Entretien avec Vanessa Gauthier : le diabète de type 1 à l'écran.
Avec "Pour quelques barres de chocolat", elle bouleversait la diabetosphere en 2016. Vanessa Gauthier revient avec le portrait des comédiennes Rébecca Stella et Avela Guilloux dans "Les Mères Veilleuses", en salle à travers la France et disponible en DVD et VOD depuis le 1er novembre 2022. De son premier long métrage à la création de sa société de production, la réalisatrice revient sur son parcours, ses projets et nous livre les coulisses de son deuxième film.
Glucose toujours : Comment s’est passée ta première expérience en tant qu’autrice et réalisatrice avec Pour quelques barres de chocolat ?
Vanessa Gauthier : J’avais ce titre en tête pour commencer. Avant même de savoir où je vais, j’ai les titres de tous mes films. Il vient du livre Pour une barre de chocolat écrit par John Branfield sur le vécu d’une petite fille diabétique. Ma sœur me l’avait offert quand j’étais petite. J’ai adoré ce livre et je suis fan de chocolat, alors une barre ne me suffisait pas; il m’en fallait plusieurs (rires). Les producteurs voulaient que je change le titre pour qu’il y ait des mots forts et explicites comme « maladie » ou « diabète » mais j’ai tenu tête pour le garder tel quel. Ils voulaient aussi des scènes à l’hôpital, idéalement à l’annonce du diagnostic, mais ce n’était pas du tout mon projet.
À l’adolescence, mon diabétologue était le professeur Robert. Il était le président de l’association Aide aux Jeunes Diabétiques à l’époque. Il fait partie des gens qui m’ont poussée à faire le film. Grâce à lui, j’ai pu participer aux ateliers d’éducation thérapeutique avec des parents et des enfants à Paris. Je m’imprégnais de l’univers, tout en restant silencieuse car je ne pouvais pas intervenir.
Je suis partie quinze jours avec mon équipe dans une colonie de l’AJD. On a vécu avec les enfants et on faisait vraiment partie de leur quotidien. On mangeait ensemble à la cantine et parfois on posait la caméra pour faire une partie de basket. Ils nous ont très vite accepté et cela à contribuer à créer ce lien entre nous. Ils ont adoré participer au film.
Mon message a toujours voulu être positif. Le philosophe Gilles Deleuze disait que « la maladie exile le sentiment de la vie ». Dans le documentaire, je montre qu’ils sont enfants avant d’être diabétiques. Et ils arrivent très bien à gérer leur diabète. Ils sont même très sérieux. Il y a une gravité bouleversante dans leur discours, mais ils restent des enfants après tout. Je ne voulais surtout pas un film plombant ni dramatique, à l’hôpital par exemple. Et on retrouve cette positivité dans Génération Type 1.
Cette mini série sur YouTube est géniale et répond à beaucoup de questions que des jeunes pourraient se poser. Y’aura-t-il d’autres saisons ?
On riait tellement sur les tournages. C’était une expérience formidable et c’était très formateur. J’ai récemment travaillé sur le doublage de la série en plusieurs langues dans le cadre d’un nouveau projet et cela donne une nouvelle vie à Génération Type 1.
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