Immunology of Diabetes Society : l’essentiel du 25 mai 2023.
Les pancréas en l’air ! Dans l'arrestation du diabète de type 1, les suspects viraux sont gardés à vue par les chercheurs de l’Immunology of Diabetes Society ce 25 mai. En bolus, un détour par la case cancer.
Le diabète de type 1 et le cancer partagent la même cellule.
Du point de vue de l’immunité, le diabète de type 1 et le cancer ont deux motifs opératoires opposés. Dans le premier, les cellules T attaquent les cellules bêta, dans le second, les cellules T faiblissent et sont incapables de mettre hors d’état de nuire les tumeurs cancéreuses.
En vidéo : l’immunologiste Andrea Schietinger nous explique comment les cellules auto-immunes du diabète de type 1 permettent de mieux comprendre l’auto-immunité du cancer. Même dans la maladie, il faut partager la cellule.
Le diabète de type 1 derrière les barreaux des virus.
Qu’est-ce qui déclenche le diabète de type 1 ? La réponse à cette question se situe au croisement entre les prédispositions génétiques et les facteurs environnementaux comme les virus. Face à cette combinaison, c’est toute la machine des anticorps qui se met en branle et les cellules productrices d’insuline en font les frais. C’est l’une des hypothèses les plus largement partagées par les chercheurs qui se sont alors intéressés de près aux différents virus tels que le covid-19 ou les coxsackievirus.
La pandémie de Covid-19 inculpée pour le déclenchement de l’auto-immunité.
Si la grippe H1N1 ou le coxsackievirus CVB4 ont un lien potentiel avec le développement d’une auto-immunité pancréatique, il semble que le covid-19 puisse être ajouté à la liste des suspects.
Pendant la pandémie, une étude incluant plus de 1 000 enfants en bas âge et génétiquement à risque de déclarer un diabète de type 1 a permis de confirmer l’importance du rôle joué par ces virus. Précisant la teneur de cette étude, Marija Lugar de l’Université technique de Dresde rappelle que la pandémie s’est caractérisée par “une forte diminution des infections virales les plus communes”, remplacées par le SARS-CoV-2. Mais ce remplacement n’a pas pour autant fait faiblir la proportion des cas d’auto-immunité ou de diagnostic d’un diabète de type 1. Ils étaient d’ailleurs plus représentés chez les enfants d’un an et demi participants à l’étude. Cela a permis de venir conforter l’hypothèse selon laquelle les virus qu’on peut retrouver dans les îlots de Langerhans augmentent le risque de déclencher une auto-immunité pancréatique.
Enterovirus : un vaccin pour une libération conditionnelle du diabète de type 1 ?
Largement retrouvés au niveau des îlots pancréatiques, les entérovirus comptent parmi les virus les plus communs, mais aussi parmi les déclencheurs les plus probables d’une auto-immunité néfaste pour les cellules productrices d’insuline. S’ils sont tous suspects, il y a tout intérêt à savoir précisément parmi les très nombreuses variétés de ces virus quelles sont celles qui seraient les réelles coupables d’une auto-immunité.
C’est ce à quoi s’est intéressée une équipe de l’Université de Tampere en Finlande.
La visée est claire : connaître l’identité exacte du virus permettrait de développer un vaccin pouvant prévenir l’infection, mais potentiellement aussi prévenir l’apparition de l’auto-immunité et du diagnostic du diabète.
Après étude de nombreux échantillons, les conclusions laissent penser que ce sont les entérovirus de type B qui se retrouvent le plus souvent au sein des cellules pancréatiques. Aurions-nous un gagnant ? Pour le savoir, il reste “à mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent la relation entre ces entérovirus et la destruction des cellules bêta” précise la chercheuse Jutta Laiho qui plaidait son étude aujourd’hui.
