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Qu’est-ce que le dépistage du diabète de type 1 ? Considérations éthique et de santé publique.

Le dépistage du diabète de type 1 ne se résume pas qu’à une prise de sang. Il pose aussi des questions méthodologiques, éthiques et de santé publique, tant sur le plan organisationnel, que financier.

Qu’est-ce que le dépistage du diabète de type 1 ? Considérations éthique et de santé publique.
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  • Des trous dans la raquette

    Qui doit-on dépister et comment ? Quels sont les critères qui doivent mener à dépister telle ou telle personne ? Que dire et que faire des résultats ? 

     

    La survenue possible du diabète se définit habituellement par un terrain génétique propice et par une composition immunologique spécifique. En clair, on sera génétiquement plus enclin à développer un diabète de type 1 que d’autres personnes. Et la composition de son système immunitaire avec la présence de certains auto-anticorps sera, elle aussi, un signal fort pour un potentiel diagnostic à venir. Mais quelle priorité ou quel poids donner à ces deux facteurs de risque ?

     

    On aura tendance à envisager un dépistage pour les proches des personnes vivant déjà avec un diabète de type 1, partant d’une vision prioritairement génétique et familiale. Mais quand on sait que 90 % des cas de diabète de type 1 diagnostiqués ont lieu chez des personnes n’ayant aucun proche diabétique, ne va-t-on pas manquer l’écrasante majorité des futurs diagnostics ? 

     

    D’une autre manière, si on se concentre sur un dépistage immunologique, comme cela est envisagé en Italie, c’est la question du nombre d’anticorps du diabète qui entre dans la danse. Une partie du monde scientifique s’accorde à considérer le risque d’un futur diagnostic de diabète de type 1 lorsqu’une personne affiche au moins deux auto-anticorps. Mais ce risque est-il réellement plus élevé que lorsque l’on n'en a qu’un seul ? Les personnes ou les parents d’enfants avec un seul auto-anticorps peuvent-ils alors se sentir soulagés après le dépistage ? 


    Pas vraiment, puisque si un nouveau dépistage est réalisé par la suite, rien n’assure qu’il ne sera pas décelé cette fois un ou deux auto-anticorps supplémentaires. Inversement, les dépistés présentant 2 ou 3 auto-anticorps du diabète seront-ils assurément diagnostiqués un jour ? Si le risque est plus grand, rien de certain là non plus. Dans tous les cas, l’annonce du résultat du dépistage s’avère périlleuse et accompagnée d’une certaine dose de flou : un exercice difficile en perspective pour celui qui l’entendra comme pour celui qui l’annoncera. 

     

    Une autre vision du dépistage se veut éventuellement à double détente : un premier prélèvement sanguin pour filtrer les personnes selon un risque génétique. Parmi ceux considérés alors à risque, on procède à un second prélèvement relatif aux auto-anticorps du diabète et on avise ensuite. Mais là encore, ne va-t-on pas passer à côté du plus grand nombre des futurs diabétiques ? Rapporté au teplizumab, dont les candidats ont deux auto-anticorps, il semble que ce traitement ne s'adresse qu’à une frange très limitée de la population. De ce point de vue, on paraît passer au travers de la volonté initiale d’une prise en compte généralisée des futurs diabétiques de type 1.

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