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Insuline trop chère : des militants des 4 continents ont levé le poing contre les prix exorbitants.

“Insuline pour tous, insuline pour tous !” scandaient les militants sur le parvis de Notre Dame à Paris samedi dernier. Et ils n’étaient pas seuls. D’Islamabad à Indianapolis en passant par Washington D.C et Delhi en Inde, des centaines de personnes vivant avec un diabète se sont ralliées à l’appel lancé par l’organisation T1International. Elles sont descendues dans les rues pour demander aux trois producteurs d’insuline majeurs, Eli Lilly, Novo Nordisk et Sanofi, de baisser les coûts de leurs insulines.

Insuline trop chère : des militants des 4 continents ont levé le poing contre les prix exorbitants.
Des patients militent sur le parvis de Notre Dame à Paris / Diabète et Méchant.
  • Nous ne pouvons accepter un monde dans lequel les personnes vivant avec un diabète doivent surmonter des obstacles financiers pour rester en vie” s’est exprimée Elizabeth Pfiester, figure de proue du mouvement #insulin4all (insuline pour tous en français), dans un communiqué de presse. 

     

    En France, une première manifestation devant le siège de Sanofi, avenue de la Grande Armée, avait eu lieu en 2020. Elle était menée par l’association Diabète et Méchant, son président, l’artiste et militant diabétique de type 1 (DT1), Bertrand Burgalat, et sa secrétaire générale, la journaliste et scénariste Ana Waalder.

     

    Cette fois-ci, c’est dans l’amphithéâtre de l’hôpital de L’Hôtel Dieu, à deux pas de la cathédrale Notre Dame qu’a eu lieu le rassemblement samedi 16 mars. Une cinquantaine de personnes ont participé à la journée d’action lors de laquelle des intervenants de tous horizons ont discuté des enjeux du diabète. Étaient présents la journaliste Rozenn Le Saint, les diabétologues Claude Colas et Marc Popelier, le chercheur Raphäel Scharfmann et le militant et sportif Hakaroa Vallée, pour n’en citer que quelques-uns.

     

    Des militants américains devant le Capitole à Washington D.C brandissent des banderoles. Sur l'une d'elles, on peut lire "l'accès à l'insuline est un droit humain"./T1International
    Des militants américains devant le Capitole à Washington D.C brandissent des banderoles. Sur l'une d'elles, on peut lire "l'accès à l'insuline est un droit humain"./T1International
  • A 6 000 kilomètres de là, sur la place du Capitole et à quelques pas de la Maison Blanche, des militants américains ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire “l’accès à l’insuline est un droit humain”. Dans l’Indiana, Desi Rybolt s’est mobilisée pour son frère, décédé faute d’accès à l’insuline. Pendant encore combien d’années verra-t-on des vies interrompues prématurément par la soif de profits des labos ? C’est bien en ces termes que la question se doit d’être posée. 1,3 million de personnes vivant avec un diabète aux États-Unis rationnent leur insuline ou retardent son achat en raison de son coût élevé.

    A Indianapolis, les militants ont manifesté devant les bureaux d'Eli Lilly./T1International.
    A Indianapolis, les militants ont manifesté devant les bureaux d'Eli Lilly./T1International.
  • Au Pakistan, Sana Ajmal a manifesté pour alerter sur les tensions d’approvisionnement et les pénuries d’insuline dans son pays. L’an dernier, trois pénuries d’insuline, causées par la dévaluation de la roupie pakistanaise et contraignant les producteurs d’insuline à augmenter leur prix, ont gravement mis en danger la vie d’une centaine de milliers de pakistanais DT1

     

    Retour dans la capitale française. La journée d’action se termine avec un hommage à Téo Laverre, un jeune homme de 26 ans décédé en 2023 d’une acidocétose, et sans doute, comme le suggère Bertrand Burgalat, “de découragement”. Oui, on meurt aussi du diabète de type 1 en France. 

     

    Alors que le congrès de la Société Francophone du Diabète ouvre ses portes mardi 19 mars autour des boucles fermées hybrides, du teplizumab et des insulines ultra-rapides, rappelons que les prix pratiqués par les laboratoires sont encore si élevés qu’une personne sur deux vivant avec un diabète ne peut s’injecter de l’insuline quotidiennement, même dans les pays à revenu élevé. D’ailleurs, l’un des objectifs de T1International est de réussir à imposer aux laboratoires des prix plafonnés à 5 % du budget mensuel d’une personne, quel que soit son pays. Une utopie qui aurait toutes les chances d’aboutir si les politiques s’emparent du sujet.

     

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