Victoria Sucrette : le drag en freestyle.

Je dois vous confesser une de mes passions secrètes : j’adore l’art du drag. Issu des cabarets, music-halls et salles de théâtre, l’art du drag a des ancêtres bien plus anciens et un avenir florissant. C’est une émission créée par RuPaul, aux Etats-Unis, qui se charge de populariser cet art auprès du grand public ces dernières années : plusieurs drag queens s’affrontent dans des challenges de comédie, de danse, de couture, etc. Les épreuves d’élimination sont des “lip-sync” soit des playbacks particulièrement travaillés, où les artistes ne lésinent pas sur les effets de mise en scène. L’émission s’exporte aujourd’hui dans plusieurs pays : côté francophone, la Belgique a fait sa saison 1 et la France vient de clore sa saison 2. Mais au-delà de l’émission, bien d’autres artistes officient dans les cabarets, salles de spectacle, en live sur Twitch !

 

Je ne sais pas exactement ce qui m’anime autant dans cet art. Le fait de me rendre compte qu’une large part de la féminité est une construction. La création d’un personnage alter ego, qu’on réussit parfois à rendre plus sincère que soi, simplement soi. La dimension cathartique de cette forme d’art. 

 

Alors, forcément, quand j’ai vu que certaines drag queens mettaient en scène leur diabète, je me suis dit qu’il fallait creuser tout ça. L’une d’elles est passée dans l’émission Drag Race aux Etats-Unis et arbore le diabète jusque dans son nom de scène : Daya Betty (proche du mot diabète prononcé à l’anglaise). Mais en France aussi, nous avons une diabétique vénère, qui officie dans des salles parisiennes. Elle porte le doux nom de “Victoria Sucrette” et c’est à elle que je vais donner la parole pour la suite de cet article !