Le diabète est politique. Oui, mais comment ? Trois questions à Bertrand Burgalat.
A l'occasion de la diffusion du film “Diabète, une addition salée” sur La Chaîne Parlementaire ce mercredi 19 octobre à 20h30, nous avons interrogé le musicien et activiste Bertrand Burgalat sur le lien entre le diabète et la politique. Entre des laboratoires qui prennent les patients pour des clients, des médecins qui reprendraient bien du dessert et des autorités de santé à côté de la plaque de cuisson, on n’est pas sorti de l’auberge. Le film est une adaptation de son livre “Diabétiquement vôtre” et met les pieds dans le plat en enquêtant sur le diabète et les enjeux qui l’entourent. Le documentaire sera suivi d’un débat animé par Jean-Pierre Gratien, avec le diabétologue Fabrice Bonnet, Pauline Londeix de l’Observatoire de la Transparence dans les Politiques du Médicament et Bertrand Burgalat de l’association Diabète et Méchant.
Glucose toujours : Quel est le rapport entre le diabète et la politique ?
Bertrand Burgalat : Le diabète est un miroir de nos sociétés. Les questions qu’il soulève, qu’elles soient économiques ou sanitaires, sont politiques, mais pas au sens partisan ou idéologique car elles ne cadrent avec aucune grille de lecture préétablie. Ainsi, le fait que la moitié des diabétiques insulinodépendants de la planète n’aient pas accès à l’insuline et soient ainsi condamnés à mort en raison des marges injustifiées (entre 1000 et 3000 %) pratiquées par trois groupes ne vient pas d’un excès de libéralisme mais de l’absence de concurrence. Dans le monde du diabète, les libéraux ont tendance à vivre de l’argent public, et les étatistes comme le Professeur Grimaldi, de l’argent privé. Il me paraît vain, et un peu facile de vitupérer contre les “multinationales” ou “Big Pharma”, ou d’exiger plus d’argent pour la médecine si on ne se demande pas où va cet argent. On ne peut pas regarder le désastre actuel de la santé publique en France, qui pourtant occupe une des parts du PIB les plus élevées au monde, et le manque de moyens de certains services et personnels, sans le relier au surcoût de certains traitements, au prix exorbitant des pompes à insuline ou aux sommes considérables versées par les industriels à certains mandarins de l’hôpital public. L’économie mixte est trop souvent synonyme de connivence.
On ne peut pas regarder le désastre actuel de la santé publique en France et le manque de moyens de certains services et personnels sans le relier au surcoût de certains traitements, au prix exorbitant des pompes à insuline ou aux sommes considérables versées par les industriels à certains mandarins de l’hôpital public.
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