Dextro recherche facteur à l'autre bout du monde.
Chaque année, autour de la mi-avril, les Birmans célèbrent Thingyan, leur fête nationale. Avec deux Allemands, nous avons profité de ces quelques jours fériés communs au pays entier pour partir faire un trek au bord de l'État Shan, entre Kalaw et le Lac Inle. Cela faisait plus de six mois que je travaillais là-bas, en Birmanie. Mon bout du monde rien qu’à moi - et cinquante millions de personnes - où je grandissais mieux que jamais. Et c’est à ce moment-là, au milieu des collines shan et de leurs paysages colorés, que mon lecteur de glycémie a choisi de me lâcher.
Dextro passion yoyo
Nous devions marcher deux jours à travers l'État Shan, jusqu’au plus grand lac du pays, avec une halte d’une nuit dans un monastère bouddhiste. Nous étions en fin de saison sèche, proches de la saison des pluies, une des périodes les plus chaudes de l’année. Dans l’après-midi du premier jour, voulant vérifier si je n’étais ni trop basse ni trop haute avant une grosse montée, je découvre que je suis en hypoglycémie. Aussitôt, branle-bas de combat, sucre, barre de céréales, il faut tenir le coup. Ce n’est qu’en haut, essoufflée, essorée, que je m’étonne : je ne me sens pas du tout à 0,49. Je vérifie de nouveau, cette fois je suis à plus de 4. Diantre, ça n’a pas les mêmes conséquences !
Mon lecteur n’avait pas dû apprécier la marche en plein soleil birman. La chaleur, l’humidité, l’épaisseur de la nuit, la moiteur du jour, ces six derniers mois, et son vieil âge de machine par-dessus tout, n’aidaient sans doute pas. Ou bien le pays lui montait à la tête, lui aussi. Je pouvais difficilement lui en vouloir, nous étions deux, déboussolés, étourdis, amoureux de cette terre étrangère.
crédit : Palma de Toldi
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