La greffe d’îlots prend sa place dans le paysage francophone du diabète
Le 51e congrès de la Société Francophone du Diabète, qui s’est tenu à Paris début avril 2025, a fait la part belle à la greffe d’îlots pancréatiques. Cette thérapie s’impose comme un sujet définitivement majeur, au même titre que les technologies ou les médicaments dédiés à l’équilibre glycémique. “Glucose toujours” vous explique comment les facteurs patients, économiques et scientifiques viennent soutenir cette thérapie, prise en charge par l’Assurance Maladie depuis 2020.
“Time in happiness” : répondre à la détresse liée au diabète de type 1
La détresse liée au diabète, établie notamment par la cohorte SFDT1, se révèle présente chez près de la moitié des personnes vivant avec un diabète de type 1, y compris chez celles équipées d’une boucle fermée. C’est fort de ce constat que le professeur Pierre-Yves Benhamou, endocrinologue et spécialiste de la greffe d’îlots au CHU de Grenoble, a présenté le futur des thérapies cellulaires lors du congrès.
Pour lui, malgré les révolutions thérapeutiques survenues ces dernières années, et dont la boucle fermée fait partie, le diabète s’est réduit à des chiffres, mettant particulièrement en valeur l’incontournable “temps dans la cible”. “Nous raisonnons en ‘time in range’ [durée dans la cible en anglais], là où peut-être, nous devrions, un peu comme nos patients, raisonner en ‘time in happiness’ [durée dans la zone de bien-être en anglais, une expression originellement vulgarisée par Kamil Armacky alias Nerdabetic sur Youtube]”, affirme le chercheur, démontrant ainsi les limites de cet indicateur. C’est cette volonté d’améliorer la qualité de vie qui justifie, pour Pierre-Yves Benhamou, “cette drôle d’idée de traiter le diabète avec des cellules”.
Saluant ses successeurs diabétologues réunis devant lui, et rappelant non sans humour combien ils devaient “être téméraires pour venir écouter pourquoi, [ils] seront peut-être un jour au chômage”, le professeur Benhamou insiste : la souffrance vécue du diabète ne se réduit pas à un désordre glycémique détecté par des capteurs. La thérapie cellulaire, capable de traiter aussi bien l’équilibre métabolique que la charge mentale des patients, ouvre une voie alternative qui doit avancer. Malgré ses limites actuelles, la greffe d’îlots porte une ambition forte : combiner santé et bonheur.
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