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Immunology of Diabetes Society : l’essentiel des 26 et 27 mai 2023.

Il reste encore quelques marches à monter avant la guérison du diabète de type 1. Sur le chemin, arrêtons-nous sur 4 essais cliniques qui testent différents médicaments pour retarder l’apparition ou ralentir les effets du diabète de type 1. Parce qu’il n’y a pas que le teplizumab sur la planète diabète ! La pluralité des traitements fait la force de la prévention. Et aussi de la cure.

Immunology of Diabetes Society : l’essentiel des 26 et 27 mai 2023.
Clap de fin de l'Immunology of Diabetes Society 2023.
  • PRV-101, l’odyssée d’un vaccin préventif.

    Les phases d’un essai clinique, c’est un peu comme les épisodes d’une saga sur grand écran. Il y a de l’attente, de l’action, des retournements de situation et parfois des déceptions entre les différentes phases. Évidemment, quand cela se produit au premier épisode, les auteurs doivent revoir leur script. 

     

    Le deuxième volet de la saga du candidat-vaccin PRV-101 de Provention Bio cherche à inactiver les coxsackievirus de type B.

     

    Pour mieux comprendre l’intrigue du PRV-101, le professeur Pere Santamaria de Proventio Bio nous rappelle que “les coxsackievirus comptent parmi les virus les plus répandus. S’ils provoquent des maux généralement bénins, ils peuvent entraîner des maladies infectieuses aiguës, parfois mortelles chez les nouveau-nés. Par ailleurs, l'infection par le virus coxsackie B est aujourd'hui considérée comme un déclencheur clé de l'auto-immunité, y compris du DT1”.

     

    Entre administrations des trois doses et groupe de contrôle sous placébo, la trame s’est déroulée sans encombre jusqu’au dénouement d’une phase II aux accents positifs : des résultats durables six mois après la dernière dose inoculée (pour la dose la plus forte), et un essai qui confirme la génération d’anticorps capables de combattre efficacement le virus sous ses différents variants. 

     

    Il faudra attendre l’épisode III de l’essai pour savoir si une diffusion plus large de l’œuvre scientifique est envisageable. Nous pourrons alors voir, dans plusieurs années, si cette réalisation au parti pris préventif aura vraiment marqué une génération de spectateurs en réduisant le nombre des diagnostics du diabète de type 1.

     

  • Baricitinib à destination des nouveaux diagnostics du DT1 : l’art de maintenir l’attention des pancréas.

    Le Baricitinib fait son entrée au box-office des traitements pour les personnes nouvellement diagnostiquées avec un DT1 avec un essai clinique australien. Celui-ci permet de couper le son des cytokines, ces protéines importantes dans la réponse immunitaire. Déjà utilisé pour traiter d’autres maladies auto-immunes, le baricitinib monte les marches du festival DT1, pour sa deuxième phase consécutive.

     

    Après 48 semaines, le Barcitinib semble préserver les cellules bêta des volontaires, réduire les doses d’insuline, baisser l’hémoglobine glyquée et augmenter le temps dans la cible. 

     

    Le professeur australien John Wentworth commente : “Nous avons encore beaucoup à faire ! Nous devons tester le traitement sur une plus longue durée. Et si nous pouvons effectivement préserver les cellules bêta, nous pourrons démontrer aux autorités que la prévention a du sens”. Il faudra pour cela confirmer les résultats à d’autres étapes de la maladie (avant et après le diagnostic), et combiner le Baricitinib avec d’autres molécules. Il faudra aussi s’intéresser aux cellules bêta des plus jeunes. Tout un programme !

     

  • Lactococcus Lactis et teplizumab : c’est fromage et dessert au buffet du festival de l’immunologie.

    Quand toutes les stars de l’immunologie du diabète sont rassemblées pour partager leur travail, on présume que les petits fours seront à la hauteur de la qualité des intervenants. Les véganes s’en plaindront sans doute car c’est bien une bactérie issue du fromage qui a été utilisée dans un essai clinique alléchant en Belgique

     

    La recette est relativement simple ! Les chercheurs ont cherché à exploiter l’intestin pour restaurer la tolérance qui permettrait de freiner l’action des cellules immunitaires et laisser alors le pancréas un peu en paix. Les chercheurs ont génétiquement modifié la bactérie lactococcus lactis et en ont fait une pilule à avaler. Il n’y avait plus qu’à attendre une action localisée de la thérapie au niveau des muqueuses. 

     

    L’histoire ne dit pas si les adultes et adolescents de l’essai se sont régalés, en revanche, la thérapie a passé les tests de sécurité. Les résultats obtenus en termes d’action sur les symptômes du diabète de type 1 sont encourageants. Chantal Mathieu, impliquée sur l’essai, précise “le niveau de peptide-c a été conservé après huit semaines et le traitement sur l’être humain est venu confirmer le retour d’une tolérance qui avait été déjà observée chez la souris”. De nouvelles expérimentations sur la base de cette thérapie sont envisagées.

     

  • L'interleukine-2 dans l’étude DIABIL-2 pour faire attendre l’apparition du diabète de type 1.

    L'interleukine-2 (IL-2) à faible dose peut-elle empêcher la destruction des cellules bêta ? Cette molécule est étudiée depuis plusieurs années par l’immunologiste français David Klatzmann pour prévenir et retarder l’apparition du DT1. Bonne nouvelle, l’IL-2 peut prévenir et guérir le DT1 chez les souris. Elles en ont de la chance ! Mais chez les humains…

     

    L'interleukine-2 est une molécule que nous produisons naturellement. À très faible dose, l’IL-2 peut stimuler et rétablir le système immunitaire. Ça a marché pour la vascularites, une complication auto-immune de l’hépatite C. Mais pour le diabète de type 1, c’est un peu plus compliqué. L’essai clinique DIABIL-2 n’a pas eu le résultat escompté. “La molécule n’a eu aucun effet sur les 140 patients de l’essai clinique”, regrette Klatzmann à notre micro. Mais l’immunologiste ne baisse pas les bras. “Dans un nouvel essai, DIAREP-2, j'attaque les cellules T avec de la ciclosporine, un immunosuppresseur puissant, pendant deux mois pour calmer le système, puis j’utilise l’IL-2 pour ramener une balance immunitaire.” Une scène de baston puis une scène de réconciliation, c’est ça le secret d’un film à succès. 

     

    L’objectif final de Klatzmann est de prévenir le diabète. “Pour moi, l’IL-2 est à l’origine du diabète. Si on est capable d’identifier les populations à risque, une injection d’IL-2 tous les 15 jours permettrait de maintenir ses cellules T plus actives”.

     

  • L’immunologiste Bart Roep : le disRoeptif.

    Les patients l’adorent, les chercheurs le redoutent, l’immunologiste et showman Bart Roep n’a pas peur dire qu’il va guérir le diabète de type 1. Il nous explique en vidéo comment le système immunitaire des personnes DT1 le fascine.

  • Immunology of Diabetes Society 2023 : clap de fin.

    Du 23 au 27 mai, nous avons essayé de balayer les grands sujets de l'immunologie de 2023 à travers des articles récapitulatifs quotidiens et des interviews en vidéo

     

    En résumé : 

     

    - Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune dont le commencement s’établit bien avant le diagnostic qui est une étape tardive.

    - L'objectif de l'immunologie est de réussir à traiter le diabète de type 1 avant le diagnostic.

    - Les très nombreuses idées et essais de traitement ne sont pas de la dispersion scientifique mais la constitution d'un éventail de solutions pour guérir le diabète à toutes les étapes possibles et dans toutes les configurations possibles : âge, diagnostiqué ou pas, typologie des infections, des anticorps, etc.

     

    Pas de lauréat pour le Pancréas d’Or du Festival de Pannes cette année mais on récompenserait bien plusieurs Espoirs Immunologistes de l’Année pour leur rôle dans la cure du diabète de type 1. On vit des temps excitants pour la recherche sur le DT1. On sait et on peut déjà agir de nombreuses manières sur les cellules bêta et le système immunitaire mais on ne sait pas quand le diabète de type 1 sera définitivement guéri. Ce qui ressort de nos discussions avec les acteurs du diabète, Roberto Mallone, Mark Atkinson, Bart Roep, Andrea Schietinger, Lucienne Chatenoud, Chantal Mathieu, David Klatzmann, Maran Rewers, Leonard Harrison … (oui ! on en a rencontré des personnes sur le tapis bleu du diabète !) c’est que nous sommes en train de vivre un changement. Cela se ressent dans le contenu des programmes des congrès scientifiques et dans les essais cliniques en cours et futurs. Et qu’il y ait un Pancréas d’Or ou pas à la fin du long-métrage, chez Glucose toujours, il nous semble important de transmettre les différentes scènes du film de la guérison du DT1. Tout comme vous, on veut le clap de fin. Et surtout, on veut avoir accès au script ! 



    C’est une fin de congrès pour Glucose toujours !




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