, l&rsquo;exag&eacute;ration du danger par le diab&egrave;te est bien l&agrave;, mais elle est trait&eacute;e uniquement du point de vue de Vera. Cela n&rsquo;a l&rsquo;air de rien, mais &ccedil;a change beaucoup de choses. En effet, le risque suppl&eacute;mentaire couru par V&eacute;ra n&rsquo;entre jamais en ligne de compte pour le criminel ou les autres acteurs de la situation qui, soit ignorent sa situation, soit n&rsquo;en comprennent pas bien les implications. Pour le coup, c&rsquo;est bien senti de la part de Rachel L. Ertassi, qui ne retire jamais &agrave; son h&eacute;ro&iuml;ne son agentivit&eacute;, tout en rendant palpables la solitude et la charge mentale que peuvent ressentir les personnes diab&eacute;tiques. Et cela marche d&rsquo;autant mieux que la sc&egrave;ne dont nous parlons n&rsquo;est pas du tout la seule dans le roman &agrave; exprimer cela.&nbsp;
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En effet, Vera se retrouve &agrave; plusieurs reprises dans des situations tangentes, parfois dangereuses, du fait de son diab&egrave;te. En ce sens, et dans une ville o&ugrave; se multiplient les meurtres, la maladie sert moins de m&eacute;taphore que de&nbsp;r&eacute;v&eacute;lateur. Les diff&eacute;rents incidents (r&eacute;alistes&nbsp;!) que traverse Vera avant la fin du roman installent une atmosph&egrave;re d&rsquo;inqui&eacute;tude sourde&nbsp;: en cas de vuln&eacute;rabilit&eacute;, on ne peut se fier &agrave; (presque) personne. Et tandis que les habitants de Sacramento d&eacute;couvrent l&rsquo;inqui&eacute;tude et la vigilance accrue des situations de crise, c&rsquo;est presque comme si Vera n&rsquo;avait qu&rsquo;&agrave; &eacute;tendre un r&eacute;flexe familier dans sa vie personnelle &agrave; sa vie tout enti&egrave;re. En ce sens, le traitement du diab&egrave;te n&rsquo;est pas unilat&eacute;ral&nbsp;: acc&eacute;l&eacute;rateur de danger, il est aussi une aptitude &ndash; une habitude&nbsp;? &ndash; &agrave; la survie.&nbsp;
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Le roman de Rachel L. Ertassi n&rsquo;est pas exempt de maladresses, notamment quelques tics d&rsquo;&eacute;criture&nbsp;; et si j&rsquo;ai trouv&eacute; que le milieu du roman souffrait de quelques longueurs, le d&eacute;nouement retombe bien sur ses pattes &ndash; alors que les romans &agrave; points de vue multiples sont difficiles &agrave; g&eacute;rer&nbsp;! Les diff&eacute;rentes histoires sont reli&eacute;es de mani&egrave;re coh&eacute;rente, les personnages sont cr&eacute;dibles et, surtout, l&rsquo;approche du diab&egrave;te y est sensible et sinc&egrave;re. L&rsquo;autrice s&rsquo;amuse avec des tropes du thriller, en se les r&eacute;appropriant et en les actualisant.&nbsp;
Si vous lisez en anglais, <a href="https://www.archwaypublishing.com/en/bookstore/bookdetails/842810-city-of-trees-city-of-shadows" target="_blank" rel="noopener">City of Trees, City of Shadows</a> appara&icirc;t donc comme un sympathique roman d&rsquo;&eacute;t&eacute;&hellip; ou DT, c&rsquo;est comme vous voulez. &Agrave; boire avec une bonne IPA fra&icirc;che, &agrave; l&rsquo;ombre des arbres, pour vous mettre dans l&rsquo;ambiance.&nbsp;
 Rachel L. Ertassi, City of Trees, City of Shadows, Archway Publishing, 2022 (pour la version ebook, passez par la Fnac)

Une proposition de loi américaine souhaitant instaurer le dépistage du diabète de type 1 a été présentée au Sénat le 12 juin 2024. 

Aux États-Unis, une proposition de loi sur le dépistage du diabète de type 1 discutable

&Agrave; quelle sauce les futurs diab&eacute;tiques seront-ils mang&eacute;s ? Ou plut&ocirc;t d&eacute;pist&eacute;s. Tout a commenc&eacute; en Italie, lorsque le Parlement a adopt&eacute; en 2023, <a href="../../article/italie-finie-la-dolce-vita-pour-le-diabete-de-type-1">une loi g&eacute;n&eacute;ralisant le d&eacute;pistage du diab&egrave;te de type 1 (DT1) et de la maladie c&oelig;liaque chez les enfants et les adolescents</a>. Un an plus tard, en 2024, c&rsquo;est au tour des Etats-Unis d&rsquo;&eacute;tudier&nbsp;une nouvelle proposition de loi cherchant &agrave; d&eacute;tecter le plus t&ocirc;t possible le DT1 &agrave; travers une campagne nationale de promotion du d&eacute;pistage.&nbsp;
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Alors, faut-il se r&eacute;jouir de la prise en compte par les pouvoirs publics de la d&eacute;tection du DT1 &agrave; grande &eacute;chelle ? Pas vraiment. Le texte de loi soul&egrave;ve de nombreuses questions et Glucose toujours pointe trois probl&egrave;mes majeurs.
D&rsquo;abord, cette loi pr&eacute;sente le d&eacute;pistage comme une campagne de sensibilisation au diab&egrave;te, alors que ce sont deux politiques publiques tout &agrave; fait diff&eacute;rentes et qui ne luttent pas dans le m&ecirc;me sens contre le DT1.&nbsp;
Ensuite, en incitant au d&eacute;pistage &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle nationale, cette loi r&eacute;pond sans contrepartie aux demandes du&nbsp;laboratoire Sanofi dont le nouveau m&eacute;dicament, le Tzield (<a href="../../article/teplizumab-fiche-pratique-dune-revolution">teplizumab</a>), repose enti&egrave;rement sur le recrutement de personnes d&eacute;pist&eacute;es. Un traitement qui ne fait que retarder de deux ans et demi en moyenne le diagnostic du diab&egrave;te de type 1.
Enfin, en l&eacute;gif&eacute;rant sur le d&eacute;pistage, ses d&eacute;fenseurs font passer au second plan d&rsquo;autres sujets urgents comme celui de l&rsquo;acc&egrave;s gratuit &agrave; l&rsquo;insuline, un combat qui m&eacute;riterait la m&ecirc;me mobilisation politique.&nbsp;
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Le 12 juin 2024, les s&eacute;natrices am&eacute;ricaines Jeanne Shaheen (parti d&eacute;mocrate) et Susan Collins (parti r&eacute;publicain) ont pr&eacute;sent&eacute; une loi visant &agrave; &ldquo;encourager l&rsquo;&eacute;ducation n&eacute;cessaire pour le diab&egrave;te de type 1&rdquo; ou &ldquo;SCREEN for T1D Act&rdquo;. Et c&rsquo;est l&agrave; que le probl&egrave;me commence. &ldquo;Screen&rdquo; en anglais veut dire &ldquo;d&eacute;pister&rdquo;. Alors, que cherche-t-on avec cette formulation ? D&eacute;pister ou sensibiliser ? Ou faire admettre que c&rsquo;est la m&ecirc;me chose ?&nbsp;
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Dans son contenu, la proposition de loi m&eacute;lange les deux politiques publiques all&egrave;grement. Elle parle de &ldquo;campagne nationale&rdquo; de sensibilisation pour faire conna&icirc;tre les sympt&ocirc;mes, le d&eacute;pistage et le traitement du DT1 aux professionnels de sant&eacute; et au grand public. Elle demande aussi d&rsquo;informer sur &ldquo;les avantages de se faire d&eacute;pister&rdquo; (&ldquo;the benefits of getting screened for T1D&rdquo;). Or, cela n&rsquo;a rien &agrave; voir avec la sensibilisation, qui vise d&rsquo;abord et avant tout &agrave; informer le grand public et les d&eacute;cideurs politiques sur une pathologie donn&eacute;e. Il ne fait pas de doute qu&rsquo;on a besoin de corriger certaines confusions comme celle couramment faite entre le diab&egrave;te de type 1 et de type 2 ou encore de pr&eacute;ciser qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;une maladie chronique incurable qu&rsquo;on ne peut gu&eacute;rir avec un changement d&rsquo;alimentation ou de mode de vie. Cependant, il est beaucoup moins clair qu&rsquo;il existe des avantages sur le d&eacute;pistage (<a href="../../article/dossier-diabete-de-type-1-depister-ou-ne-pas-depister-telle-est-la-question">lire notre dossier complet &agrave; ce sujet</a>).&nbsp;
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En effet, le d&eacute;pistage du diab&egrave;te de type 1 consiste &agrave; doser la pr&eacute;sence d&rsquo;auto-anticorps dans le sang. Un consensus scientifique s&rsquo;est construit autour de l&rsquo;histoire naturelle de la maladie qui implique diff&eacute;rents stades en amont du diagnostic clinique. Le stade 1, c&rsquo;est quand on a au moins deux des quatre auto-anticorps. Le stade 2, c&rsquo;est quand la glyc&eacute;mie devient anormale, sans sympt&ocirc;mes marquants, tandis que le stade 3 est celui du diagnostic clinique du DT1, lorsque ses sympt&ocirc;mes sont ressentis. Certains voient dans la d&eacute;tection pr&eacute;coce des auto-anticorps un moyen de suivre la progression du DT1 chez les personnes &agrave; risque (g&eacute;n&eacute;ralement les enfants et les fr&egrave;res et soeurs de la personne DT1), de mieux les pr&eacute;parer &agrave; l&rsquo;arriv&eacute;e de l&rsquo;insulino-d&eacute;pendance et de pr&eacute;venir l&rsquo;acidoc&eacute;tose diab&eacute;tique, fr&eacute;quente au moment du diagnostic lorsqu&rsquo;on ne conna&icirc;t pas la maladie.&nbsp;
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Il est parfaitement l&eacute;gitime de vouloir &eacute;viter l&rsquo;acidoc&eacute;tose au moment du diagnostic. Mais n&rsquo;existe-t-il pas d&rsquo;autres moyens que le d&eacute;pistage de le faire, sans doute moins co&ucirc;teux ?&nbsp;
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D&rsquo;autres pointent au contraire un ensemble d'aspects n&eacute;gatifs. Cette d&eacute;marche se r&eacute;v&egrave;le &ecirc;tre, en effet, un facteur de stress important, voire un v&eacute;ritable traumatisme pour les enfants, comme pour les parents impliqu&eacute;s. Un d&eacute;pistage qui finit par placer une v&eacute;ritable &eacute;p&eacute;e de Damocl&egrave;s au-dessus de la t&ecirc;te des familles, dans tous les cas. Que l&rsquo;on attende le r&eacute;sultat, qu&rsquo;il soit positif &agrave; 2 auto-anticorps ou qu&rsquo;il n&rsquo;en pr&eacute;sente qu&rsquo;un seul avec un risque d&rsquo;&eacute;volution dans le temps, la charge psychologique est la m&ecirc;me. La fiabilit&eacute; et l&rsquo;interpr&eacute;tation des r&eacute;sultats eux-m&ecirc;mes soul&egrave;vent aussi des questions, et il n&rsquo;existe pas encore de recommandations de bonnes pratiques claires &agrave; ce sujet.&nbsp;
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En mati&egrave;re de communication, l&agrave; aussi la proposition de loi m&eacute;lange sensibilisation et d&eacute;pistage. Elle pr&eacute;voit la diffusion de &ldquo;messages d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t public [...] sur la d&eacute;tection pr&eacute;coce, les sympt&ocirc;mes du diab&egrave;te de type 1 et sur l'importance du d&eacute;pistage du diab&egrave;te de type 1&rdquo; sur &ldquo;les r&eacute;seaux sociaux, &agrave; la t&eacute;l&eacute;vision, &agrave; la radio, dans la presse, sur internet et ailleurs&rdquo;. Traduction, il s&rsquo;agira de dire partout et &agrave; tout le monde : &ldquo;Faites vous d&eacute;pister, vous avez peut-&ecirc;tre le DT1. Si vous avez un stade 3, prenez de l&rsquo;insuline (que vous ne pourrez peut-&ecirc;tre pas payer) ; si vous avez un stade 2, prenez du teplizumab, c&rsquo;est 230 000 dollars et vous repousserez &agrave; 2 ans et demi, ou pas, vos besoins en insuline (mais avez-vous les moyens de payer ?), et apr&egrave;s, il y aura toujours l&rsquo;insuline (que vous ne pourrez peut-&ecirc;tre pas payer)."
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Cette pseudo campagne nationale de sensibilisation sera financ&eacute;e &ldquo;par le biais de subventions ou d'accords de coop&eacute;ration avec une ou plusieurs entit&eacute;s priv&eacute;es &agrave; but non lucratif ayant l'habitude d'&eacute;laborer et de mettre en &oelig;uvre des campagnes similaires&rdquo;. Le probl&egrave;me, c&rsquo;est que la quasi-totalit&eacute; des organisations priv&eacute;es &agrave; but non lucratif am&eacute;ricaines comme la Juvenile Diabetes Research Foundation (aujourd&rsquo;hui Breakthrough T1D), l&rsquo;American Diabetes Association et Beyond Type 1 sont elles-m&ecirc;mes financ&eacute;es par l&rsquo;industrie pharmaceutique.&nbsp;
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Et parmi les industries pharmaceutiques, il y a un laboratoire pour qui la promotion nationale du d&eacute;pistage est une affaire cruciale.
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Dépister n’est pas sensibiliser : la fausse promesse de la proposition de loi américaine

En 2022, Sanofi a rachet&eacute; pour la modique somme de 2,9 milliards de dollars une mol&eacute;cule capable de retarder l&rsquo;apparition du DT1 jusqu&rsquo;&agrave; deux ans et demi en moyenne : le teplizumab. Mais voil&agrave;, l'administration de ce traitement n'a &eacute;t&eacute; autoris&eacute;e par la Food and Drug Administration que pour les personnes &acirc;g&eacute;es de 8 ans et plus, et pr&eacute;sentant un DT1 de stade 2. Il faut donc, pour que Sanofi rentre dans ses frais, qu'un maximum d'entre elles soient d&eacute;pist&eacute;es (pour leur bien, naturellement. Le hasard faisant bien les choses, ce bien co&iuml;ncide avec celui des actionnaires de Sanofi, chic alors).
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Et en mati&egrave;re de d&eacute;pistage du diab&egrave;te de type 1, Sanofi est leader en marketing. Il m&egrave;ne depuis 2023 une campagne Screen for T1D (du m&ecirc;me nom que la loi, vous avez bien lu) sur les r&eacute;seaux sociaux et invite les personnes &agrave; risque &ldquo;&agrave; s&rsquo;engager &agrave; se faire d&eacute;pister pour le DT1&rdquo; en soumettant ses donn&eacute;es (nom, pr&eacute;nom et e-mail) via un formulaire en ligne &ldquo;pour recevoir des communications et des ressources &eacute;ducatives concernant le diab&egrave;te de type 1&rdquo;. Mais ne s&rsquo;agirait-il pas en r&eacute;alit&eacute; d&rsquo;une man&oelig;uvre pour recruter de nouveaux patients et vendre son teplizumab, car <a href="../../article/depistage-du-diabete-de-type-1-et-teplizumab-destins-croises">sans d&eacute;pistage des auto-anticorps du DT1, il n&rsquo;y a pas de teplizumab</a> ? Ne serait-ce pas la raison principale pour laquelle Sanofi s'investit autant dans le d&eacute;pistage ?
 
Les politiciens am&eacute;ricains ne semblent pas vouloir percevoir le probl&egrave;me que cette loi pose. Tout comme le rappeur Usher, mandat&eacute; par Sanofi.&nbsp;

La confusion orchestrée par Sanofi entre dépistage et sensibilisation est un vrai problème

Un vrai lobbying de la part de Sanofi est en cours. Et il n&rsquo;est pas sans danger. La s&eacute;natrice r&eacute;publicaine Susan Collins ne cache pas les r&eacute;elles finalit&eacute;s de la loi : trouver des nouveaux patients pour le teplizumab de Sanofi. Elle d&eacute;clare : &rdquo;Le d&eacute;pistage pr&eacute;coce du diab&egrave;te de type 1 peut pr&eacute;venir des affections potentiellement mortelles comme l'acidoc&eacute;tose diab&eacute;tique et potentiellement permettre l'utilisation de th&eacute;rapeutiques pour retarder l'apparition clinique de la maladie&rdquo;. Sur le fond, l&rsquo;id&eacute;e est bonne. Pr&eacute;server le maximum de cellules b&ecirc;ta et la production de l&rsquo;insuline est effectivement une voie &agrave; suivre mais c&rsquo;est la forme sous laquelle cet argument est pr&eacute;sent&eacute; qui est probl&eacute;matique.
&nbsp;
Et le lendemain de l&rsquo;introduction de la loi, elle rencontrait le chanteur Usher, dont le fils vit avec un DT1, pour discuter &ldquo;de la mani&egrave;re dont le d&eacute;pistage et la d&eacute;tection pr&eacute;coce peuvent donner aux familles le temps de planifier et de se pr&eacute;parer &agrave; la vie avec la maladie et donner aux individus la possibilit&eacute; de participer &agrave; des essais cliniques ou d'envisager des th&eacute;rapies pour retarder l'apparition des sympt&ocirc;mes&rdquo;, nous informe <a href="https://www.collins.senate.gov/newsroom/senator-collins-meets-with-usher-to-discuss-screenings-for-type-1-diabetes" target="_blank" rel="noopener">un communiqu&eacute; sur le site de la s&eacute;natrice</a>. Le rappeur est le visage officiel de la campagne Screen for T1D de Sanofi. Heureux hasard, au m&ecirc;me moment, Sanofi organisait un sommet &agrave; Washington DC pour sa campagne de d&eacute;pistage avec le chanteur, des professionnels de sant&eacute; et des influenceurs. C&rsquo;est &agrave; se demander qui influence qui.
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La notori&eacute;t&eacute; d&rsquo;influenceur d&rsquo;Usher pourrait &ecirc;tre utilis&eacute;e de mani&egrave;re plus perspicace si elle se mettait au service de causes comme #insulin4all pour que tout le monde ait acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;insuline.
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Le rappeur Usher, porte-parole rémunéré de Sanofi, à la rescousse 

Alors, que nous enseigne cette proposition de loi ? D&rsquo;abord, qu&rsquo;il n&rsquo;existe pas de campagne d&rsquo;information sur le DT1 digne de ce nom, alors qu&rsquo;il s'agit d&rsquo;un besoin de sant&eacute; publique criant.
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Ensuite, puisque la tendance au d&eacute;pistage est partie du besoin de Sanofi de se constituer une patient&egrave;le, il est plus que jamais n&eacute;cessaire d&rsquo;avoir des politiques en mati&egrave;re de sant&eacute; publique transparentes et sans conflit d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t, d&eacute;battues avec tous les acteurs de la communaut&eacute; du diab&egrave;te. Celles-ci doivent prendre en compte les besoins r&eacute;els des patients DT1 et des professionnels de sant&eacute; en fonction des traitements disponibles et du syst&egrave;me de sant&eacute;.&nbsp;
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&eacute;crit par Nina Tousch et Matthieu Colange

Quelles leçons pour nous, outre-Atlantique ?

Aux États-Unis, le président Joe Biden et le sénateur Bernie Sanders critiquent vivement les prix exorbitants des médicaments pour le diabète et appellent les laboratoires pharmaceutiques à cesser de "voler" les Américains.

Biden et Sanders s’attaquent aux prix élevés des médicaments pour le diabète

Dans une tribune commune publi&eacute;e le 2 juillet 2024, le pr&eacute;sident Joe Biden et le s&eacute;nateur Bernie Sanders se disent &ldquo;pr&eacute;occup&eacute;s depuis longtemps par les prix scandaleux que l'industrie pharmaceutique fait payer aux Am&eacute;ricains pour les m&eacute;dicaments d&eacute;livr&eacute;s sur ordonnance&rdquo;. Ils d&eacute;noncent en particulier les prix exorbitants de l&rsquo;insuline et des nouveaux antidiab&eacute;tiques : l'Ozempic et le Wegovy de Novo Nordisk et le Mounjaro d&rsquo;Eli Lilly. Et pour cause, ceux-ci sont jusqu'&agrave; six fois plus &eacute;lev&eacute;s aux &Eacute;tats-Unis qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;&eacute;tranger, malgr&eacute; des co&ucirc;ts de production tr&egrave;s bas.

Plusieurs mesures en mati&egrave;re de sant&eacute; ont &eacute;t&eacute; vot&eacute;es ces derni&egrave;res ann&eacute;es, avec d&rsquo;autres &agrave; venir. Gr&acirc;ce &agrave; l'Inflation Reduction Act, une loi promulgu&eacute;e en 2022 qui pr&eacute;voit un plan de r&eacute;formes &eacute;cologiques et sociales, les Am&eacute;ricains de plus de 65 ans paient d&eacute;sormais 35 $ par mois pour l'insuline. &Agrave; partir de janvier 2025, aucun senior ne paiera plus de 2 000 $ par an pour les m&eacute;dicaments. &Agrave; l&rsquo;avenir, Biden et Sanders pr&eacute;voient de n&eacute;gocier des baisses de prix pour 50 m&eacute;dicaments, de limiter &agrave; 2 000 $ le co&ucirc;t annuel des m&eacute;dicaments pour tous les Am&eacute;ricains. Ils demandent &agrave; tous les membres du Congr&egrave;s de soutenir ces mesures, les R&eacute;publicains n&rsquo;ayant pas vot&eacute; l&rsquo;Inflation Reduction Act &agrave; l&rsquo;&eacute;poque.&nbsp;
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Novo Nordisk, pour sa part, est "d&eacute;&ccedil;u qu'un probl&egrave;me tr&egrave;s difficile et complexe soit simplifi&eacute; &agrave; l'extr&ecirc;me et mal interpr&eacute;t&eacute; &agrave; des fins politiques", a d&eacute;clar&eacute; un porte-parole de l'entreprise dans un communiqu&eacute;. "Chaque pays a son propre syst&egrave;me de sant&eacute; et faire des comparaisons isol&eacute;es et limit&eacute;es ne tient pas compte de cette pr&eacute;occupation fondamentale. Ce qui reste constant, c'est la valeur indiscutable et les &eacute;conomies que les m&eacute;dicaments de Novo Nordisk apportent aux patients, aux syst&egrave;mes de sant&eacute; et &agrave; la soci&eacute;t&eacute;" a ajout&eacute; le porte-parole.
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Pour Eli Lilly, "la comparaison des prix aux &Eacute;tats-Unis et dans d'autres pays ne tient pas compte des programmes d'aide pour les patients et des centaines de milliards de dollars de remises et de frais pay&eacute;s par les soci&eacute;t&eacute;s pharmaceutiques, qui devraient r&eacute;duire le co&ucirc;t des m&eacute;dicaments pour les Am&eacute;ricains". Des programmes et des coupons de r&eacute;duction largement critiqu&eacute;s par les militants am&eacute;ricains <a href="../../article/non-le-prix-de-linsuline-nest-pas-plafonne-a-35-dollars-aux-etats-unis">(lire la tribune de T1International &agrave; ce sujet)</a>.
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&ldquo;Si Novo Nordisk et d'autres entreprises pharmaceutiques refusent de r&eacute;duire consid&eacute;rablement le prix des m&eacute;dicaments sur ordonnance dans notre pays et de mettre fin &agrave; leur cupidit&eacute;, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour y mettre fin &agrave; leur place&rdquo; pr&eacute;viennent Biden et Sanders.
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Le message est clair.
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<a href="https://www.usatoday.com/story/opinion/2024/07/02/biden-sanders-prescription-drug-cost-ozempic-wegovy/74232827007/" target="_blank" rel="noopener">Lire la tribune (en anglais) sur le site d&rsquo;USA Today&nbsp;</a>

Un pseudo-thérapeute utilisait la gifle comme traitement du diabète. Il est jugé en ce moment en Angleterre pour homicide involontaire suite au décès d’une femme de 71 ans qui avait arrêté de s’injecter de l’insuline lors d’un de ses ateliers en 2016.


Décès par acidocétose diabétique : un praticien de thérapie alternative jugé pour homicide

Le paida lajin est une forme de th&eacute;rapie alternative qui consiste &agrave; expulser les d&eacute;chets du corps &agrave; partir de deux techniques : le paida (tapotement) et le lajin (&eacute;tirement). Hongchi Xiao, 61 ans et originaire de Californie, promeut cette m&eacute;thode depuis 10 ans. Dans un livre d&eacute;di&eacute; &agrave; cette pratique, il d&eacute;crit l&rsquo;insuline comme un poison et promet de gu&eacute;rir le diab&egrave;te.

Danielle Carr-Gomm avait &eacute;t&eacute; diagnostiqu&eacute;e avec un diab&egrave;te en 1998. V&eacute;g&eacute;tarienne obsessionnelle et b&eacute;lon&eacute;phobe (peur des aiguilles), elle avait essay&eacute; diverses th&eacute;rapies alternatives pour soigner son diab&egrave;te. Elle avait d&rsquo;abord particip&eacute; &agrave; l'atelier de Xiao en Bulgarie en juillet 2016 et de nouveau dans le Wiltshire en Angleterre en octobre 2016. Le gourou aurait encourag&eacute; Danielle Carr-Gomm &agrave; arr&ecirc;ter de s&rsquo;injecter son insuline. Tr&egrave;s vite, sa sant&eacute; s&rsquo;est d&eacute;t&eacute;rior&eacute;e pendant l'atelier, mais aucune aide m&eacute;dicale n'a &eacute;t&eacute; apport&eacute;e, jusqu'&agrave; ce qu'il soit trop tard.
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Xiao, sans qualifications m&eacute;dicales, avait &eacute;t&eacute; reconnu coupable d'homicide involontaire en Australie suite au d&eacute;c&egrave;s en 2015 d&rsquo;un jeune gar&ccedil;on de 6 ans insulino-d&eacute;pendant.
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Le proc&egrave;s est en cours.
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Actualisation au 1er ao&ucirc;t 2024 : Hongchi Xiao a &eacute;t&eacute; reconnu coupable par le jury. Sa sentence sera prononc&eacute;e le 1er octobre prochain.
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Une récente analyse révèle une augmentation significative des diabétiques de type 1 chez les plus de 65 ans. Découvrez les détails de cette étude qui compare les données de cette tranche d’âge entre 1990 et 2019.

Vieillir avec un diabète de type 1 ? Déjà plus de 100.000 nonagénaires dans le monde !

<a href="https://www.bmj.com/content/385/bmj-2023-078432" target="_blank" rel="noopener">Mondialement, la proportion de plus de 65 ans vivant avec un diab&egrave;te de type 1 (DT1) s&rsquo;est accrue de 180 % entre 1990 et 2019 en tendance constante</a>. Par sous-groupe de 5 ans, leur nombre a au moins tripl&eacute; (chiffres mondiaux), m&ecirc;me chez les 90-94 ans (110 000 en tout) et plus de 95 ans (30 000 en tout). La mortalit&eacute; a diminu&eacute; de 25 % entre ces deux dates (tendance annuelle de -1 %), particuli&egrave;rement chez les moins de 79 ans. Mais les ann&eacute;es de vie en incapacit&eacute; (disability adjusted life years ou DALY toutes causes - acronyme anglais d&eacute;signant les ann&eacute;es pass&eacute;es en incapacit&eacute; et consid&eacute;r&eacute;es perdues) d&eacute;croissent moins vite (seulement -0,33 % par an dans le m&ecirc;me temps), avec une baisse plus nette l&agrave; aussi chez les moins de 79 ans.

C&ocirc;t&eacute; genre, sur 3,7 millions de plus de 65 ans vivant avec un DT1, les femmes sont plus nombreuses (2 millions) que les hommes. Ici comme ailleurs, elles s&rsquo;en sortent mieux, probablement par une meilleure hygi&egrave;ne de vie, avantage en voie de disparition&nbsp;: <a href="https://www.thelancet.com/pb-assets/Lancet/infographics/gbd-2019/catch-up-development.pdf" target="_blank" rel="noopener">la diminution de la mortalit&eacute; associ&eacute;e est plus marqu&eacute;e ainsi que celle des ann&eacute;es d&rsquo;incapacit&eacute;, quel que soit l&rsquo;indice socio-&eacute;conomique</a>. Alors o&ugrave; vieillit-on le mieux avec un DT1&nbsp;?&nbsp;
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Partout la proportion des personnes avec un DT1 atteignant 65 ans et plus augmente plus vite que celle de la population g&eacute;n&eacute;rale de 1990 &agrave; 2019. Les pays &agrave; indice socio-&eacute;conomiques moyen en profitent plus et plus vite mais, dans l&rsquo;absolu, ce sont les pays &agrave; haut niveau qui offrent le meilleur avenir aux retrait&eacute;s diab&eacute;tiques&nbsp;; ils y sont les plus nombreux (Am&eacute;rique du Nord, Australasie et Europe de l&rsquo;Ouest). Leur mortalit&eacute; y est deux fois moins &eacute;lev&eacute;e que dans les pays les moins prosp&egrave;res.&nbsp;
 Deux des trois premiers facteurs majeurs d&rsquo;incapacit&eacute; rep&eacute;r&eacute;s par les auteurs y sont aussi moindres&nbsp;: les hautes et basses temp&eacute;ratures ext&eacute;rieures&nbsp;! Ce sont des contributeurs tr&egrave;s influents &agrave; la mortalit&eacute; des seniors diab&eacute;tiques. Elles affectent l&rsquo;&eacute;quilibre neuro-hormono-v&eacute;g&eacute;tatif de diverses fa&ccedil;ons que nous ne d&eacute;taillerons pas bien que cela m&eacute;rite un &eacute;clairage. Le troisi&egrave;me facteur, le plus lourd, est la glyc&eacute;mie dans la cible sur 24 heures, parce que les m&eacute;decins et les patients pr&eacute;f&egrave;rent n&eacute;gocier l&rsquo;hyperglyc&eacute;mie que l&rsquo;hypoglyc&eacute;mie, surtout apr&egrave;s 65 ans. Rien de nouveau sous le soleil, mais des arguments pour une politique sanitaire ferme et r&eacute;aliste.

Vieillir avec un diabète de type 1 ? Déjà plus de 100 000 nonagénaires dans le monde !

Le Coxsackie virus B est étudié depuis longtemps en raison de son implication possible dans le déclenchement de l’auto-immunité. Rencontre avec le professeur en immunologie et diabétologue Roberto Mallone à ce sujet.

Coxsackie ? Coxsa-quoi ? Un virus se cacherait derrière le diabète de type 1, vraiment ?

● L&rsquo;essentiel &agrave; retenir :
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&nbsp;➜ Le Coxsackie virus B est &agrave; l&rsquo;origine d&rsquo;une r&eacute;action auto-immune. En cas d&rsquo;infection persistante et prolong&eacute;e, cette auto-immunit&eacute; m&egrave;ne au d&eacute;clenchement d&rsquo;un diab&egrave;te de type 1.
&nbsp;
&nbsp;➜ Un vaccin est en cours d&rsquo;&eacute;laboration pour tenter de pr&eacute;venir l&rsquo;apparition de cette auto-immunit&eacute; et par extension certains diagnostics de diab&egrave;te, notamment chez les jeunes enfants.
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&nbsp;➜ Le vaccin contre le Coxsackie virus B n&rsquo;est pas un traitement curatif du diab&egrave;te de type 1 pour les personnes vivant d&eacute;j&agrave; avec cette maladie chronique.

Son nom ne vous dit peut-&ecirc;tre rien, mais vous l&rsquo;avez s&ucirc;rement d&eacute;j&agrave; crois&eacute; au cours de votre vie, sp&eacute;cialement dans votre enfance. Le virus Coxsackie B, ou CVB, est un virus de la m&ecirc;me famille que celui des rhinovirus qui vous enrhument r&eacute;guli&egrave;rement, ou d&rsquo;autres virus plus graves comme celui de la poliomy&eacute;lite.&nbsp;
&nbsp;
Le CVB est principalement transmis par contact direct avec la salive ou les selles contamin&eacute;es d'une personne infect&eacute;e. Une fois dans le corps, il peut causer une gamme de sympt&ocirc;mes allant de l&eacute;g&egrave;res affections respiratoires ou gastro-intestinales &agrave; des infections plus graves : la myocardite, c&rsquo;est-&agrave;-dire l&rsquo;inflammation du muscle cardiaque, mais aussi la m&eacute;ningite, celle des membranes qui entourent le cerveau.&nbsp;
&nbsp;
Diff&eacute;rentes &eacute;tudes parues ces cinq derni&egrave;res ann&eacute;es alimentent l&rsquo;hypoth&egrave;se d&rsquo;une association entre CVB et diab&egrave;te de type 1.
&nbsp;

Coxsackie kézako ? 

La plus r&eacute;cente parue dans <a href="https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adl1122" target="_blank" rel="noopener">Science Advances</a> de mars 2024 et dirig&eacute;e par le professeur <a href="https://www.glucosetoujours.com/article/diabete-de-type-1-croisiere-au-pays-de-lauto-immunite-avec-roberto-mallone-de-linserm">Roberto Mallone</a> s&rsquo;est appuy&eacute;e sur deux &eacute;l&eacute;ments structurants dont nous vous parlions d&eacute;j&agrave; lors de notre couverture du congr&egrave;s de l&rsquo;Immunology of Diabetes Society de 2023 (des articles &agrave; lire ou &agrave; relire <a href="https://www.glucosetoujours.com/article/immunology-of-diabetes-society-lessentiel-du-25-mai-2023">ici</a> et <a href="https://www.glucosetoujours.com/article/immunology-of-diabetes-society-lessentiel-des-26-et-27-mai-2023">ici</a>).&nbsp;
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Le premier tient &agrave; la v&eacute;ritable nature de l&rsquo;association dans laquelle est impliqu&eacute; le CVB. Roberto Mallone nous confirme que &ldquo;celle-ci se fait entre le CVB et l&rsquo;auto-immunit&eacute; et non entre le CVB et le diab&egrave;te lui-m&ecirc;me&rdquo;. Cela sugg&eacute;rant alors qu&rsquo;elle pourrait, de fait, &ecirc;tre un facteur moteur du d&eacute;clenchement du diab&egrave;te de type 1.
&nbsp;
Le second rel&egrave;ve d&rsquo;&eacute;tudes faites sur des pancr&eacute;as de personnes atteintes de diab&egrave;te de type 1 qui ont montr&eacute; les traces de ces infections virales dans les cellules b&ecirc;ta. Dans les faits, ces infections co&iuml;ncident le plus souvent avec l&rsquo;apparition des auto-anticorps du diab&egrave;te de type 1 ou avec celle de ses signes cliniques. <a href="https://www.glucosetoujours.com/article/pleconaril-et-ribavirin-sont-sur-un-bateau-le-diabete-de-type-1-tombe-a-leau">Un essai avait d&rsquo;ailleurs &eacute;t&eacute; men&eacute;</a>, proposant de mesurer les effets de l&rsquo;administration d&rsquo;antiviraux chez des enfants et des adolescents r&eacute;cemment diagnostiqu&eacute;s avec un diab&egrave;te de type 1. Une certaine pr&eacute;servation de la s&eacute;cr&eacute;tion r&eacute;siduelle d&rsquo;insuline a alors pu &ecirc;tre observ&eacute;e.
&nbsp;
Le chercheur de l&rsquo;Institut Cochin rassure toutefois sur le fait que &ldquo;ce ne sont pas toutes les infections &agrave; Coxsackie virus qui sont associ&eacute;es &agrave; cette auto-immunit&eacute;, mais seulement les infections persistantes et prolong&eacute;es&rdquo;.&nbsp;

Coxsackie virus B et diabète de type 1 : déjà quelques certitudes

Revenant sur ce qui a guid&eacute; les derni&egrave;res exp&eacute;rimentations et analyses, Roberto Mallone l&rsquo;atteste : &ldquo;avant cette &eacute;tude, on ne savait pas quels pouvaient &ecirc;tre les m&eacute;canismes diab&eacute;tog&egrave;nes sous-jacents &agrave; l&rsquo;association CVB-auto-immunit&eacute;. Nous avons alors cherch&eacute; &agrave; savoir si c&rsquo;est le virus qui d&eacute;truit directement les cellules b&ecirc;ta ou si elles sont d&eacute;truites par la r&eacute;ponse immunitaire antivirale, et normalement b&eacute;n&eacute;fique, lanc&eacute;e contre elles car elles sont infect&eacute;es.&rdquo; Dans ce cadre, ce sont les lymphocytes T CD8+ impliqu&eacute;s dans le combat face aux virus, mais aussi dans la r&eacute;ponse auto-immune contre le pancr&eacute;as, qui ont &eacute;t&eacute; suivis.&nbsp;
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Avant m&ecirc;me d&rsquo;&ecirc;tre l&rsquo;instigateur de l&rsquo;auto-immunit&eacute; destructrice contre les cellules b&ecirc;ta, le virus met en place une strat&eacute;gie de dissimulation des plus efficaces. Cela lui permet d&rsquo;agir sans trop &ecirc;tre d&eacute;rang&eacute; dans ses activit&eacute;s destructrices. Que l&rsquo;observation ait lieu chez les individus touch&eacute;s par le virus ou in vitro, avec des cellules infect&eacute;es, le constat est le m&ecirc;me : &ldquo;la destruction des cellules b&ecirc;ta, est d&rsquo;abord le r&eacute;sultat de l&rsquo;action du virus, facilit&eacute;e par une r&eacute;ponse immunitaire antivirale extr&ecirc;mement faible&rdquo; et c&rsquo;est ce m&eacute;canisme que clarifie l&rsquo;&eacute;tude publi&eacute;e en 2024.&nbsp;
&nbsp;
Le professeur Mallone insiste sur &ldquo;la capacit&eacute; tr&egrave;s efficace du virus &agrave; se cacher &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur des cellules b&ecirc;ta sans se faire reconna&icirc;tre &agrave; l&rsquo;ext&eacute;rieur&rdquo;. Pour cela, il r&eacute;duit au silence ou presque le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/HLA_(antig%C3%A8ne)">HLA-1</a>. Cet antig&egrave;ne &agrave; la surface des cellules b&ecirc;ta, qui permet en temps normal d&rsquo;alerter les globules blancs charg&eacute;s d&rsquo;&eacute;radiquer les virus, est donc mis en sourdine. Cela a pour cons&eacute;quence directe une tr&egrave;s faible mobilisation des lymphocytes T CD8+ et des autres cellules anti-CVB. S&rsquo;appuyant ensuite sur les cellules b&ecirc;ta infect&eacute;es pour faciliter sa prolif&eacute;ration et se dissimuler du syst&egrave;me immunitaire, l&rsquo;op&eacute;ration virale de destruction suit alors ais&eacute;ment son cours.&nbsp;
&nbsp;

Que nous apporte cette étude ?

Pourtant, avant l&rsquo;auto-immunit&eacute;, il y a peu de destruction de cellules b&ecirc;ta. Celle engendr&eacute;e par le virus en tant que tel n&rsquo;est pas massive et Roberto Mallone ajoute que &ldquo;la r&eacute;ponse antivirale physiologique face au virus, inefficace vu le faible nombre de cellules T CD8+ antiviraux, n&rsquo;est pas vraiment en cause non plus. En revanche, la r&eacute;action auto-immune pathologique qui suit, en est bien responsable et est augment&eacute;e par le m&eacute;canisme de l&rsquo;infection.&rdquo;
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<blockquote>
Ce n&rsquo;est pas l&rsquo;infection qui d&eacute;clenche le diab&egrave;te, c&rsquo;est ce que le syst&egrave;me immunitaire fait avec cette infection qui le d&eacute;clenche.
</blockquote>
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En effet, c&rsquo;est l&rsquo;infection par le virus qui cr&eacute;e les conditions de cette r&eacute;action. C&rsquo;est ce contexte inflammatoire qui donne lieu un relargage de prot&eacute;ines d&rsquo;antig&egrave;ne de cellules b&ecirc;ta : ces derni&egrave;res sont alors vues par le syst&egrave;me immunitaire, comme &eacute;trang&egrave;res au corps. C&rsquo;est ce qui provoque cette attaque par le syst&egrave;me immunitaire, non pas contre le virus, mais contre les cellules b&ecirc;ta elles-m&ecirc;mes.
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Un contexte inflammatoire pour une escalade auto-immune

La persistance de l&rsquo;infection au CVB favorise cette auto-immunit&eacute;. Elle est li&eacute;e &agrave; l&rsquo;inefficacit&eacute; de la r&eacute;ponse antivirale initiale permettant au CVB de s&rsquo;installer dans les cellules b&ecirc;ta. L&agrave; encore, les stigmates du virus retrouv&eacute;s dans le pancr&eacute;as des personnes vivant avec un diab&egrave;te de type 1, ce jusqu&rsquo;&agrave; plusieurs d&eacute;cennies apr&egrave;s l&rsquo;infection, viennent le confirmer. &ldquo;Les virus malins d&eacute;veloppent ce genre de strat&eacute;gies de survie : ils ne tuent pas leur h&ocirc;te, mais ils trouvent une mani&egrave;re de s&rsquo;int&eacute;grer sans trop l&rsquo;emb&ecirc;ter. Cela se v&eacute;rifie dans le cas du CVB comme dans d&rsquo;autres cas : les <a href="https://www.vidal.fr/maladies/douleurs-fievres/infection-a-cytomegalovirus-cmv.html">cytom&eacute;galovirus</a> ou le virus d&rsquo;Epstein-Barr impliqu&eacute; dans la scl&eacute;rose en plaques adoptent ce type de strat&eacute;gies&rdquo;, d&eacute;taille le professeur Mallone.
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Les r&eacute;sultats de l&rsquo;&eacute;tude viennent ainsi confirmer la relation et l&rsquo;encha&icirc;nement qui se font entre&nbsp;Coxsackie virus B, auto-immunit&eacute; et diab&egrave;te de type 1, tout en apportant quelques nuances importantes sur le r&ocirc;le de chacun des protagonistes impliqu&eacute;s : virus, cellules b&ecirc;ta et cellules immunitaires. Cela am&egrave;ne diff&eacute;rentes r&eacute;flexions en termes de d&eacute;pistage et de pr&eacute;vention.&nbsp;
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La spirale de l’infection persistante et de l’auto-immunité

Par ses enseignements l&rsquo;&eacute;tude tend &agrave; renforcer la voie menant &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;un vaccin contre le CVB. Elle donne aussi de nouveaux outils pour pouvoir d&eacute;velopper des biomarqueurs.&nbsp;
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Chez certaines personnes, le syst&egrave;me immunitaire rencontre de grandes difficult&eacute;s &agrave; reconna&icirc;tre le CVB. Un vaccin pourrait alors l'entra&icirc;ner en aidant les lymphocytes T &agrave; conserver en m&eacute;moire ses signes d&rsquo;identification. Le cas &eacute;ch&eacute;ant, l&rsquo;ensemble du dispositif immunologique naturel serait pr&ecirc;t &agrave; agir de mani&egrave;re efficace. Une telle action du vaccin s&rsquo;inscrirait dans une v&eacute;ritable d&eacute;marche pr&eacute;ventive : en boostant le syst&egrave;me immunitaire et en emp&ecirc;chant l&rsquo;auto-immunit&eacute; induite par le virus, il permettrait de maximiser la pr&eacute;servation des cellules b&ecirc;ta pancr&eacute;atiques. La recherche d&rsquo;un tel vaccin a d&rsquo;ailleurs commenc&eacute; avec <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38369573/">l&rsquo;essai instigu&eacute; par le laboratoire Provention Bio</a> (depuis acquis par Sanofi). La publication des r&eacute;sultats d&rsquo;un essai de phase 1 a montr&eacute; une bonne tol&eacute;rance et le fonctionnement immunologique attendu contre les cinq <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rovar">s&eacute;rotypes</a> les plus r&eacute;pandus du CVB, avec une protection d&eacute;velopp&eacute;e chez 90 % des 32 participants.&nbsp;
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Pour Roberto Mallone, &ldquo;ce que l&rsquo;on peut imaginer &agrave; terme, si tout cela garde ses promesses, c&rsquo;est que ce vaccin pourrait &ecirc;tre propos&eacute; pour tous les enfants, comme c&rsquo;est le cas avec les vaccins optionnels contre les rotavirus qui sont la premi&egrave;re cause de gastro-ent&eacute;rites graves chez les nourrissons et les jeunes enfants dans le monde.&rdquo;&nbsp;Il souligne en effet que &ldquo;puisque ce type d&rsquo;infection a lieu surtout pendant l&rsquo;enfance, ce virus pourrait &ecirc;tre sp&eacute;cialement responsable du diab&egrave;te de type 1 du tout jeune enfant : c&rsquo;est l&agrave; o&ugrave; l&rsquo;&eacute;vidence est la plus solide pour ce vaccin.&rdquo; Mais il signale aussi un int&eacute;r&ecirc;t beaucoup plus large d&rsquo;une telle pr&eacute;vention : &rdquo;l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de ce vaccin, ce n&rsquo;est pas seulement de tester de mani&egrave;re d&eacute;finitive l&rsquo;hypoth&egrave;se de l&rsquo;implication du virus dans le d&eacute;clenchement de l&rsquo;auto-immunit&eacute; et du diab&egrave;te de type 1, mais aussi de pr&eacute;venir toute une s&eacute;rie d&rsquo;infections qui sont souvent peu symptomatiques avec des syndromes de type grippe, chez les enfants comme chez les adultes, mais qui sont aussi responsables de complications tr&egrave;s rares, mais aussi tr&egrave;s graves chez l'enfant, avec la myocardite et l&rsquo;enc&eacute;phalite.&rdquo;
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Il est toutefois tr&egrave;s important de comprendre le r&ocirc;le envisag&eacute; pour ce vaccin. Comme nous l&rsquo;indique le coordinateur de l&rsquo;&eacute;tude, souvent interrog&eacute; sur ce point, &ldquo;ce travail contribue &agrave; une possible piste de pr&eacute;vention primaire pour une partie des cas du diab&egrave;te de type 1. Ce n&rsquo;est malheureusement pas une piste de gu&eacute;rison&rdquo;.
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<blockquote>
On n&rsquo;a pas la pr&eacute;tention d&rsquo;expliquer la totalit&eacute; du diab&egrave;te de type 1. Si on arrive &agrave; en expliquer une fraction, c&rsquo;est d&eacute;j&agrave; bien.
</blockquote>
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Au-del&agrave; d&rsquo;un vaccin, cette &eacute;tude est aussi l&rsquo;opportunit&eacute; d&rsquo;identifier des biomarqueurs performants en lien avec le virus et son comportement. Si ce sont des virus extr&ecirc;mement r&eacute;pandus, avec 98 % de la population en ayant crois&eacute; un au moins une fois dans sa vie, ce n&rsquo;est pas pour autant que tout le monde d&eacute;veloppe un diab&egrave;te de type 1. Alors, des indicateurs capables de dire, qui, entre deux personnes infect&eacute;es, a un plus grand risque de d&eacute;velopper un diab&egrave;te de type 1 que l&rsquo;autre, seraient une avanc&eacute;e majeure en termes de pr&eacute;vention.
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Prévention du diabète de type 1 : quelles opportunités offertes ?

Cette &eacute;tude a fait progresser la connaissance et la compr&eacute;hension des ph&eacute;nom&egrave;nes liant le CVB et l&rsquo;auto-immunit&eacute; guidant au diab&egrave;te de type 1. Mais elle pr&eacute;sente logiquement quelques limites et quelques biais sur lesquels est revenu en d&eacute;tail le professeur Mallone.&nbsp;
 Il nous pr&eacute;cise que la premi&egrave;re des limites de cette &eacute;tude r&eacute;side dans l&rsquo;utilisation de syst&egrave;mes exp&eacute;rimentaux in vitro. S&rsquo;ils sont multiples et tr&egrave;s complexes, avec tout un panel de techniques vari&eacute;es, ce sont des aussi des approches relativement r&eacute;ductionnistes. &ldquo;In vitro, 3 acteurs, la cellule b&ecirc;ta, le virus, le lymphocyte T. In vivo, c&rsquo;est un peu plus compliqu&eacute; que cela.&rdquo; Et de poursuivre en annon&ccedil;ant &ldquo;qu&rsquo;une des choses en cours de d&eacute;veloppement pour la suite, ce sont des &eacute;tudes avec des coupes de pancr&eacute;as vivantes mises en culture et plac&eacute;es dans des chambres sp&eacute;ciales reconstituant un syst&egrave;me plus physiologique, afin de r&eacute;p&eacute;ter l&rsquo;exp&eacute;rience.&rdquo; Avec une structure du pancr&eacute;as respect&eacute;e et l&rsquo;ajout possible d&rsquo;autres acteurs comme des monocytes macrophages ou d&rsquo;autres lymphocytes T, l&rsquo;objectif est d&rsquo;obtenir une r&eacute;ponse un peu plus compl&egrave;te. La poursuite de l&rsquo;exp&eacute;rience se joue aussi au travers de tests sur des animaux humanis&eacute;s, c&rsquo;est-&agrave;-dire capable d&rsquo;exprimer certaines mol&eacute;cules humaines, afin de se rapprocher de ce qui se passe chez l&rsquo;Homme.&nbsp;
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La seconde limite porte sur le manque de pr&eacute;cision apport&eacute;e sur l&rsquo;association du CVB avec le diab&egrave;te de type 1. Sur ce point, il s&rsquo;agira de s&rsquo;appuyer sur des &eacute;chantillons issus d&rsquo;un essai impliquant une cohorte finlandaise. Les enfants qui composent cette cohorte ont &eacute;t&eacute; test&eacute;s tous les 3 &agrave; 6 mois pendant leurs six premi&egrave;res ann&eacute;es de vie&nbsp;: &ldquo;On sait exactement &agrave; quel moment ils ont rencontr&eacute; le virus et si, par la suite, ils ont d&eacute;velopp&eacute; des auto-anticorps du diab&egrave;te de type 1. En testant leurs lymphocytes sur ces &eacute;chantillons, on pourra dire plus pr&eacute;cis&eacute;ment s&rsquo;il y a une association et quelle est la m&eacute;canique au moment de l&rsquo;infection&rdquo; affirme Roberto Mallone.
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Un point sur les limites de cette étude et les travaux à poursuivre

Aussi vrai que les cellules productrices d&rsquo;insuline sont doublement victimes du Coxsackie virus B et de la r&eacute;action auto-immune qu&rsquo;il provoque, la connaissance scientifique progresse. Dans sa qu&ecirc;te d&rsquo;identification des origines du d&eacute;clenchement du diab&egrave;te de type 1, la voie semble trac&eacute;e sans pour autant qu&rsquo;on sache encore r&eacute;ellement ce qu&rsquo;on y trouvera.&nbsp;Il n&rsquo;en demeure pas moins que r&eacute;ussir &agrave; endiguer au plus t&ocirc;t les infections au CVB pour pr&eacute;server le capital de production d&rsquo;insuline est un objectif riche de sens. Un futur avec un peu moins de stades pr&eacute;cliniques du diab&egrave;te, voire de diagnostics, surtout chez les plus jeunes, serait &eacute;videmment une bonne chose.
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Coxsackie virus B et fin des diagnostics du diabète : l’heure n’est pas encore à la conclusion

Vertex partage les derniers résultats de son étude VX-880. Performance dans l’équilibre du diabète, indépendance à l’insuline mais aussi immuno-suppression incontournable au programme de ce nouveau point d’étape.


Cellules souches : le VX-880 de Vertex continue de montrer ses bons résultats

C&rsquo;est lors d&rsquo;une conf&eacute;rence d&eacute;di&eacute;e aux th&eacute;rapies &agrave; base de cellules souches le 21 juin 2024 que les repr&eacute;sentants du laboratoire am&eacute;ricain de Boston sont revenus, apr&egrave;s plusieurs mois de silence, sur les avanc&eacute;es de leur &eacute;tude VX-880.
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●&nbsp;L&rsquo;essentiel &agrave; retenir :
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➜ Le VX-880 est une greffe de cellules souches et les r&eacute;sultats de l'essai en cours sont toujours aussi prometteurs.
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➜ Une &eacute;tude Vertex performante qui se poursuit malgr&eacute; les diff&eacute;rents obstacles rencontr&eacute;s depuis son lancement.
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➜ Encore et toujours des d&eacute;fis, mais des pistes s&eacute;rieuses et multiples pour les relever.
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Ces derniers r&eacute;sultats s&rsquo;inscrivent dans la parfaite continuit&eacute; des pr&eacute;c&eacute;dents points d&rsquo;&eacute;tapes&nbsp;: ils sont venus confirmer la bonne prise de la greffe et la production efficace d&rsquo;insuline apr&egrave;s 90 jours, chez l&rsquo;ensemble des 12 patients ayant re&ccedil;u, cette fois, la dose compl&egrave;te du traitement en une seule perfusion.&nbsp;
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Les principaux crit&egrave;res d&rsquo;&eacute;valuation fix&eacute;s pour l&rsquo;&eacute;tude ont &eacute;t&eacute; observ&eacute;s : trois patients, avec au moins une ann&eacute;e de suivi, ont vu leurs &eacute;pisodes d&rsquo;hypoglyc&eacute;mie s&eacute;v&egrave;re enti&egrave;rement dispara&icirc;tre. Ils ont atteint dans le m&ecirc;me temps une compl&egrave;te ind&eacute;pendance &agrave; l&rsquo;insuline.
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D&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, chacune des 12 personnes impliqu&eacute;es a acc&eacute;d&eacute; aux niveaux recommand&eacute;s par le consensus international sur les diff&eacute;rents indicateurs de contr&ocirc;le du diab&egrave;te de type 1 : une h&eacute;moglobine glyqu&eacute;e inf&eacute;rieure &agrave; 7 % et un temps pass&eacute; dans la cible (entre 70-180 mg/dL), sup&eacute;rieur &agrave; 70 %. De plus, 11 personnes sur les 12 ont vu leurs besoins en insuline ext&eacute;rieure diminuer voire compl&egrave;tement dispara&icirc;tre.&nbsp;

Des résultats conformes aux attentes 

Cet essai clinique novateur, car bas&eacute; sur des cellules souches d&eacute;riv&eacute;es en cellules productrices d&rsquo;insuline, a connu diff&eacute;rentes &eacute;tapes correspondant &agrave; une augmentation progressive du volume des cellules greff&eacute;es.&nbsp;C&rsquo;est cette escalade voulue par Vertex d&egrave;s le lancement de l&rsquo;&eacute;tude&nbsp;qui lui avait valu une premi&egrave;re suspension par la FDA am&eacute;ricaine (pour Food and Drug Administration) en 2022. L&rsquo;organisme de surveillance de la sant&eacute; souhaitant alors obtenir de Vertex des pr&eacute;cisions sur les raisons de cette augmentation de la dose greff&eacute;e. Quelques semaines et explications plus tard, l&rsquo;&eacute;tude reprenait son cours : des patients verraient leurs greffes compl&eacute;t&eacute;es et d&rsquo;autres recevraient la dose compl&egrave;te en une seule fois.
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Ce premier stop requis par la FDA n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; le seul rebondissement de cet essai. En janvier 2024, suite au d&eacute;c&egrave;s de deux personnes enr&ocirc;l&eacute;es dans le programme, un second arr&ecirc;t avait &eacute;t&eacute; impos&eacute; pour qu&rsquo;une enqu&ecirc;te puisse &ecirc;tre men&eacute;e. Ses conclusions avaient permis de confirmer l&rsquo;absence de relation entre ces &eacute;v&eacute;nements tragiques et le traitement VX-880, permettant alors la reprise de l&rsquo;&eacute;tude.
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VX-880 : la constance malgré une étude en dents de scie 

Si le VX-880 a &eacute;t&eacute; mis hors de cause, les yeux se sont en revanche tr&egrave;s vite tourn&eacute;s vers la question de l&rsquo;immunosuppression n&eacute;cessaire &agrave; la greffe de cellules pratiqu&eacute;e.&nbsp;Car c&rsquo;est l&agrave; encore la limite qui subsiste &agrave; cet essai aux r&eacute;sultats enthousiasmants. Chaque personne greff&eacute;e avec ces cellules souches, doit en parall&egrave;le suivre un traitement immunosuppressif lui permettant de ne pas les rejeter. Cette suppression artificielle du syst&egrave;me de d&eacute;fense du corps humain pouvant exposer &agrave; de nombreux risques pour la sant&eacute;.&nbsp;&nbsp;
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Sans pr&eacute;ciser que cela est en lien, Vertex informe que l&rsquo;&eacute;tude VX-880 va &ecirc;tre prolong&eacute;e et &eacute;tendue, impliquant le recrutement d&rsquo;environ 37 nouveaux patients, dans le cadre d&rsquo;un &ldquo;pivotement strat&eacute;gique&rdquo;. Il n&rsquo;en fallait pas plus pour faire le rapprochement avec l&rsquo;autre &eacute;tude de Vertex, <a href="https://www.glucosetoujours.com/article/vertex-le-vx-264-une-nouvelle-version-de-son-traitement-du-diabete-de-type-1-passe-au-banc-dessai">le VX-264</a> dont les r&eacute;sultats sont tr&egrave;s attendus, puisqu&rsquo;il s&rsquo;agit ici de relever ce dernier d&eacute;fi de l&rsquo;immunosuppression.
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Nouveau recrutement et pivotement stratégique pour Vertex

Reste alors &agrave; suivre les &eacute;volutions des orientations qui seront donn&eacute;es au VX-880 dans les semaines et mois &agrave; venir. Notre attention portera sur diff&eacute;rents aspects.&nbsp;
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D&rsquo;abord l&rsquo;&eacute;volution possible des cellules souches au regard du rapprochement strat&eacute;gique op&eacute;r&eacute; entre Vertex et les Fran&ccedil;ais de Treefrog, dont la technologie a fait l&rsquo;objet d&rsquo;une tr&egrave;s ch&egrave;re exclusivit&eacute; pay&eacute;e par la firme de Boston. On se souvient aussi du<a href="https://www.glucosetoujours.com/article/congres-de-lada-2023-revivez-les-temps-forts"> lancement de la construction d&rsquo;unit&eacute;s de production</a> &agrave; grande &eacute;chelle pour Vertex, dont nous vous parlions pr&eacute;c&eacute;demment.&nbsp;Plusieurs voies d&rsquo;am&eacute;lioration sont imaginables sur ce point et resteront &agrave; v&eacute;rifier : des cellules plus fiables, pouvant permettre une dose plus r&eacute;duite lors de la greffe ? Des cellules plus robustes permettant d&rsquo;envisager une dur&eacute;e de vie et donc une production d&rsquo;insuline sur un plus long terme ? Des cellules optimis&eacute;es par &eacute;dition g&eacute;n&eacute;tique afin d&rsquo;&eacute;chapper ou de mieux r&eacute;sister au syst&egrave;me immunitaire ? Ou tout cela en m&ecirc;me temps ?
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Par ailleurs, les questions autour du dispositif d&rsquo;immuno-protection dans lequel placer les cellules restent enti&egrave;res. Sans doute h&eacute;rit&eacute; du pr&eacute;c&eacute;dent rachat de Viacyte et d&eacute;ploy&eacute; pour le VX-264, il est le candidat qui sera le plus scrut&eacute; au concours de la cure fonctionnelle du diab&egrave;te de type 1.
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Une suite très attendue pour le futur du traitement du diabète de type 1

À l’approche des élections européennes du 9 juin 2024, “Glucose toujours” décrypte les propositions santé et diabète des 7 têtes de liste qui collectent le plus d’intentions de vote. 


Élections européennes : que prévoient les candidats en matière de santé et de diabète ?

Depuis le d&eacute;but de la campagne &eacute;lectorale, la sant&eacute; n&rsquo;est pas le sujet principal des programmes des candidats. Cette question n&rsquo;a m&ecirc;me pas &eacute;t&eacute; abord&eacute;e lors du d&eacute;bat t&eacute;l&eacute;vis&eacute; opposant Gabriel Attal (Renaissance) &agrave; Jordan Bardella (Rassemblement national) le 23 mai. Pourtant, c&rsquo;est l&rsquo;une des principales pr&eacute;occupations des &eacute;lecteurs europ&eacute;ens. En effet, <a href="https://www.euractiv.fr/section/sante/news/europeennes-2024-la-sante-est-une-des-principales-preoccupations-des-electeurs-selon-eurobarometre/" target="_blank" rel="noopener">un r&eacute;cent sondage a r&eacute;v&eacute;l&eacute; que la sant&eacute; publique &eacute;tait le deuxi&egrave;me th&egrave;me le plus important pour les Europ&eacute;ens</a>, apr&egrave;s la lutte contre la pauvret&eacute; et avant le soutien &agrave; l&rsquo;&eacute;conomie et la s&eacute;curit&eacute;.

La question des maladies chroniques est aussi sur le banc de touche des grands combats des candidats, alors qu&rsquo;elles sont<a href="https://www.touteleurope.eu/societe/sante-les-grands-combats-de-l-union-europeenne/#:~:text=Des%20campagnes%20de%20d%C3%A9pistage%2C%20%C3%A9tudes,sur%20la%20p%C3%A9riode%202014%2D2020." target="_blank" rel="noopener"> responsables de 86 % des d&eacute;c&egrave;s dans la r&eacute;gion</a>. Les 30 parlementaires europ&eacute;ens &ldquo;mobilis&eacute;s pour le diab&egrave;te&rdquo; <a href="https://www.mepinterestgroupdiabetes.eu/" target="_blank" rel="noopener">dans un groupe d&eacute;di&eacute;</a>, ne semblent pas non plus proactifs.
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Alors, chez Glucose toujours, on s&rsquo;est dit qu&rsquo;il &eacute;tait temps de mettre le sujet sur la table. Et la sant&eacute;, bon sang ?!!
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Nous avons donc analys&eacute; les propositions en mati&egrave;re de sant&eacute; des programmes politiques des 7 t&ecirc;tes de liste fran&ccedil;aises en lice pour les &eacute;lections europ&eacute;ennes qui auront lieu <a href="https://elections.europa.eu/fr/" target="_blank" rel="noopener">le dimanche 9 juin prochain</a>. Et pour plus de concret et gr&acirc;ce au travail remarquable de nos confr&egrave;res chez <a href="https://www.contexte.com/article/pouvoirs/europeennes-contexte-analyse-les-mesures-cles-du-programme-des-republicains_190931.html" target="_blank" rel="noopener">Contexte</a>, nous vous rapportons &eacute;galement le degr&eacute; de faisabilit&eacute; de chaque mesure propos&eacute;e. L&rsquo;objectif de ce comparatif est de remettre la sant&eacute; au c&oelig;ur du d&eacute;bat politique europ&eacute;en et de permettre &agrave; tous les citoyens d&rsquo;y voir plus clair.
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<a href="https://votezmarion.fr/" target="_blank" rel="noopener">La liste Reconqu&ecirc;te</a> figure parmi les plus paresseuses en termes d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t pour la sant&eacute;. La seule mesure qui touche &agrave; la sant&eacute; est li&eacute;e &agrave; la crainte des addictions touchant les jeunes. La voici :&nbsp;
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➜ &ldquo;Mettre en &oelig;uvre une grande campagne européenne de prévention contre les trois fléaux majeurs qui menacent la santé mentale et physique de la jeunesse européenne : les drogues, l&rsquo;addiction aux écrans et l&rsquo;exposition à la pornographie.&rdquo;
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Nous avons joint le service de presse de Reconqu&ecirc;te pour leur demander pourquoi la sant&eacute; &eacute;tait le parent pauvre de leur programme. Nous n&rsquo;avons pas eu de retour &agrave; l&rsquo;heure o&ugrave; nous &eacute;crivons ces lignes.
&nbsp;
Sur les r&eacute;seaux sociaux, Reconqu&ecirc;te Lyon <a href="https://x.com/ReconqueteRhone/status/1790782437858976162" target="_blank" rel="noopener">s&rsquo;est fendu d&rsquo;un tweet</a> sur l&rsquo;Aide M&eacute;dicale d&rsquo;Etat qui permet aux &eacute;trangers vivant en France de b&eacute;n&eacute;ficier de soins. En effet, le parti d&rsquo;Eric Zemmour et de Marion Mar&eacute;chal-Le Pen souhaite mettre fin &agrave; cette aide, malgr&eacute; son caract&egrave;re indispensable pour &eacute;viter la propagation d&rsquo;&eacute;pid&eacute;mies et tout simplement, venir en aide aux plus fragiles.&nbsp;Difficile de trouver d&rsquo;autres engagements en termes de sant&eacute; pour cette liste conduite par Marion Mar&eacute;chal-Le Pen.
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Quel programme n’en a rien à faire de la santé ?

Les propositions en mati&egrave;re de sant&eacute; de <a style="color: rgb(87, 50, 191);" href="https://besoindeurope.fr/" target="_blank" rel="noopener">la liste Renaissance</a> regroupant la majorit&eacute; pr&eacute;sidentielle, le Modem, Horizon et l&rsquo;UDI ne sont pas convaincantes. En effet, le programme de Val&eacute;rie Hayer pr&eacute;voit :&nbsp;
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➜ &ldquo;Un plan Marie Curie massif pour des vaccins et traitements europ&eacute;ens contre le cancer, les maladies d&eacute;g&eacute;n&eacute;ratives, dont la maladie d&rsquo;Alzheimer, et la recherche sur l&rsquo;autisme.&rdquo;&nbsp;Or, un plan Marie Curie existe d&eacute;j&agrave; et celui-ci finance les doctorants europ&eacute;ens. Cr&eacute;er un nouveau plan serait possible mais difficile &ldquo;lors de l&rsquo;&eacute;laboration du prochain cadre financier pluriannuel (2028-2035), que le Parlement devra approuver, mais ne pourra amender&rdquo; nous explique Contexte.
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➜ Renaissance pr&eacute;voit &ldquo;d&rsquo;adopter une loi europ&eacute;enne pour relocaliser la production des m&eacute;dicaments strat&eacute;giques."&nbsp;<a href="https://france.representation.ec.europa.eu/informations/union-europeenne-de-la-sante-la-commission-propose-une-reforme-des-produits-pharmaceutiques-pour-des-2023-04-26_fr" target="_blank" rel="noopener">Mais le sujet est d&eacute;j&agrave; sur la table depuis mai 2023</a>.&nbsp;
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➜&nbsp;La liste de la majorit&eacute; propose &eacute;galement &ldquo;des achats communs [de m&eacute;dicaments] au sein d&rsquo;une Alliance europ&eacute;enne [pour r&eacute;duire] les prix.&rdquo; Cette question est d&rsquo;ores et d&eacute;j&agrave; &eacute;tudi&eacute;e par <a href="https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/IP_24_2229">l&rsquo;Alliance pour les m&eacute;dicaments critiques</a> cr&eacute;&eacute;e en avril 2024 par la Commission europ&eacute;enne (organe ex&eacute;cutif de l&rsquo;UE qui met en oeuvre les lois vot&eacute;es par le Parlement europ&eacute;en et le Conseil de l&rsquo;UE) et la pr&eacute;sidence belge du Conseil de l'UE (qui repr&eacute;sente les gouvernements des &Eacute;tats membres) pour rem&eacute;dier aux p&eacute;nuries. Cependant, l&rsquo;id&eacute;e de faire des achats group&eacute;s ne fait pas consensus entre les Etats membres.
 
De la m&ecirc;me mani&egrave;re, les propositions <a href="https://vivementle9juin.fr/projet" target="_blank" rel="noopener">du programme du Rassemblement national</a> ne sont pas suffisamment innovantes en mati&egrave;re de sant&eacute;. Le parti men&eacute; par Jordan Bardella propose de :
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➜ &ldquo;Renforcer les &eacute;changes scientifiques en mati&egrave;re de lutte contre le cancer.&rdquo;&nbsp;Cela existe d&eacute;j&agrave; dans le plan europ&eacute;en de lutte contre le cancer lanc&eacute; en 2021.&nbsp;
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➜ &ldquo;S&eacute;curiser les capacit&eacute;s de production des m&eacute;dicaments &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle de l&rsquo;UE&rdquo; : une proposition vague mais d&eacute;j&agrave; &eacute;tudi&eacute;e par l&rsquo;Alliance pour les m&eacute;dicaments critiques.
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Quels programmes ont des propositions en matière de santé, mais rien de bien nouveau ?

Quels programmes sont les plus engagés en matière de santé ?

Une proposition de nos voisins germanophones (sous-titrée en anglais) sur Vimeo, qui résume bien la charge mentale et l’influence du diabète dans la construction de soi, tout en célébrant toutes les personnes vivant avec.

"Dear Pancreas" de Fariba Buchheim, le court-métrage qui sensibilise au diabète de type 1.

Comment sensibilise-t-on au diab&egrave;te en 2 minutes 30 ? Fariba Buchheim s&rsquo;essaie &agrave; l&rsquo;exercice dans Dear Pancreas, qui retrace la vie d&rsquo;une jeune femme diab&eacute;tique, de son enfance &agrave; sa vie active. Le court-m&eacute;trage alterne sc&egrave;nes du pass&eacute; et du pr&eacute;sent, montrant par des effets d&rsquo;&eacute;chos le poids des mots et des remarques anodines dans le quotidien d&rsquo;une personne diab&eacute;tique. Il donne &agrave; voir les progr&egrave;s des dispositifs m&eacute;dicaux mais aussi l&rsquo;usure et la fatigue qui s&rsquo;installent.
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Attention, on va vous spoiler, parce que c'est super court et en ligne, donc vous n'avez aucune excuse ! Efficace, le m&eacute;trage emprunte &agrave; la publicit&eacute; ses techniques de communication et s'ouvre sur un message d'espoir en forme de slogan : "We may have type 1 diabetes, but diabetes does not have us" (Nous sommes peut-&ecirc;tre atteints de diab&egrave;te de type 1, mais le diab&egrave;te ne nous atteint pas, en fran&ccedil;ais). Cependant, les enjeux actuels ne sont pas oubli&eacute;s et un carton rappelle l'absence de gu&eacute;rison souvent invisibilis&eacute;e par les progr&egrave;s techniques et oubli&eacute;e des non connaisseurs.
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Une proposition de nos voisins germanophones (sous-titr&eacute;e en anglais) sur Vimeo, qui r&eacute;sume bien la charge mentale et l&rsquo;influence du diab&egrave;te dans la construction de soi, tout en c&eacute;l&eacute;brant toutes les personnes vivant avec. Un bon outil de communication, r&eacute;alis&eacute; par une personne concern&eacute;e.

Regarder "Dear Pancreas"

Depuis les inondations dans la région de Rio Grande do Sul au Brésil, une chaîne de solidarité a été mise en place pour venir en aide aux personnes vivant avec un diabète afin qu'elle ne manque pas d'insuline ou de matériel.

Inondations au Brésil : pour que personne ne manque d’insuline, une chaîne de solidarité est en place.

Le Rio Grande do Sul est un &Eacute;tat situ&eacute; dans le sud du Br&eacute;sil, &agrave; la fronti&egrave;re avec l'Uruguay et l&rsquo;Argentine. Il fait la moiti&eacute; de la France en superficie et abrite 11 millions d&rsquo;habitants, autant que la population en Ile-de-France. Des pluies diluviennes ont caus&eacute; la hausse du niveau du lac Gua&iacute;ba, inondant la capitale Porto Alegre et les alentours (<a href="https://www.google.com/maps/d/u/0/viewer?mid=1yioyl2lr5xZOg3fV8i9OZV2t-5Jfa18&amp;ll=-30.040368776879546%2C-50.96096739443539&amp;z=9" target="_blank" rel="noopener">cliquez ici pour voir le plan des inondations</a>). En septembre 2023, le Rio Grande do Sul avait connu une catastrophe similaire, mais cette fois, c&rsquo;est pire. Pour le pr&eacute;sident Lula, le pays fait face &agrave; &ldquo;un sc&eacute;nario de guerre&rdquo;. Sur les 497 municipalit&eacute;s de la r&eacute;gion, 446 ont &eacute;t&eacute; affect&eacute;es par les inondations. <a href="https://www.cnnbrasil.com.br/nacional/chega-a-149-o-numero-de-mortos-por-causa-das-chuvas-no-rs/" target="_blank" rel="noopener">Au 14 mai</a>, la D&eacute;fense civile d&eacute;nombre 149 victimes, 112 disparus, et 806 bless&eacute;s.

Que s’est-il passé au Rio Grande do Sul ? 

7 mai, 21 heures. Daniela re&ccedil;oit le coup de fil d&rsquo;une m&eacute;decin. L&rsquo;Instituto da Crian&ccedil;a com Diabetes (l'Institut de l&rsquo;enfant avec un diab&egrave;te en fran&ccedil;ais ou ICD) n&rsquo;a plus d&rsquo;insuline pour venir en aide aux patients vivant avec un diab&egrave;te de la r&eacute;gion et lui demande d&rsquo;activer son r&eacute;seau. La jeune femme br&eacute;silienne originaire de Rio Grande do Sul, influenceuse et militante du diab&egrave;te, poste sa premi&egrave;re vid&eacute;o depuis son appartement &agrave; S&atilde;o Paulo, &agrave; 1 000 kilom&egrave;tres de sa terre natale. &ldquo;Les gars, je fais appel &agrave; vous. Si vous vivez &agrave; S&atilde;o Paulo et que vous avez de l&rsquo;insuline &agrave; donner, apportez-les moi, je dois les envoyer &agrave; l&rsquo;ICD d&rsquo;ici demain matin car ils n&rsquo;en ont plus&rdquo;. Sa vid&eacute;o devient imm&eacute;diatement virale. Le lendemain, &agrave; 6 heures du matin, ce sont 437 stylos d&rsquo;insuline qui sont en route par avion vers l&rsquo;ICD dans la capitale, Porto Alegre. &ldquo;Sans les r&eacute;seaux sociaux, les gens ne verraient pas &agrave; quel point la situation est critique pour les diab&eacute;tiques. Les gens se sont rendus compte qu&rsquo;on peut mourir plus vite sans insuline que sans nourriture&rdquo;. Depuis sa vid&eacute;o, Daniela &ldquo;fait le pont&rdquo; entre les patients qui la contactent sur les r&eacute;seaux pour demander de l&rsquo;aide, et les m&eacute;decins de la r&eacute;gion. Elle a organis&eacute; des collectes, s&lsquo;est rendue &agrave; l&rsquo;a&eacute;roport pour envoyer les dons et t&eacute;moigne jour apr&egrave;s jour sur l&rsquo;&eacute;volution de la situation via des stories sur Instagram. Ils sont des dizaines de militants, patients, m&eacute;decins, &agrave; faire de m&ecirc;me. &ldquo;La communaut&eacute; du diab&egrave;te est puissante. Ensemble on peut changer les choses&rdquo; r&eacute;sume-t-elle.

Les dons sont transportés par avions. Ici, une dizaine de boîtes contenant de l'insuline et du matériel a été acheminée de la région frontalière Santa Catarina vers l'aéroport de Canoa dans le Rio Grande do Sul. / © IDC

“Aidez-moi, ils n’ont plus d’insuline”

Sur le terrain, c&rsquo;est l&rsquo;ICD qui coordonne principalement l&rsquo;aide humanitaire pour les personnes insulino-d&eacute;pendantes, gr&acirc;ce au soutien du pays. &ldquo;Notre mission est d&rsquo;optimiser l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;insuline pour tous les patients&rdquo; a d&eacute;clar&eacute; Balduino Tschiedel, directeur de l&rsquo;IDC aupr&egrave;s de Glucose toujours. L&rsquo;Institut est l&rsquo;organisation non gouvernementale (ONG) la plus importante d&rsquo;Am&eacute;rique latine, un &eacute;quivalent de l&rsquo;Aide aux Jeunes Diab&eacute;tiques en France. Il soutient 5 000 jeunes vivant avec un diab&egrave;te insulino-d&eacute;pendant. &ldquo;On a mis en place une v&eacute;ritable op&eacute;ration de guerre pour faire face &agrave; la situation&rdquo; nous explique Balduino Tschiedel.
 Il faut dire que depuis le d&eacute;but des inondations, la mobilisation n&rsquo;a pas arr&ecirc;t&eacute;. Les r&eacute;seaux sociaux et la presse nationale et locale ont jou&eacute; un r&ocirc;le majeur en relayant les appels aux dons financiers et mat&eacute;riels. &ldquo;Nous n&rsquo;avons pas les chiffres exacts, mais on re&ccedil;oit &eacute;norm&eacute;ment de mat&eacute;riel et de dons venant des quatre coins du Br&eacute;sil&rdquo; nous dit Balduino Tschiedel. Les br&eacute;siliens vivant dans les &Eacute;tats voisins et souhaitant aider les personnes vivant avec un diab&egrave;te de Rio Grande do Sul sont invit&eacute;s &agrave; ramener leurs insulines et autres fournitures &agrave; un point de collecte. Celles-ci sont ensuite achemin&eacute;es &agrave; un a&eacute;roport de la Force A&eacute;rienne Br&eacute;silienne (FAB), les seuls autoris&eacute;s &agrave; voler en cette p&eacute;riode. Les br&eacute;siliens habitant dans le reste du pays peuvent faire un don en argent en ligne, l'envoi d&rsquo;insuline et de mat&eacute;riel par la poste n&rsquo;&eacute;tant pas recommand&eacute;.

Les insulines sont mises dans des boîtes en polystyrène pour les protéger au maximum des variations de température. / © IDC 

“Une opération de guerre” pour répondre à la crise humanitaire

Depuis que les dons affluent, l&rsquo;IDC fait face &agrave; un probl&egrave;me logistique. &ldquo;Nous avons d&ucirc; faire appel &agrave; un expert en logistique pour nous aider. Les m&eacute;dicaments collect&eacute;s et achemin&eacute;s par avion &agrave; la base de la FAB sont ensuite envoy&eacute;s dans les villes de la r&eacute;gion par h&eacute;licopt&egrave;re puis camion r&eacute;frig&eacute;r&eacute; pour respecter la cha&icirc;ne du froid. L&agrave;-bas, ce sont g&eacute;n&eacute;ralement les secr&eacute;taires de la sant&eacute; qui re&ccedil;oivent les mat&eacute;riels et organisent les distributions dans les abris o&ugrave; viennent se r&eacute;fugier les habitants&rdquo;. 79 000 personnes sont aujourd&rsquo;hui dans un abri selon les estimations de la D&eacute;fense civile.

Matheus a 15 ans et vit avec un diab&egrave;te de type 1. Sa famille et lui vivent &agrave; Eldorado do Sul, une des villes les plus impact&eacute;es par les inondations. Contact&eacute;e par WhatsApp, sa maman t&eacute;moigne : &ldquo;Nous avons r&eacute;ussi &agrave; quitter notre maison quelques heures avant que l&rsquo;eau n&rsquo;y entre. J&rsquo;ai eu le temps de pr&eacute;parer des sacs avec des v&ecirc;tements, de la nourriture et de l&rsquo;insuline. Nous nous sommes r&eacute;fugi&eacute;s dans une ville voisine &agrave; une heure de chez moi. Nous sommes en s&eacute;curit&eacute; ici. Les premiers jours, j&rsquo;ai couru dans toutes les pharmacies pour trouver de l&rsquo;insuline et du mat&eacute;riel, mais tout &eacute;tait d&eacute;j&agrave; &eacute;puis&eacute;. Matheus n&rsquo;avait plus qu&rsquo;un seul stylo &agrave; insuline. J&rsquo;ai paniqu&eacute;. Puis je me suis souvenue de l&rsquo;ICD. Je les ai contact&eacute;s sur les r&eacute;seaux sociaux et ils m&rsquo;ont imm&eacute;diatement r&eacute;pondue. Ils nous ont amen&eacute; de l&rsquo;insuline, des bandelettes, des lancettes, un lecteur de glyc&eacute;mie, par avion puis par bateau, &agrave; deux reprises. Nous avons suffisamment d&rsquo;insuline lente (glargine) et rapide (Fiasp) pour un mois&rdquo;.&nbsp;
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La famille de Matheus a immédiatement été prise en charge par l'ICD. Matheus, 15 ans, a reçu exactement les mêmes insulines qu'il utilisait avant de fuir son domicile. / © Photo de la famille. 

“Mon fils n’avait plus qu’un seul stylo à insuline”

L&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;insuline est vital pour toute personne insulino-d&eacute;pendante, mais celui aux bandelettes, lancettes et lecteurs de glyc&eacute;mie l&rsquo;est aussi. Sans oublier celui &agrave; l&rsquo;eau potable, autre d&eacute;fi de taille en ce moment.&nbsp;
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&ldquo;Nous avons dor&eacute;navant besoin de dons de lecteurs de glyc&eacute;mie&rdquo; interpelle le directeur de l&rsquo;IDC. L&rsquo;industriel Novo Nordisk, d&rsquo;ailleurs implant&eacute; dans le pays, a fait don de 1 200 stylos &agrave; insuline (Tresiba, Fiasp et Asparte confondus) et 1 000 aiguilles &agrave; l&rsquo;Institut. Roche et Abbott, les deux principaux fabricants de lecteurs de glyc&eacute;mie dans le pays, n&rsquo;avaient pas encore fait de dons lorsque nous finalisions cet article. Au moment o&ugrave; nous nous entretenions avec Balduino Tschiedel, il remplissait un bon de commande pour en acheter. &ldquo;L&rsquo;ICD a suffisamment d&rsquo;insuline pour le moment mais vu la situation, on ne sait pas ce qu&rsquo;il en sera les prochains jours. On aura peut-&ecirc;tre besoin d&rsquo;une autre campagne de mobilisation&rdquo; s&rsquo;inqui&egrave;te Daniela.
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En effet, le niveau du lac Gua&iacute;ba est toujours au plus haut. &ldquo;On doit se pr&eacute;parer &agrave; affronter des situations bien pires&rdquo; conclut Balduino Tschiedel.&nbsp;
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La crise n’est pas finie

Que nous prévoit l’avenir pour l’administration automatisée de l’insuline ? Zoom sur les limites de la boucle fermée hybride aujourd’hui et la curieuse solution envisagée par une équipe européenne à l’origine de “la cellule bêta digitale”.

À quoi pourrait ressembler la boucle fermée du futur ? 

Les discussions sur les futures &eacute;volutions de la boucle ferm&eacute;e vont bon train. Pour cause, les boucles ferm&eacute;es hybrides actuelles sont imparfaites qu&rsquo;on le veuille ou non. Et que les industriels gardent cela en t&ecirc;te : une h&eacute;moglobine glyqu&eacute;e ramen&eacute;e &agrave; 7 % ou une dur&eacute;e dans la cible &agrave; 70 %, quand on y arrive, ne suffisent pas &agrave; elles seules pour t&eacute;moigner des bienfaits d&rsquo;un dispositif. La vie avec un diab&egrave;te de type 1 s&rsquo;&eacute;tend bien au-del&agrave; de cette valeur de r&eacute;f&eacute;rence. En atteste la conclusion d&rsquo;<a href="https://dom-pubs.pericles-prod.literatumonline.com/doi/10.1111/dom.15462" target="_blank" rel="noopener">une r&eacute;cente &eacute;tude qualitative sur l&rsquo;impact de la boucle ferm&eacute;e hybride sur la d&eacute;tresse li&eacute;e au diab&egrave;te</a> qui reconna&icirc;t que &ldquo;malgr&eacute; l'effet positif des boucles ferm&eacute;es hybrides, la moiti&eacute; des adultes [participant &agrave; l&rsquo;&eacute;tude, ndlr] pr&eacute;sentaient toujours des scores de d&eacute;tresse s&eacute;v&egrave;re li&eacute;e au diab&egrave;te et une alt&eacute;ration de la qualit&eacute; de vie &agrave; la fin de l'&eacute;tude, ce qui souligne que certaines des difficult&eacute;s &agrave; faire face au fardeau du diab&egrave;te ne sont pas modifiables par la boucle ferm&eacute;e hybride&rdquo;. Parmi les critiques de la boucle ferm&eacute;e hybride, on retrouve g&eacute;n&eacute;ralement l&rsquo;obligation d&rsquo;annoncer et de calculer les glucides, les probl&egrave;mes techniques, de panne de mat&eacute;riel, de compatibilit&eacute; de syst&egrave;me d&rsquo;exploitation de t&eacute;l&eacute;phone, l&rsquo;inaccessibilit&eacute; de certains syst&egrave;mes pour les personnes qui ont des d&eacute;ficiences visuelles ou auditives, etc. La boucle ferm&eacute;e du futur devra donc r&eacute;pondre id&eacute;alement &agrave; tous ces probl&egrave;mes.
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Un constat : la boucle fermée d’aujourd’hui est imparfaite

Lors du congr&egrave;s de la Soci&eacute;t&eacute; Francophone du Diab&egrave;te 2024 (19-22 mars 2024), nous avons pu d&eacute;couvrir les pr&eacute;mices du projet MuSiC4Diabetes qui entend cr&eacute;er une &ldquo;cellule b&ecirc;ta digitale&rdquo;. Gr&acirc;ce &agrave; une bourse de 3,9 millions d&rsquo;euros du Conseil europ&eacute;en de l&rsquo;innovation Pathfinder qui finance les projets &ldquo;novateurs et risqu&eacute;s&rdquo;, MuSiC4Diabetes n&rsquo;a absolument rien &agrave; voir avec la musique comme son nom le laisse sous-entendre (oui, on a &eacute;t&eacute; d&eacute;&ccedil;u aussi). &ldquo;L&rsquo;id&eacute;e c&rsquo;est de mettre au point une technologie la moins invasive possible pour que les patients oublient leur diab&egrave;te&rdquo; a introduit le professeur et pr&eacute;sident de la SFD Eric Renard (CHU de Montpellier) dans une session d&eacute;di&eacute;e &agrave; l&rsquo;innovation. La boucle ferm&eacute;e pens&eacute;e par les chercheurs du projet est compos&eacute;e de 3 &eacute;l&eacute;ments. D&rsquo;abord, d&rsquo;une pompe &agrave; insuline &ldquo;de petite taille, implantable, durable et qui perfusera l&rsquo;insuline par voie p&eacute;riton&eacute;ale&rdquo;. Puis d&rsquo;un capteur de glucose int&eacute;gr&eacute; &agrave; la pompe &agrave; insuline qui mesurera &eacute;galement les c&eacute;tones (le beta-hydroxybutyrate plus pr&eacute;cis&eacute;ment) et les lactates (compos&eacute;s chimiques qui se forment dans les muscles lors d'une activit&eacute; physique intense), deux autres param&egrave;tres capables d&rsquo;influencer la glyc&eacute;mie. Le tout sera coupl&eacute; &agrave; &ldquo;un algorithme qui d&eacute;livrera l&rsquo;insuline en fonction des trois valeurs mesur&eacute;es, sans d&eacute;lai, de fa&ccedil;on r&eacute;active, individualisable et automatis&eacute;e.&rdquo;&nbsp;
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L&rsquo;id&eacute;e c&rsquo;est de mettre au point une technologie la moins invasive possible pour que les patients oublient leur diab&egrave;te.
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Implantable ?! Oui, vous avez bien lu. Pour rappel, les premi&egrave;res pompes &agrave; insuline implantables sont apparues dans les ann&eacute;es 2000, et offrent une alternative aux pompes externes traditionnelles. Elles s&rsquo;adressent aux personnes qui ont de fortes variabilit&eacute;s glyc&eacute;miques ou une intol&eacute;rance physiologique &agrave; l&lsquo;administration d&rsquo;insuline externe. M&ecirc;me si ces pompes permettent une administration d&rsquo;insuline plus pr&eacute;cise, son utilisation reste limit&eacute;e et les d&eacute;fis encore nombreux. Vous en avez certainement d&eacute;j&agrave; entendu parler au moment de <a href="../../article/pour-redorer-son-image-medtronic-relance-la-production-de-pompes-implantees">l&rsquo;affaire Medtronic en 2022</a>, date &agrave; laquelle le laboratoire am&eacute;ricain pr&eacute;voyait d&rsquo;arr&ecirc;ter la fabrication du syst&egrave;me aux d&eacute;pens des centaines de patients europ&eacute;ens d&eacute;pendant de cette solution (<a href="../../article/pour-redorer-son-image-medtronic-relance-la-production-de-pompes-implantees">lire notre article &agrave; ce sujet</a>). Le syst&egrave;me pens&eacute; par Eric Renard et son &eacute;quipe change vraiment de paradigme : la pompe implant&eacute;e pourrait &ecirc;tre grand public, m&ecirc;me pour les enfants.&nbsp;
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La cellule bêta digitale conçue par le projet MuSiC4Diabetes

Qui dit financement europ&eacute;en dit &eacute;quipe europ&eacute;enne. La pompe &agrave; insuline implant&eacute;e est d&eacute;velopp&eacute;e par les Allemands de l&rsquo;institut Fraunhofer. Elle serait ronde (7 sur 7 mm), et injecterait d&rsquo;infimes quantit&eacute;s d&rsquo;insuline, permettant d&rsquo;utiliser une insuline ultra-concentr&eacute;e, 100 fois plus que l&rsquo;insuline actuelle. R&eacute;sultat : &ldquo;on ne devrait remplir le r&eacute;servoir qu&rsquo;une &agrave; deux fois par an&rdquo;.
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La conception du capteur de glyc&eacute;mie est quant &agrave; elle confi&eacute;e au laboratoire belge Indigo. Celui-ci d&eacute;veloppe dans le cadre d&rsquo;une autre bourse d&rsquo;&eacute;tude europ&eacute;enne un capteur pluri-param&eacute;trique implant&eacute; qui fonctionne par spectroscopie, c&rsquo;est-&agrave;-dire qu&rsquo;il mesure &ldquo;l&rsquo;absorption de la lumi&egrave;re par les diff&eacute;rents m&eacute;tabolites [le glucose, les c&eacute;tones et les lactates]&rdquo;.&nbsp;
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Les universit&eacute;s de Padoue et Pavia en Italie se chargent de d&eacute;velopper l&rsquo;algorithme. Ce dernier doit prendre en compte que &ldquo;la d&eacute;livrance p&eacute;riton&eacute;ale est 20 &agrave; 30 minutes plus rapide que la voie sous-cutan&eacute;e&rdquo;. Test&eacute; sur une plateforme de simulation, sans aucune annonce de repas, <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37229215/" target="_blank" rel="noopener">l'algorithme semble d&eacute;j&agrave; faire ses preuves</a>.
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Quant aux Fran&ccedil;ais du CHU de Montpellier, leur mission est de valider cliniquement le dispositif m&eacute;dical, de tester sa s&eacute;curit&eacute; et son efficacit&eacute; sur les animaux puis sur les humains.&nbsp;
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Face aux leaders américains de la boucle fermée, un projet européen

Interrog&eacute;es sur le projet MuSiC4Diabetes, 38 personnes ont partag&eacute; leurs attentes et leurs craintes vis-&agrave;-vis de la boucle ferm&eacute;e du futur. Celles-ci esp&egrave;rent que le dispositif all&egrave;gera la charge mentale et sont bien &eacute;videmment inqui&egrave;tes &agrave; l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;avoir un organe artificiel implant&eacute;. Et c&rsquo;est vrai que l&rsquo;implantation peut faire peur, voire ne pas correspondre du tout aux attentes et besoins des patients. C&rsquo;est pour cette raison que tout projet de d&eacute;veloppement de dispositif m&eacute;dical doit &ecirc;tre r&eacute;alis&eacute; en collaboration &eacute;troite avec les patients, et ce d&egrave;s le d&eacute;but pour &eacute;viter de partir sur des fausses pistes et aboutir &agrave; un &eacute;chec commercial.&nbsp;
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D&rsquo;ailleurs, qu&rsquo;en pensez-vous et qu&rsquo;attendez-vous de la boucle ferm&eacute;e dans les prochaines ann&eacute;es ? Le syst&egrave;me implant&eacute; de MuSiC4Diabetes vous enchante-il ? Faites-le nous savoir sur nos r&eacute;seaux sociaux.
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Qu’en pensent les personnes vivant avec un DT1 ?

Dans un film entre le documentaire et la performance artistique, le réalisateur Matthew Lancit s’interroge sur le rapport entre le diabète et la mort. Le film est disponible gratuitement sur Arte.

Le diabète est-il un film d’horreur comme un autre ? “Fais le mort !” de Matthew Lancit.

Vas-y, Fais le mort&nbsp;! L&rsquo;expression invite aux jeux d&rsquo;enfants, au &ldquo;faire semblant&rdquo;, au &ldquo;faire comme si&rdquo;. <a href="https://www.arte.tv/fr/videos/107436-000-A/fais-le-mort/" target="_blank" rel="noopener">Dans ce film</a> &agrave; la fronti&egrave;re entre documentaire et performance artistique, Matthew Lancit a film&eacute; sa vie d&rsquo;homme, de conjoint et de p&egrave;re diab&eacute;tique. Mais alors que tout commence en prise au r&eacute;el, entre images d&rsquo;archives et glyc&eacute;mies capillaires, le film se m&eacute;tamorphose peu &agrave; peu&nbsp;: maquillage, proth&egrave;ses et pantin en papier m&acirc;ch&eacute; sont autant de moyens pour l&rsquo;auteur de symboliser le poids de la maladie, la peur des complications et, &agrave; travers elle, un sujet plus universel encore : le rapport entre le diab&egrave;te et la mort.

Capture d’écran de “Fais le Mort !” / Arte.

Cela peut surprendre d&rsquo;&eacute;voquer la mort frontalement quand on parle de diab&egrave;te, alors m&ecirc;me qu&rsquo;on lutte contre <a href="../../article/travailler-et-avoir-un-diabete-de-type-1-temoignages-et-zoom-sur-les-risques-de-discriminations">les discriminations au travail</a>, qu&rsquo;on bataille contre des professionnels de sant&eacute; qui nous surm&eacute;dicalisent, qu&rsquo;on s&rsquo;&eacute;chine tous et toutes, &agrave; notre niveau, &agrave; vivre le plus normalement possible. Le diab&egrave;te, cependant, peut jouer un r&ocirc;le de memento mori constant&nbsp;: pas besoin d&rsquo;une Vanit&eacute; ou d&rsquo;un cr&acirc;ne dans sa biblioth&egrave;que pour se rappeler qu&rsquo;on est mortel, lorsqu&rsquo;on doit r&eacute;guli&egrave;rement s&rsquo;injecter une substance pour survivre. Et que dire du vertige de l&rsquo;hypoglyc&eacute;mie, d&rsquo;une hyperglyc&eacute;mie p&acirc;teuse ou, bien s&ucirc;r, de l&rsquo;exp&eacute;rience d&rsquo;une perte de conscience&hellip; En tant que personne malade, le choix qui nous reste est, si on sch&eacute;matise, soit d&rsquo;occulter, d&rsquo;invisibiliser le plus possible la mort de notre quotidien, soit de s&rsquo;emparer de l&rsquo;id&eacute;e et de jouer avec. Vous l&rsquo;avez sans doute devin&eacute;, Matthew Lancit et moi on a d&eacute;cid&eacute; de prendre la deuxi&egrave;me option. Puisqu&rsquo;il faut subir cette peur au quotidien, autant l&rsquo;int&eacute;grer au paysage.

Philippe de Champaigne, "Vanité", huile sur panneau, 1671.

<a href="https://www.arte.tv/fr/videos/107436-000-A/fais-le-mort/" target="_blank" rel="noopener">Fais le mort&nbsp;!</a> se saisit du concept comme les vieux films d&rsquo;horreur ont m&eacute;taphoris&eacute; les inqui&eacute;tudes et tensions de la soci&eacute;t&eacute; des trente Glorieuses&nbsp;: en se cr&eacute;ant des monstres. Vampires, fant&ocirc;mes et cr&eacute;ature de Frankenstein&nbsp;sont des personnages &agrave; la fronti&egrave;re entre la vie et la mort, mythes polys&eacute;miques et constamment r&eacute;investis. Il est int&eacute;ressant de s&rsquo;en saisir pour leur faire dire des choses sur le diab&egrave;te.&nbsp;
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La cr&eacute;ature de Frankenstein, telle qu&rsquo;elle s&rsquo;est diffus&eacute;e dans la pop-culture, est un humano&iuml;de constitu&eacute; de diff&eacute;rents morceaux de corps cousus ensemble, rendu &agrave; la vie par une op&eacute;ration scientifique p&eacute;rilleuse. C&rsquo;est un mort composite, ressuscit&eacute; par un &ldquo;moteur puissant&rdquo;, un homme artificiel, un homme-machine. De quoi parler, en vrac, du rapport au corps, des stigmates de la maladie, du syndrome du d&eacute;miurge chez les scientifiques, du rapport &agrave; tous nos dispositifs (implant&eacute;s ou externes), et j&rsquo;en passe. Le fant&ocirc;me, lui, est une pr&eacute;sence souvent invisible mais constante, parfois invasive et avec laquelle il est souvent difficile de communiquer. (D&eacute;s)incarnation du regret, de la culpabilit&eacute;, ou simplement des v&eacute;rit&eacute;s auxquelles on souhaite &eacute;chapper, il peut symboliser tant un deuil qui ne se fait pas que la constante charge mentale de la maladie. Pour le vampire, enfin, c&rsquo;est presque trop facile. Une cr&eacute;ature qui peut faire illusion au beau milieu des autres, mais ne peut survivre qu&rsquo;en faisant circuler un fluide vital dans ses veines, qu&rsquo;il ne peut se procurer que par morsure ? Sachant que ses crocs sont pointus et qu&rsquo;il proc&egrave;de donc, peu ou prou, par piq&ucirc;re ? Avouez que c&rsquo;est un personnage parfait pour parler de diab&egrave;te, pour peu que l&rsquo;on accepte de verser dans ce type d&rsquo;imaginaire. Fais le mort ! convoque justement plusieurs de ces figures, notamment fant&ocirc;me (quand les cons&eacute;quences nocturnes du diab&egrave;te sont film&eacute;es comme un Paranormal activity) et vampire. Je vais m&rsquo;attarder sur ce deuxi&egrave;me cas.

Dans la culture, le vampire se caract&eacute;rise par son caract&egrave;re dangereux et ses capacit&eacute;s pr&eacute;datrices et/ou s&eacute;ductrices. Il a servi tour &agrave; tour &agrave; symboliser l&rsquo;acte sexuel, l&rsquo;id&eacute;e de contamination et de maladie (de la syphilis au sida), la bestialit&eacute; et la d&eacute;pendance, plus g&eacute;n&eacute;ralement une forme d&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; et, surtout, d&rsquo;interdit. Immortel, il reste &eacute;troitement li&eacute; &agrave; la mort, par le danger qu&rsquo;il repr&eacute;sente (il tue ses victimes) mais aussi parce qu&rsquo;il vit souvent &agrave; la marge (cimeti&egrave;res, rapport &agrave; la terre, au souterrain). Pour Matthew Lancit, le vampire, c&rsquo;est la figure d&rsquo;un oncle malade, souffrant de nombreuses complications du diab&egrave;te, celui qu&rsquo;on a &eacute;rig&eacute; toute son enfance en contre-exemple, et &agrave; qui il finit malgr&eacute; lui par ressembler. Mais c&rsquo;est aussi un vampire de carnaval grossi&egrave;rement maquill&eacute;, qui fait rire ses filles. C&rsquo;est &agrave; la fois une menace et une blague, un vertige existentiel et un jeu. C&rsquo;est sans doute la sc&egrave;ne du film que j&rsquo;ai pr&eacute;f&eacute;r&eacute;e, parce qu&rsquo;elle va convoquer l&rsquo;imaginaire du vampire et le r&eacute;inventer en m&ecirc;me temps. L&rsquo;association fonctionne et elle est poignante et ridicule &agrave; la fois. Dommage qu&rsquo;elle ne dure qu&rsquo;une sc&egrave;ne alors qu&rsquo;il y avait encore tant &agrave; explorer.&nbsp;
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Parce que j&rsquo;ai eu du mal avec Fais le mort&nbsp;! dans sa globalit&eacute;. Alors que le postulat de base du film est totalement dans mon d&eacute;lire, je suis rest&eacute;e, pour ainsi dire, sur ma faim lors du visionnage. Le film convoque une tripot&eacute;e de bonnes id&eacute;es, qu&rsquo;il ne se donne pas l&rsquo;espace d&rsquo;exploiter. C&rsquo;est li&eacute; &agrave; la forme choisie, avec une succession de sayn&egrave;tes-performances qui ont pour point commun de mat&eacute;rialiser l&rsquo;intrusion du diab&egrave;te dans la vie. Mais comme je suis une personne qui raconte des histoires, j&rsquo;aurais voulu davantage de jeu avec les m&eacute;taphores, plus de structure pour rassembler les diff&eacute;rents &eacute;l&eacute;ments entre eux, cr&eacute;er des effets d&rsquo;&eacute;chos. Pour moi, en faisant prendre &agrave; la mort une forme diff&eacute;rente &agrave; chaque sc&egrave;ne (parfois un stigmate, parfois une extension de soi, parfois un double monstrueux), le film ne parvient pas &agrave; traduire son omnipr&eacute;sence. Et j&rsquo;ai trouv&eacute; cela dommage.&nbsp;
 Fais le mort&nbsp;! va diviser, par sa forme, ses choix et ses proc&eacute;d&eacute;s. Les images font irruption dans l&rsquo;intimit&eacute; de la famille tout enti&egrave;re, avec ce constant aller-retour entre un cin&eacute;ma &ldquo;v&eacute;rit&eacute;&rdquo; plein de dialogues d&rsquo;enfants non script&eacute;s et un cin&eacute;ma &ldquo;horrifique&rdquo; avec des jeux de proth&egrave;ses et maquillage. [Nota bene&nbsp;: ces sc&egrave;nes en particulier peuvent &ecirc;tre impressionnantes et mettre mal &agrave; l&rsquo;aise un spectateur non familier de ce type de cin&eacute;ma.] Cela donne &agrave; l&rsquo;ensemble une forme tr&egrave;s exp&eacute;rimentale et pas forc&eacute;ment accessible. Les Danses macabres du XIVe et XVe si&egrave;cle l&rsquo;avaient bien compris&nbsp;: quels que soient notre &acirc;ge, notre milieu social ou notre genre, la Mort viendra nous chercher, c&rsquo;est l&rsquo;exp&eacute;rience universelle par excellence. Fais le mort ! nous rappelle, a contrario, qu&rsquo;il y a forc&eacute;ment quelque chose de tr&egrave;s intime dans notre rapport &agrave; la mort.

"Le Miroir salutaire. La Danse macabre historiée", Guy Marchant, 1486.

En somme, Fais le mort ! est un film atypique qui a le m&eacute;rite de mettre au premier plan ce sujet qu&rsquo;on aime tant oublier. Par son titre, il &eacute;voque les enfants qui s&rsquo;entra&icirc;nent &agrave; affronter leurs peurs par le jeu, le d&eacute;guisement et les contes. Plus important encore, il rappelle que m&ecirc;me adultes, il n&rsquo;est jamais trop tard pour jouer &agrave; se faire peur. Sans danger,&nbsp;pour de rire et pour r&eacute;fl&eacute;chir, comme quand on regarde un vieux film d&rsquo;horreur.

Bande Annonce

Fais le mort ! de Matthew Lancit est disponible gratuitement sur Arte jusqu&rsquo;au 17 mars 2025. <a href="https://www.arte.tv/fr/videos/107436-000-A/fais-le-mort/" target="_blank" rel="noopener">Cliquez ici pour le visionner</a>.

Quelles sont les avancées, les limites et les promesses de la greffe d’îlots de Langerhans pour les personnes vivant avec un diabète de type 1 ?

50 nuances de greffes : le coup de fouet qui fait du bien au diabète de type 1.

Les premi&egrave;res greffes d&rsquo;&icirc;lots de Langerhans productrices d&rsquo;insuline provenant d&rsquo;un donneur ont &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute;es en 1999, &agrave; Edmonton au Canada, mais ce n&rsquo;est que depuis 2020 que la greffe d&rsquo;&icirc;lots pancr&eacute;atiques est devenue un soin courant et est prise en charge par l&rsquo;Assurance Maladie dans certains cas en France.&nbsp;
 <a href="https://www.youtube.com/shorts/zzqiPb3S75I" target="_blank" rel="noopener">En mai dernier, la diab&eacute;tologue Laurence Kessler</a> nous rappelait que la greffe d&rsquo;&icirc;lots s&rsquo;adresse en priorit&eacute; aux personnes vivant avec un diab&egrave;te de type 1 qui pr&eacute;sentent une grande variabilit&eacute; glyc&eacute;mique, avec de multiples &eacute;pisodes hypoglyc&eacute;miques s&eacute;v&egrave;res, et ce, malgr&eacute; l&rsquo;insulinoth&eacute;rapie mise en place. D&rsquo;autres indications th&eacute;rapeutiques sont aussi candidates. Les personnes pr&eacute;c&eacute;demment greff&eacute;es d&rsquo;un rein qui, pour prot&eacute;ger ce nouvel organe, devront aussi recevoir une greffe d&rsquo;&icirc;lots. Depuis son remboursement, <a href="https://www.chru-strasbourg.fr/agenda/divers/100eme-greffe-dilots-pancreatiques/" target="_blank" rel="noopener">une centaine de patients en ont b&eacute;n&eacute;fici&eacute; en France</a>, <a href="https://jdrf.ca/jdrf-canada-speaks-with-dr-james-shapiro-about-his-hopes-for-the-future-of-type-1-diabetes-research/#:~:text=Shapiro%20and%20his%20team%20have,refine%20and%20optimize%20the%20protocol" target="_blank" rel="noopener">2 000 dans le monde</a>.
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Chez les patients pour qui la greffe est indiqu&eacute;e, c&rsquo;est l&rsquo;&eacute;quivalent d&rsquo;un d&eacute; &agrave; coudre de cellules qui est d&eacute;pos&eacute; dans la veine porte du foie. Les &icirc;lots contenant les cellules b&ecirc;ta productrices d&rsquo;insuline viennent s&rsquo;y nicher et retrouver une vascularisation permettant leur survie pour plusieurs ann&eacute;es.
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La thérapie qui cravache dur depuis 25 ans

Si on parle autant de la performance et de l&rsquo;endurance des greffes d&rsquo;&icirc;lots aujourd&rsquo;hui, c'est gr&acirc;ce aux bons r&eacute;sultats des 40 ans de travaux men&eacute;s &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle mondiale. Et les nombreuses publications des &eacute;quipes fran&ccedil;aises sur les modes de transplantation y ont largement contribu&eacute;.
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C&rsquo;est d&rsquo;ailleurs <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29776895/" target="_blank" rel="noopener">un grand essai fran&ccedil;ais</a> publi&eacute; en 2018 et coordonn&eacute; par la professeure en endocrinologie et diab&eacute;tologie au Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble, Sandrine Lablanche qui &ldquo;a d&eacute;montr&eacute; de fa&ccedil;on formelle la sup&eacute;riorit&eacute; [de la greffe d&rsquo;&icirc;lots] en termes d&rsquo;&eacute;quilibre glyc&eacute;mique obtenue avec une insulino-s&eacute;cr&eacute;tion endog&egrave;ne r&eacute;gul&eacute;e, c&rsquo;est-&agrave;-dire biologique, par rapport &agrave; l&rsquo;insulinoth&eacute;rapie intensive&ldquo; qui &eacute;tait propos&eacute;e alors dans les ann&eacute;es 2010. Les participants de l&rsquo;&eacute;tude ont retrouv&eacute; une courbe de glyc&eacute;mie plate et tr&egrave;s difficile &agrave; distinguer de celle d&rsquo;une personne non-diab&eacute;tique, malgr&eacute; leurs tr&egrave;s fortes variations glyc&eacute;miques avant l&rsquo;intervention.&nbsp;
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Sandrine Lablanche poursuit sur le sujet : &ldquo;La puissance de la greffe d&rsquo;&icirc;lots n&rsquo;est plus &agrave; d&eacute;montrer. Elle stabilise la glyc&eacute;mie en r&eacute;duisant fortement ses variations et prot&egrave;ge contre les hypoglyc&eacute;mies s&eacute;v&egrave;res. Elle permet aussi l&rsquo;insulino ind&eacute;pendance pour un certain nombre de patients, pendant un temps qui pour l&rsquo;instant est transitoire et perfectible." Le professeur Fran&ccedil;ois Pattou rench&eacute;rit d&rsquo;ailleurs sur le fait que si &ldquo;[la pompe &agrave; insuline et la boucle ferm&eacute;e] ont beaucoup chang&eacute; les choses, aujourd&rsquo;hui, on voit encore une diff&eacute;rence nette entre l&rsquo;&eacute;quilibre glyc&eacute;mique obtenu avec un syst&egrave;me de pancr&eacute;as artificiel, [pourtant] optimis&eacute; et tr&egrave;s am&eacute;lior&eacute;, et [le r&eacute;sultat] physiologique obtenu avec la greffe&rdquo;.&nbsp;
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Des r&eacute;sultats qui durent sur le long terme &eacute;galement. Se basant sur le recul de plus de 10 ans en France et plus de 20 ans au Canada, le professeur Pattou insiste : &ldquo;La grande majorit&eacute; des patients ont encore des &icirc;lots fonctionnels apr&egrave;s 10 ans." Mais il pond&egrave;re imm&eacute;diatement cette persistance dans le temps qui &ldquo;ne signifie pas toujours une insulino-ind&eacute;pendance effective, mais une s&eacute;cr&eacute;tion suffisamment fonctionnelle pour ne plus avoir d&rsquo;hypoglyc&eacute;mies et continuer de justifier [le b&eacute;n&eacute;fice de la greffe malgr&eacute;] l&rsquo;immunosuppression qu&rsquo;elle implique&rdquo;.
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Il existe plusieurs types de greffes de cellules : l&rsquo;autogreffe, l&rsquo;allogreffe, et m&ecirc;me des proc&eacute;d&eacute;s d&rsquo;encapsulation et des implants abritant les cellules. Explications.
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La greffe d’îlots fait durer le plaisir

La greffe d&rsquo;&icirc;lots concerne aussi les non-diab&eacute;tiques. Les personnes qui, pour diff&eacute;rentes raisons, doivent subir une intervention pour retirer tout ou partie de leur pancr&eacute;as, peuvent voir leurs propres cellules productrices d&rsquo;insuline leur &ecirc;tre r&eacute;implant&eacute;es dans le foie : c&rsquo;est l&rsquo;autogreffe. Si cette intervention ne n&eacute;cessite aucune immunosuppression, elle peut provoquer le d&eacute;veloppement d&rsquo;un diab&egrave;te de type 2 li&eacute; &agrave; une production et une r&eacute;serve d&rsquo;insuline devenues trop faibles. En cas d&rsquo;ablation totale du pancr&eacute;as, c&rsquo;est la production d&rsquo;insuline et de glucagon qui feront d&eacute;faut, menant alors &agrave; un diab&egrave;te tr&egrave;s difficile &agrave; g&eacute;rer.

L’autogreffe : la glycémie en solitaire

Quand il est question de greffer au patient des &icirc;lots provenant d&rsquo;un donneur, on parle d&rsquo;allogreffe. Si ces &icirc;lots parviennent &agrave; r&eacute;tablir l&rsquo;&eacute;quilibre glyc&eacute;mique, l&rsquo;allogreffe pr&eacute;sente n&eacute;anmoins quatre limites principales.&nbsp;
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La premi&egrave;re limite tient &agrave; l&rsquo;approvisionnement trop faible en &icirc;lots qui est d&ucirc; &agrave; plusieurs facteurs. C&rsquo;est d&rsquo;abord le manque de donneurs et de dons qui r&eacute;duit m&eacute;caniquement les possibilit&eacute;s d&rsquo;allogreffes. &Agrave; cela s&rsquo;ajoute la phase d&rsquo;isolement et de purification des &icirc;lots qui pr&eacute;sente un rendement encore tr&egrave;s perfectible : seulement 30 &agrave; 40 % des &icirc;lots sont utilisables. Le tout oblige &agrave; obtenir au moins deux pancr&eacute;as pour une greffe et am&egrave;ne le plus souvent &agrave; 2 ou 3 infusions par patient greff&eacute; pour obtenir un r&eacute;sultat satisfaisant.&nbsp;
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Sandrine Lablanche pr&eacute;vient ensuite de l&rsquo;importance des d&eacute;g&acirc;ts caus&eacute;s aux &icirc;lots lors de cette phase de purification. Leur architecture et leur vascularisation vont &ecirc;tre mises &agrave; mal, diminuant leurs capacit&eacute;s fonctionnelles.&nbsp;
 La troisi&egrave;me limite et sans doute la plus contraignante r&eacute;side dans le besoin imp&eacute;ratif d&rsquo;immunosuppression, pour que les &icirc;lots du donneur ne soient pas rejet&eacute;s par le corps du receveur. Le traitement immunosuppresseur est toxique tant pour les &icirc;lots, dont la s&eacute;cr&eacute;tion d&rsquo;insuline est alt&eacute;r&eacute;e, que pour le receveur qui risque des infections ou l&rsquo;apparition de tumeurs canc&eacute;reuses. Cette immunosuppression ne garantit pas toujours d&rsquo;inversion du diab&egrave;te, car &ldquo;d&rsquo;authentiques cas de r&eacute;cidives d&rsquo;auto-immunit&eacute; sur le greffon d&rsquo;&icirc;lots ont &eacute;t&eacute; observ&eacute;s&rdquo; souligne Sandrine Lablanche, cela se combinant au probl&egrave;me plus courant de rejet du greffon.&nbsp;
 Enfin, l&rsquo;inflammation massive constamment observ&eacute;e au moment de cette greffe cause &ldquo;la perte de 50 % de la masse cellulaire greff&eacute;e&rdquo;. Plus tard, on assiste aussi &agrave; l&rsquo;&eacute;puisement des &icirc;lots restants et &agrave; la perte progressive de leur capacit&eacute; &agrave; s&eacute;cr&eacute;ter de l&rsquo;insuline. L&rsquo;ensemble de ces aspects n&eacute;gatifs justifie que l&rsquo;allogreffe ne soit pas &eacute;tendue &agrave; tous les patients diab&eacute;tiques de type 1.

L’appel irrésistible de l’allogreffe et ses limites

Pour contourner l&rsquo;ensemble des limites et des risques li&eacute;s &agrave; l&rsquo;allogreffe, les chercheurs travaillent depuis plusieurs d&eacute;cennies &agrave; la mise au point de dispositifs d&rsquo;encapsulation et d&rsquo;implant regroup&eacute;s sous le terme g&eacute;n&eacute;rique de pancr&eacute;as bio artificiel. Cela pourrait bien &ecirc;tre une solution pour tous les patients diagnostiqu&eacute;s : <a href="../../article/ou-en-est-on-dans-la-cure-du-diabete-de-type-1-en-2024">c&rsquo;est la cure fonctionnelle tant attendue et esp&eacute;r&eacute;e</a>.
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Pour Sandrine Lablanche, &ldquo;parler du pancr&eacute;as bio artificiel, c&rsquo;est parler du futur et cela fait toujours plaisir quand il s&rsquo;annonce prometteur&rdquo;. Mais la liste de ses pr&eacute;requis est longue. Du bon fonctionnement des cellules implant&eacute;es &agrave; la dur&eacute;e effective de leur s&eacute;cr&eacute;tion, en passant par l&rsquo;absence imp&eacute;rative d&rsquo;immunosuppression et la n&eacute;cessaire biocompatibilit&eacute; avec le receveur : on mesure toute la complexit&eacute; du sujet.
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Micro, nano et macro encapsulations : tels sont les diff&eacute;rents concepts de protections des cellules qui sont &eacute;tudi&eacute;s pour r&eacute;pondre aux d&eacute;fis du pancr&eacute;as bio artificiel.&nbsp;
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La micro encapsulation se d&eacute;finit par un enrobage de chaque cellule avec une couche de gel, avant d&rsquo;&ecirc;tre implant&eacute;es dans le corps. Si cette technique propose alors une protection efficace et individuelle de chaque &icirc;lot, elle n&rsquo;a jamais permis d&rsquo;atteindre l'insulino-ind&eacute;pendance. Face &agrave; ce manque de r&eacute;sultat, une premi&egrave;re piste d&rsquo;am&eacute;lioration a explor&eacute; la &ldquo;reconstitution d&rsquo;un micro-environnement pour chaque &icirc;lot, par l&rsquo;enrichissement de la matrice extra-cellulaire&rdquo;. C&rsquo;est l&rsquo;av&egrave;nement des matrices de protection en hydrogel qui l&rsquo;a permis et a pr&eacute;sent&eacute; des points positifs : meilleur ancrage des &icirc;lots dans chaque capsule et plus grande viabilit&eacute; et fonctionnalit&eacute;, ramenant notamment les souris diab&eacute;tiques &agrave; des niveaux de glyc&eacute;mie normaux.&nbsp;
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Une autre piste explor&eacute;e est celle d&rsquo;un coating (enrobage en fran&ccedil;ais) des microcapsules de protection. Cet ajout d&rsquo;une surcouche ext&eacute;rieure limite la fibrose, ce durcissement des tissus se cr&eacute;ant autour de l&rsquo;implant, et de la production de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Cytokine" target="_blank" rel="noopener">cytokines pro-inflammatoires</a> au pourtour. Dans le m&ecirc;me temps, l&rsquo;ajout de nanoparticules perfluor&eacute;es &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de chaque capsule dynamise leur oxyg&eacute;nation et am&eacute;liore leur survie et leur r&eacute;ponse au glucose.
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La nano encapsulation va plus loin. Elle propose d&rsquo;appliquer les m&ecirc;mes id&eacute;es dans un p&eacute;rim&egrave;tre encore plus r&eacute;tr&eacute;ci autour de chaque &icirc;lot. Leur environnement devient &eacute;galement plus fonctionnel : agr&eacute;ment&eacute; de diverses mol&eacute;cules aux propri&eacute;t&eacute;s immunomodulatrices par exemple, il doit limiter les attaques contre les implants.
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La macro encapsulation s&rsquo;appuie enfin sur l&rsquo;usage d&rsquo;un dispositif plus large, une chambre de stockage pour un grand nombre d&rsquo;&icirc;lots. Cet environnement confin&eacute; qui doit faciliter leur retrait en cas de besoin peut &ecirc;tre pr&eacute;-vascularis&eacute; : il est alors mis sous la peau du patient, sans m&ecirc;me les &icirc;lots pancr&eacute;atiques &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur, afin de laisser les vaisseaux sanguins le parcourir de part en part. Les &icirc;lots pouvant y &ecirc;tre d&eacute;pos&eacute;s ensuite. Il est perm&eacute;able &agrave; l&rsquo;oxyg&egrave;ne, aux nutriments, au glucose et &agrave; l&rsquo;insuline, de sorte que la viabilit&eacute; et le fonctionnement des &icirc;lots soient assur&eacute;s. &Agrave; l&rsquo;inverse, ces poches doivent emp&ecirc;cher l&rsquo;entr&eacute;e des cellules immunitaires. La macro encapsulation reste la voie la plus prometteuse, car elle semble r&eacute;pondre &agrave; tous les besoins et &agrave; toutes les difficult&eacute;s, notamment celle de pouvoir retirer le dispositif rapidement et simplement en cas de besoin.&nbsp;
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Les prochains r&eacute;sultats des essais de l&rsquo;Am&eacute;ricain Vertex usant d&rsquo;une capacit&eacute; de stockage d&rsquo;&icirc;lots &eacute;largie sont tr&egrave;s attendus, y compris pour leurs contenus : des &icirc;lots issus de cellules souches.
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Envie d’un plan “implant” ? La réponse du pancréas bio artificiel

&ldquo;Le contenu des dispositifs [d&rsquo;encapsulation] reste l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment cl&eacute;&rdquo; du futur de la greffe d&rsquo;&icirc;lots, selon la professeure Lablanche. Et c&rsquo;est justement sur cet &eacute;l&eacute;ment que les cellules souches doivent apporter une r&eacute;ponse performante. En mettant fin aux difficult&eacute;s li&eacute;es &agrave; l&rsquo;approvisionnement en &icirc;lots de donneurs, elles doivent garantir une source infinie de cellules b&ecirc;ta et d&rsquo;insuline. Accompagn&eacute;e d&rsquo;une protection immunologique efficace, c&rsquo;est la promesse d&rsquo;un &eacute;largissement de la greffe &agrave; tous les patients diab&eacute;tiques de type 1 dans le futur.
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&ldquo;Deux sources majeures sont aujourd&rsquo;hui identifi&eacute;es afin de pourvoir aux besoins de cellules b&ecirc;ta pancr&eacute;atiques&rdquo;, explique le professeur Thierry Berney, m&eacute;decin‐chef du Service de Transplantation des H&ocirc;pitaux Universitaires de Gen&egrave;ve.&nbsp;
 Les cellules souches embryonnaires d&rsquo;abord, qui proviennent d&rsquo;un stade pr&eacute;coce de formation de l&rsquo;embryon humain, avec une capacit&eacute; naturelle &agrave; s&rsquo;auto-renouveler ind&eacute;finiment et &agrave; pouvoir &ecirc;tre d&eacute;velopp&eacute;e en tout type de cellule. Elles pr&eacute;sentent l&rsquo;avantage d&rsquo;une certaine universalit&eacute; et d&rsquo;un mod&egrave;le de production industrialis&eacute;e tout en soulevant des questions &eacute;thiques sur leur exploitation &agrave; cause de leur origine.
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Les cellules souches pluripotentes induites ensuite, qui sont issues d&rsquo;un pr&eacute;l&egrave;vement cellulaire sur le patient par biopsie. Les cellules r&eacute;cup&eacute;r&eacute;es sont d&eacute;programm&eacute;es puis reprogramm&eacute;es afin de leur assigner la forme et la fonctionnalit&eacute; voulues. Ce mod&egrave;le de production sous-tend une th&eacute;rapie personnalis&eacute;e &agrave; chaque patient et des co&ucirc;ts qui seraient m&eacute;caniquement plus &eacute;lev&eacute;s. Dans ce dernier cas, la question de l&rsquo;auto-immunit&eacute; reste enti&egrave;re puisqu&rsquo;elles proviendraient du patient diab&eacute;tique, avec un risque de r&eacute;cidive.
 
Lib&eacute;ratrice des injections d&rsquo;insuline et de la technologie, la greffe d&rsquo;&icirc;lots a cette capacit&eacute; &agrave; &ecirc;tre r&eacute;jouissante tout en se r&eacute;v&eacute;lant tr&egrave;s (immuno) d&eacute;primante, tant la balance b&eacute;n&eacute;fice-risque ne penche pas encore en sa faveur dans 100 % des cas. L&rsquo;optimisme et l&rsquo;excitation restent toutefois de rigueur lorsqu&rsquo;on observe les derni&egrave;res avanc&eacute;es et les essais cliniques en cours. Leurs r&eacute;sultats devraient &ecirc;tre fondateurs pour les prochaines ann&eacute;es de la recherche et structurants pour une potentielle cure fonctionnelle.
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Cellules souches : le nirvana infini de la greffe d’îlots

Au moins une personne sur deux vivant avec un DT1 a un indice de masse corporelle (IMC) de 25 kg/m² ou plus, définissant a minima un surpoids, ce qui augmente le risque de complications cardiométaboliques et les expose au “double diabète”.

Diabète de type 1 et obésité, qu’est-ce que le “double diabète” ?

Personnes vivant avec un diab&egrave;te de type 1, de type 2 ou population g&eacute;n&eacute;rale, nous sommes tous d&eacute;sormais &eacute;gaux face au surpoids. Sauf que, dans le cas du sujet qui nous occupe - le surpoids et l&rsquo;ob&eacute;sit&eacute; - il n&rsquo;y a pas de quoi se r&eacute;jouir. En effet, si un adulte sur quatre est en exc&egrave;s de poids dans notre pays, ce sont plus particuli&egrave;rement les personnes vivant avec le diab&egrave;te qui en paient le prix fort.&nbsp;
 Une &eacute;tude men&eacute;e sur <a href="../../article/maladies-cardiovasculaires-liees-au-diabete-de-type-1-letude-sfdt1-expliquee">la cohorte fran&ccedil;aise SFDT1</a> d&eacute;voil&eacute;e au congr&egrave;s de la Soci&eacute;t&eacute; Francophone du Diab&egrave;te (Toulouse, 19-22 mars 2024), en t&eacute;moigne : la pr&eacute;valence du surpoids et de l'ob&eacute;sit&eacute; atteint presque 50 %, c&rsquo;est-&agrave;-dire qu&rsquo;une personne sur deux se trouve en exc&egrave;s de poids. Parmi les 2 367 personnes diab&eacute;tiques de type 1 de cette cohorte, 48,9 % &eacute;taient en surpoids ou ob&egrave;ses. Plus pr&eacute;cis&eacute;ment, 30,7 % avaient un IMC entre 25 et 29,9 kg/m&sup2; (d&eacute;finissant le surpoids) et 18,5 % avaient un IMC de 30 kg/m&sup2; ou plus (indiquant l'ob&eacute;sit&eacute;, parfois s&eacute;v&egrave;re). Mais pas question de montrer quiconque du doigt, car on ne fait pas mieux en population g&eacute;n&eacute;rale : 17 % des Fran&ccedil;ais sont ob&egrave;ses, et 43,3 % avaient un IMC d'au moins 25 kg/m&sup2;, selon l&rsquo;enqu&ecirc;te Ob&eacute;pi-Roche 2020 parue en 2023. Nos voisins europ&eacute;ens suivent la m&ecirc;me tendance : <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36531459/" target="_blank" rel="noopener">18 % des adultes atteints de DT1 sont concern&eacute;s par l&rsquo;ob&eacute;sit&eacute; en Espagne</a>. <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33780640/" target="_blank" rel="noopener">Ils sont 17 % en Belgique</a>, et <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30834104/" target="_blank" rel="noopener">15,3 % en Allemagne</a>.

Si on connait bien - et que l&rsquo;on traite plut&ocirc;t bien - le risque cardiovasculaire chez la personne vivant avec un diab&egrave;te de type 2, c&rsquo;est beaucoup moins le cas chez celle avec un diab&egrave;te de type 1. La personne vivant avec un diab&egrave;te de type 1 est tout sauf en surpoids dans l&rsquo;imaginaire collectif, et c&rsquo;est tout le probl&egrave;me. Cette fausse repr&eacute;sentation du diab&egrave;te est tenace, y compris chez les soignants, et est m&ecirc;me un v&eacute;ritable danger car lorsqu&rsquo;on n&rsquo;identifie pas un risque sanitaire, on ne le traite pas.
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<a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28402770/" target="_blank" rel="noopener">Une r&eacute;cente &eacute;tude su&eacute;doise</a> utilisant des donn&eacute;es de registre a constat&eacute; que m&ecirc;me apr&egrave;s ajustement pour les facteurs de risque classiques tels que la pression art&eacute;rielle, le taux de LDL-cholest&eacute;rol, le tabagisme et le taux d'HbA1c, le risque d'infarctus du myocarde restait 82 % plus &eacute;lev&eacute; chez les personnes diab&eacute;tiques de type 1 par rapport &agrave; celui observ&eacute; dans la population g&eacute;n&eacute;rale. C&rsquo;est donc &agrave; ce sur-risque que s&rsquo;ajoute celui conf&eacute;r&eacute; par l&rsquo;exc&egrave;s pond&eacute;ral. Et les personnes diab&eacute;tiques de type 1, nous apprend SFDT1, les d&eacute;cennies passant, ont vu l&rsquo;aiguille de leur p&egrave;se-personne inexorablement tendre vers la droite. C&rsquo;est pourquoi, chez un individu avec un diab&egrave;te de type 1 sur deux, le surpoids et a fortiori l&rsquo;ob&eacute;sit&eacute;, sont durablement install&eacute;s et leur conf&egrave;re un sur-risque de maladies et d'&eacute;v&eacute;nements cardiovasculaires ainsi qu&rsquo;une pr&eacute;valence plus &eacute;lev&eacute;e de r&eacute;tinopathie. Il faut en avoir conscience, l&rsquo;identifier et le prendre en &ldquo;soins&rdquo;.

Vigilance vis-à-vis du risque cardiovasculaire résiduel, même en cas de diabète bien équilibré

Le Dr Laurence Salle, du service Endocrinologie-Diab&eacute;tologie-Maladies M&eacute;taboliques du CHU de Limoges (Inserm U 1094 EpiMaCT IRD U270) et principal auteure de l'&eacute;tude SFDT1, constate &ldquo;une augmentation de l'incidence de l'hypertension art&eacute;rielle et des dyslipid&eacute;mies chez les individus diab&eacute;tiques de type 1 ayant une ob&eacute;sit&eacute;&rdquo;. De plus, l&rsquo;&eacute;quipe a &eacute;valu&eacute; le risque cardiovasculaire &agrave; 5 ans (selon le Steno Type 1 Engine Risk score) et celui-ci augmentait de 3,78 &agrave; 5,26 % &agrave; 5 ans entre les individus diab&eacute;tiques de type 1 de poids normal et ceux souffrant d'ob&eacute;sit&eacute;, et de 7,24 &agrave; 9,93 % &agrave; 10 ans. Par ailleurs, le risque de probl&egrave;mes r&eacute;naux augmente au bout de 5 ans en fonction de la classe d'IMC, passant de 1,15 pour les individus de poids normal &agrave; 1,37 pour les personnes concern&eacute;es par l'ob&eacute;sit&eacute;. En deux mots, le risque cardiovasculaire global augmente avec la classe d'IMC, et ceci n&rsquo;est pas li&eacute; &agrave; une glyc&eacute;mie qui n&rsquo;est pas dans la cible. Comment l&rsquo;expliquer alors ? C&rsquo;est l&agrave; qu&rsquo;appara&icirc;t le concept de &ldquo;double diab&egrave;te&rdquo;, un concept pas si nouveau mais qui commence &agrave; bien s&rsquo;&eacute;toffer <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38092958/" target="_blank" rel="noopener">dans la litt&eacute;rature scientifique</a>.

Quand le surpoids s’invite dans l’équation…

&ldquo;Chez les personnes atteintes de diab&egrave;te de type 1, le risque de maladies cardiovasculaire ne peut &ecirc;tre enti&egrave;rement expliqu&eacute; par des facteurs tels qu&rsquo;une pression art&eacute;rielle ou un taux de cholest&eacute;rol &eacute;lev&eacute;s et l'ob&eacute;sit&eacute;, explique le Dr Salle. Une autre cause importante que nous mettons en avant est la r&eacute;sistance des tissus &agrave; l'insuline, ce qui favorise le d&eacute;veloppement de l'ath&eacute;roscl&eacute;rose, un processus o&ugrave; les art&egrave;res se durcissent et se r&eacute;tr&eacute;cissent en raison de l'accumulation de plaques de cholest&eacute;rol et d'autres substance. Dans le diab&egrave;te de type 1, ce n'est donc pas seulement le manque absolu d'insuline ou la d&eacute;pendance &agrave; celle-ci qui sont importants ; la r&eacute;sistance &agrave; l'insuline joue &eacute;galement un r&ocirc;le majeur, ind&eacute;pendamment du poids corporel.&rdquo; C&rsquo;est ici qu&rsquo;intervient le concept de double diab&egrave;te, <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38092958/" target="_blank" rel="noopener">qui est d&rsquo;ailleurs loin d&rsquo;&ecirc;tre explor&eacute; &agrave; ce jour</a>. Celui-ci met en lumi&egrave;re le fardeau suppl&eacute;mentaire engendr&eacute; par cette r&eacute;sistance &agrave; l'insuline, similaire &agrave; ce qui est bien connu dans le diab&egrave;te de type 2. Autrement dit, l'ob&eacute;sit&eacute; - du fait de cette insulinor&eacute;sistance - accro&icirc;t les risques de complications macro et microvasculaires dans le cadre du diab&egrave;te de type 1, ind&eacute;pendamment du niveau d'HbA1c. &ldquo;Il est indispensable de mieux comprendre l'accroissement du risque cardiovasculaire et des autres complications, notamment microvasculaires, en relation avec l&rsquo;importance de l&rsquo;exc&egrave;s de poids, indique la diab&eacute;tologue Laurence Salle. Ces r&eacute;sultats sugg&egrave;rent fortement un r&ocirc;le de la r&eacute;sistance des tissus de l&rsquo;organisme &agrave; l'insuline li&eacute;e &agrave; l&rsquo;exc&egrave;s pond&eacute;ral dans ces complications, bien que des analyses plus approfondies et notamment multivari&eacute;es soient n&eacute;cessaires pour confirmer cette hypoth&egrave;se.&rdquo;
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Que retenir ? Dans un contexte de diab&egrave;te de type 1 o&ugrave; existe d&eacute;j&agrave; un sur-risque cardiovasculaire, l&rsquo;exc&egrave;s de poids est pourvoyeur d&rsquo;une insulino-r&eacute;sistance qui accro&icirc;t encore ce risque.

Le “double diabète” pourrait expliquer le sur-risque cardiovasculaire en cas de cumul diabète de type 1 et excès pondéral

L’immunologie est la tendance qui paraît vouloir s’imposer aujourd’hui au monde de la diabétologie. En thérapie, elle se veut le frein de la réponse auto-immune et la protectrice des cellules bêta. Quel sera l’impact dans le suivi des patients ?

Votre diabéto devient immunologiste : nouveau look pour votre nouvelle vie ?

La diab&eacute;tologie, cet &eacute;ternel recommencement. Rien de bien nouveau ou presque donc depuis la tendance &ldquo;techno&rdquo; port&eacute;e depuis 10 ans environ par cette industrie globalement moins fast que fashion. &Agrave; grand renfort de capteurs et de pompes, cette tendance a donn&eacute; un nouvel &eacute;lan &agrave; un style vieillissant avec m&ecirc;me une &eacute;volution plus marqu&eacute;e r&eacute;cemment avec les boucles ferm&eacute;es. Mais la saison printemps-&eacute;t&eacute; 2024 apporte un souffle diff&eacute;rent et d&eacute;poussi&egrave;re les codes d&rsquo;une sp&eacute;cialit&eacute; pour laquelle certains s&rsquo;interrogeaient d&eacute;j&agrave; sur l&rsquo;avenir.&nbsp;
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On avait d&rsquo;ailleurs senti le vent tourner fin 2022 avec <a href="../../article/teplizumab-fiche-pratique-dune-revolution">l&rsquo;approbation de la collection teplizumab</a> et en 2023 lors des diff&eacute;rentes diab&egrave;te weeks &agrave; travers le monde : le style traditionnel de la diab&eacute;tologie qui ronronnait depuis 100 ans allait changer de paradigme. La transition des d&eacute;fil&eacute;s vers le dressing de votre diab&eacute;tologue semble &agrave; pr&eacute;sent&nbsp;imminente et in&eacute;vitable : fini l&rsquo;avant-gardisme de quelques-uns, il s&rsquo;agit maintenant de voir un look unique se r&eacute;pandre dans les consultations, en ville comme &agrave; l&rsquo;h&ocirc;pital. Et si tout le monde n&rsquo;est pas pr&ecirc;t &agrave; changer de blouse, difficile de ne pas se laisser convaincre : l&rsquo;immunologie est en vogue et doit permettre de revoir totalement son approche du diab&egrave;te.&nbsp;
 Cette ann&eacute;e, l&rsquo;immunologie se veut donc s&eacute;duction et se porte de mani&egrave;re d&eacute;contract&eacute;e avec deux id&eacute;es-forces devant faire sauter le pas aux plus r&eacute;ticents. C&rsquo;est Roberto Mallone de l&rsquo;Institut Cochin qui souligne d&rsquo;abord la capacit&eacute; d&rsquo;&eacute;volution et d&rsquo;adaptation des diab&eacute;tologues : &ldquo;Vous &ecirc;tes d&eacute;j&agrave; un peu ing&eacute;nieurs aujourd&rsquo;hui, pourquoi ne pas &ecirc;tre un peu immunologistes demain ?&rdquo; rappelant ce virage peu &eacute;vident d&eacute;j&agrave; pris lorsqu&rsquo;il a fallu se plonger dans les manuels de fonctionnement des pompes. Ensuite, le diab&eacute;tologue rassure en prenant l&rsquo;exemple des confr&egrave;res rhumatologues, dont le passage &agrave; une vision immunologique de leur m&eacute;tier les a conduits &agrave; reconsid&eacute;rer les traitements et &agrave; introduire progressivement diff&eacute;rentes immunoth&eacute;rapies depuis plusieurs ann&eacute;es. Alors, apr&egrave;s tout, pourquoi ne pas s&rsquo;inscrire aussi dans ce mouvement ?

Passage à l’immunologie : un costume taillé pour les diabétologues ?

Mais du coup, qu&rsquo;est-ce que cela va changer pour vous, patients ? Eh bien, pas grand-chose directement. Ce qui va &eacute;voluer, c&rsquo;est la mani&egrave;re dont votre praticien va aborder avec vous les options qui se pr&eacute;sentent pour les membres de votre famille. Cela passera par un partage d&rsquo;information sur le consensus scientifique autour de l&rsquo;&eacute;volution de la maladie, et qui doit vous faire consid&eacute;rer <a href="../../article/dossier-diabete-de-type-1-depister-ou-ne-pas-depister-telle-est-la-question">le d&eacute;pistage de vos enfants</a>.
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<h4>Le d&eacute;pistage : l&rsquo;accessoire indispensable et incontournable d&rsquo;une immunologie pr&ecirc;te &agrave; porter</h4>
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En effet, si l&rsquo;immunologie fait son entr&eacute;e dans les salles de consultation, c&rsquo;est accompagn&eacute;e par celui qui va d&eacute;terminer sa possible mobilisation : <a href="../../article/dossier-diabete-de-type-1-depister-ou-ne-pas-depister-telle-est-la-question">le d&eacute;pistage du diab&egrave;te de type 1</a>. C&rsquo;est alors que, d&eacute;roulant les diff&eacute;rents stades de la maladie, votre diab&eacute;to-immunologiste, vous pr&eacute;cisera qu&rsquo;aujourd&rsquo;hui plusieurs moments peuvent &ecirc;tre propices &agrave; l&rsquo;introduction de th&eacute;rapies modificatrices de la maladie. Et cela, particuli&egrave;rement chez ceux qui sont d&eacute;j&agrave; malades sans le savoir et sans sympt&ocirc;mes cliniques.&nbsp;
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Il vous rappellera aussi sans doute que votre stade 3, d&eacute;marr&eacute; avec votre diagnostic clinique, est une &ldquo;&eacute;tape finale d&rsquo;un continuum physiopathologique qui commence bien des ann&eacute;es avant&rdquo;. Autrement dit, &agrave; l&rsquo;heure o&ugrave; l&rsquo;on parle, il n&rsquo;y a pas grand-chose &agrave; faire pour vous, hormis l&rsquo;insulinoth&eacute;rapie.
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C&rsquo;est donc en amont des sympt&ocirc;mes cliniques, au d&eacute;but de la maladie, que les choses pourraient se jouer diff&eacute;remment. Un dosage des auto-anticorps du diab&egrave;te pouvant d&eacute;terminer le stade auquel se trouve ceux chez qui seront faits les pr&eacute;l&egrave;vements sanguins, et ainsi leur niveau de risque d&rsquo;atteindre les stades suivants de la maladie. Le cas &eacute;ch&eacute;ant, c&rsquo;est particuli&egrave;rement du stade 2 et de ses sympt&ocirc;mes pr&eacute;cliniques, &ldquo;premiers signes d&rsquo;une souffrance des cellules b&ecirc;ta pancr&eacute;atiques avec des hyperglyc&eacute;mies transitoires&rdquo; dont il sera question.&nbsp;
 Il ne vous reste qu&rsquo;&agrave; former votre propre opinion et exprimer votre point de vue sur le d&eacute;pistage &agrave; votre diab&eacute;tologue qui devra en tenir compte pour pouvoir vous guider, vous et vos enfants. Roberto Mallone pr&eacute;vient que &ldquo;ce choix personnel doit &ecirc;tre respect&eacute; et accompagn&eacute;&rdquo; et rappelle que le &ldquo;devoir d&eacute;ontologique des diab&eacute;tologues va n&eacute;cessairement les amener &agrave; informer les familles de l&rsquo;existence du d&eacute;pistage&rdquo;. &ldquo;Ce n&rsquo;est pas &eacute;thique de ne pas en parler quand un parent diab&eacute;tique a des enfants&rdquo; pr&eacute;cise la professeure en immunologie et diab&eacute;tologie de l&rsquo;h&ocirc;pital Necker, <a href="../../article/lucienne-chatenoud-diabetique-de-type-1-vos-enfants-peuvent-beneficier-de-la-premiere-immunotherapie-pour-retarder-linsulinotherapie">Lucienne Chatenoud</a>, dans une autre session de la SFD.
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<h4 dir="ltr">L&rsquo;immunologie, ce style pas toujours simple &agrave; assumer pour votre diab&eacute;tologue</h4>
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&ldquo;Informer et r&eacute;pondre aux questionnements, annoncer et interpr&eacute;ter les r&eacute;sultats d&rsquo;un d&eacute;pistage positif, prendre en charge le suivi des personnes aux stades 1 et 2&rdquo; voil&agrave; le tableau &ldquo;anxiog&egrave;ne&rdquo; dress&eacute; par Roberto Mallone quand il aborde la pratique immunologique r&eacute;elle dans les cabinets de consultation. S&rsquo;il faut rassurer les diab&eacute;tologues sur ce point, gageons que la balance de l&rsquo;anxi&eacute;t&eacute; penchera toujours plus du c&ocirc;t&eacute; des patients.&nbsp;
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Face &agrave; cela, le discours de votre diab&eacute;tologue va devenir plus proactif. En engageant le dialogue sur le d&eacute;pistage notamment, les diab&eacute;tologues doivent trouver une position plus confortable, afin d&rsquo;accompagner plus sereinement ceux qui d&eacute;cideront alors d&rsquo;emprunter cette voie. C&rsquo;est aussi l&rsquo;information quant au risque de d&eacute;veloppement de la maladie qui se fera davantage pr&eacute;sente en consultation, rappelant au passage qu&rsquo;il est &ldquo;10 &agrave; 20 fois sup&eacute;rieur &agrave; la population g&eacute;n&eacute;rale&rdquo;. Par exemple, un enfant dont la m&egrave;re est diab&eacute;tique de type 1 aura 4 % de risque de devenir diab&eacute;tique &agrave; son tour, et 8 % si c&rsquo;est son p&egrave;re.&nbsp;
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Roberto Mallone insiste alors sur l&rsquo;importance d&rsquo;informer sur les limites du d&eacute;pistage et d'interroger le stress psychologique qu&rsquo;il induit. M&ecirc;me s&rsquo;il pond&egrave;re en pr&eacute;cisant que ce stress &ldquo;se normalise au bout de 12 mois pour atteindre le m&ecirc;me niveau que celui mesur&eacute; pour un d&eacute;pistage n&eacute;gatif&rdquo; d&rsquo;apr&egrave;s <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31990315/" target="_blank" rel="noopener">l&rsquo;&eacute;tude allemande FRIDA</a> sur le sujet. Le diab&eacute;tologue a aussi pour devoir de vous rappeler le niveau de fiabilit&eacute; des d&eacute;pistages. Prenant l&rsquo;exemple d&rsquo;un test positif pour un auto-anticorps seulement, Roberto Mallone pr&eacute;cise &ldquo;qu&rsquo;un tiers de ces r&eacute;sultats peuvent &ecirc;tre des faux positifs, un tiers des positivit&eacute;s transitoires et un tiers, des positivit&eacute;s permanentes&rdquo;. Une donn&eacute;e d&rsquo;importance &agrave; vous communiquer, et qui implique un tr&egrave;s haut niveau de qualit&eacute; dans l&rsquo;ex&eacute;cution du dosage des &eacute;chantillons. Le chercheur de l&rsquo;Institut Cochin, praticien clinique lui-m&ecirc;me, exhorte aussi &agrave; communiquer sur les avantages d&rsquo;une d&eacute;marche de d&eacute;pistage, qui se r&eacute;v&egrave;le d&rsquo;ailleurs &ldquo;n&eacute;gatif dans 95 % des cas chez les apparent&eacute;s&rdquo;.&nbsp;
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Quand le d&eacute;pistage se r&eacute;v&egrave;le positif, le diab&eacute;tologue tiendra compte d&rsquo;une grille d&rsquo;orientation pronostique afin de pouvoir anticiper dans sa pr&eacute;sentation, ce que cela implique pour vous pour la suite. Par exemple, le tr&egrave;s jeune &acirc;ge de votre enfant, de m&ecirc;me que <a href="../../article/diabete-de-type-1-et-obesite-quest-ce-que-le-double-diabete">son ob&eacute;sit&eacute;</a> ou encore la typologie d&rsquo;auto-anticorps d&eacute;cel&eacute;s, vont augmenter son risque de d&eacute;velopper le diab&egrave;te de type 1.&nbsp;
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Si un seul auto-anticorps est positif au d&eacute;pistage, le diab&eacute;tologue aura plusieurs messages cl&eacute;s &agrave; vous relayer. Parmi ces messages, la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;un d&eacute;pistage de confirmation, d&rsquo;informer sur le risque faible de progression vers le diab&egrave;te de type 1 (qui est de 15 % &agrave; 10 ans). Mais un suivi minimum s&rsquo;impose toutefois. Selon l&rsquo;&acirc;ge de votre enfant, une fr&eacute;quence plus ou moins &eacute;lev&eacute;e des contr&ocirc;les sur ses auto-anticorps pr&eacute;sents, dont de potentiels nouveaux anticorps, sa glyc&eacute;mie et son h&eacute;moglobine glyqu&eacute;e, seront surveill&eacute;s.&nbsp;
 Avec deux auto-anticorps d&eacute;pist&eacute;s, une phase pr&eacute;clinique de la maladie sera alors d&eacute;clar&eacute;e, avec son &ldquo;risque significatif de progression vers le diagnostic clinique du diab&egrave;te de type 1&rdquo;. Votre enfant se verra proposer un suivi sp&eacute;cifique permettant de d&eacute;finir s&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;un stade 1 ou d&rsquo;un stade 2 du d&eacute;veloppement de la maladie, avec le contr&ocirc;le de la glyc&eacute;mie &agrave; jeun et l&rsquo;HbA1c notamment. Il acc&egrave;dera alors &agrave; un cursus d&rsquo;&eacute;ducation th&eacute;rapeutique et &agrave; un suivi psychologique.

Total look immunologue : ce qui va changer dans le discours de votre diabétologue en consultation

S&rsquo;il rappelle le r&ocirc;le du d&eacute;pistage dans la &ldquo;pr&eacute;vention de l&rsquo;acidoc&eacute;tose [et l&rsquo;impact de celle-ci] dans la d&eacute;gradation du contr&ocirc;le glyc&eacute;mique et ses complications &agrave; long terme&rdquo;, Roberto Mallone indique aussi qu&rsquo;un d&eacute;pistage du stade 2 ouvre un acc&egrave;s aux nouvelles et futures immunoth&eacute;rapies. Et c&rsquo;est alors que <a href="../../article/depistage-du-diabete-de-type-1-et-teplizumab-destins-croises">le teplizumab</a> fera son entr&eacute;e dans votre discussion.&nbsp;
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Pour les plus curieux du fonctionnement du syst&egrave;me immunitaire, il faudra peut-&ecirc;tre se pr&eacute;parer &agrave; une formation acc&eacute;l&eacute;r&eacute;e sur l&rsquo;implication des lymphocytes T dans la destruction des cellules b&ecirc;ta. Vous entendrez sans doute parler des r&eacute;cepteurs de l&rsquo;antig&egrave;ne de ces lymphocytes qui leur permettent de s&rsquo;ancrer aux cellules productrices d&rsquo;insuline. Le teplizumab en tant qu&rsquo;anticorps anti-CD3 cible ces r&eacute;cepteurs et freine l&rsquo;attaque auto-immune.
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Sur ce point, la professeure Lucienne Chatenoud ajoute que &ldquo;les anticorps anti-CD3 ne sont pas de l&rsquo;immunosuppression. L&rsquo;immunit&eacute; des patients n&rsquo;est pas compromise. Le teplizumab fonctionne quand les lymphocytes T sont activ&eacute;s vis-&agrave;-vis des cellules pr&eacute;sentant l&rsquo;antig&egrave;ne et pouvant d&eacute;truire la cellule b&ecirc;ta [et pas avant]. [Les anti-CD3] induisent une tol&eacute;rance immunitaire&rdquo;. Voil&agrave; qui pourrait constituer le volet technique devant survenir dans vos futurs rendez-vous en diab&eacute;tologie.
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Votre diab&eacute;tologue pourra alors au besoin vous expliquer le sch&eacute;ma de traitement de ce m&eacute;dicament qui n&rsquo;est pas encore approuv&eacute; en Europe et encore moins par la Haute Autorit&eacute; de Sant&eacute; fran&ccedil;aise ni rembours&eacute; par la S&eacute;curit&eacute; sociale. Mais certains pourraient profiter &ldquo;d&rsquo;un acc&egrave;s compassionnel&rdquo; au traitement pour peu qu&rsquo;ils soient &acirc;g&eacute;s d&rsquo;au moins huit ans et qu&rsquo;ils aient atteint le stade 2 de la maladie. 
Votre diab&eacute;tologue devra alors &ecirc;tre transparent et honn&ecirc;te et vous indiquer que si ce &ldquo;traitement est approuv&eacute; aux &Eacute;tats-Unis, il est perfectible&rdquo; et s&rsquo;il peut &ldquo;retarder le diagnostic clinique de 30 mois, ce n&rsquo;est pas encore un traitement de pr&eacute;vention&rdquo;. Il n&rsquo;emp&ecirc;che pas d&rsquo;avoir finalement un diab&egrave;te de type 1.

Immunothérapies : les codes de la tendance à connaître

Mais pour Lucienne Chatenoud comme pour Roberto Mallone, &ldquo;cette immunoth&eacute;rapie va ouvrir les vannes pour d&rsquo;autres immunoth&eacute;rapies&rdquo;. Plusieurs traitements immunomodulateurs comme le teplizumab, sont dans les tuyaux. Les scientifiques comptent par exemple sur le Golimumab et son action anti-TNF alpha sur les cellules T, sur l&rsquo;anti-CD20 Rituximab, ou encore l&rsquo;ATG anti-thymocyte, etc. En parall&egrave;le, des mol&eacute;cules b&ecirc;ta protectrices, et d&rsquo;autres combinant cet effet avec l&rsquo;immunomodulation, sont aussi test&eacute;es. Une preuve de plus que l&rsquo;immunologie compte bien s&rsquo;inscrire &agrave; long terme dans le paysage du diab&egrave;te et n&rsquo;est pas qu&rsquo;un effet de mode.&nbsp;
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La diab&eacute;tologie s&rsquo;oriente donc vers de nouveaux podiums avec une r&eacute;flexion d&eacute;j&agrave; avanc&eacute;e quant &agrave; l&rsquo;organisation d&rsquo;un parcours de soins courant plus immuno-friendly. Du d&eacute;pistage du diab&egrave;te de type 1 aux intraveineuses des immunoth&eacute;rapies, c&rsquo;est tout le monde de la sant&eacute; qui serait mis en branle, dans les cabinets lib&eacute;raux comme dans les centres hospitaliers : un passage de la haute-couture au pr&ecirc;t-&agrave;-porter est bien programm&eacute; pour l&rsquo;immunologie dans le diab&egrave;te.&nbsp;
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Reste &agrave; voir si tous les patients et leurs enfants voudront s&rsquo;inscrire dans cette mouvance. Comme souvent, avant de se d&eacute;cider &ldquo;il faut le voir port&eacute;&rdquo; : pour une fois, on pr&eacute;f&eacute;rera peut-&ecirc;tre le voir d&rsquo;abord sur les autres avant de passer soi-m&ecirc;me en cabine d&rsquo;essayage.
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